Visite | Sram France : un camp de base en savoie

Par Paul Humbert -

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Visite | Sram France : un camp de base en savoie

Quand on est une multinationale bien implantée partout dans le monde, quel peut bien être l’intérêt de garder des bureaux ouverts un peu partout sur le globe ? C’est ce que nous sommes allés découvrir en poussant la porte de Sram France et du STS (Sram Technical Service), à quelques kilomètres du bureau de la rédaction, au coeur des Alpes françaises. Nous avons rencontré une équipe technique, mais pas que, qui assure un ancrage local solide pour les différentes marques du groupe. Visite : 

 

 

En entrant dans les bureaux, on est accueilli par un mur qui agit comme une piqure de rappel : le VTT est un sport jeune, mais son histoire technique et technologique est déjà riche.

 

 

On découvre les premières itérations de grands noms toujours à la gamme, et on s’amuse à saluer les standards oubliés.

 

 

Une des premières missions de cette équipe de 6 personnes constituée il y a un peu plus de 10 ans autour de Nick Burford et Charlotte Vissing : former les revendeurs, et éduquer un marché aux produits des marques du groupe Sram (RockShox, Sram, Zipp, Quarq, Truvativ, Time…). Chaque année apporte son lot de nouveautés, et quand on ajoute les produits renouvelés année après année, difficile de connaître tous les produits par coeur.

 

 

Des formations sont ainsi créées numériquement avec Adelaide aux commandes, mais également dispensées sur place pour les revendeurs de la marque.

 

 

Plus de 200 magasins passent par leurs bureaux chaque hiver. Former les magasins aux nouveaux produits est une des premières missions, mais un rôle de sensibilisation aux bonnes pratiques est également au coeur de la démarche : d’après l’équipe du STS, une plus grande attention devrait être donnée aux intervalles d’entretien des suspensions (50 heures environ), au rodage des freins ou à l’équilibrages des suspensions.

Les produits, l’équipe du STS ne fait pas qu’en parler puisqu’elle assure également le SAV pour les marchés français et wallon. Si les formations visent à rendre les opérations courantes réalisables en magasin, certaines réparations nécessitent un passage par leurs mains.

 

 

C’est une équipe de cinq techniciens, Maxime, Jordan, Nicolas, Clément et Quentin, épaulés par Clémentine pour la partie administrative, qui traitent les demandes en 48 à 72 heures. Et si vous vous demandez s’il y a des pics d’activité : oui. Tout le monde a la fâcheuse, mais compréhensible, tendance à envoyer ses suspensions au même moment. 

Historiquement, les suspensions RockShox occupent la plus grande partie de l’activité de l’équipe, mais récemment, les arrivées de nouvelles marques et technologies dans le groupe font naître de nouvelles problématiques : transmissions électroniques, capteurs de puissance…

 

 

En sa baladant dans les couloirs et entre les ateliers, on découvre les entrailles de nos suspensions, et tout le monde se prête au jeu du « quel est ton outil préféré ». On a donc :

 

 

  • Une clé à sangle pour ouvrir facilement les réservoirs d’air des amortisseurs. 
  • Un « pousse joint cache-poussière » qui permet d’installer facilement ces derniers. 

     

  • Un outil bien spécifique à RockShox (aidez-nous à trouver son nom) pour ouvrir et accompagner l’entretien d’un amortisseur.
  • Une pince-clé knipex qui, avec ses deux mâchoires lisses, sert à tout, et est verrouillable avec précision. 

     

  • Une pointe, bien pratique pour attraper et dégager tous les joints de suspension. 
  • Une clé dynamométrique, pour ajuster précisément tous les couples de serrage. 

 

 

Chaque marché a ses particularités, et chaque région ses spécificités : dans un même atelier, on ouvre des suspensions arrivant de différentes régions de France et de Belgique. L’équipe du STS pourrait ainsi presque deviner où vous roulez en découvrant le terre des Vosges, le sable du Nord, ou la poussière du Sud coincés dans les recoins de votre suspension. 

S’adapter à son marché, voilà justement un des autres rôles des personnes présentes dans ce bureau Sram. Avec Guillaume et Jérémy, leur boulot est d’aller au contact des magasins et des marques de cycle européennes pour collecter leurs avis, comprendre leurs problématiques, et leur présenter les produits des marques répondant à ces problématiques. 

 

 

Partout dans le monde, « faire du VTT » n’a pas toujours la même définition, les terminologies varient et les terrains imposent des choix techniques différents. Les « modes » et les pratiques majoritaires varient d’un pays à l’autre, il est donc nécessaire d’avoir un ancrage territorial fort, et un pilotage depuis un bureau aux USA n’est ainsi pas souhaitable pour eux. 

 

 

Les marques du groupe sont également pilotées localement depuis ce bureau. On retrouve Audrey qui s’occupe des médias comme Vojo et qui nous guide le temps de cette visite, et on croise le chemin de Benjamin qui a rejoint le bureau au moment du rachat de la marque Time par le groupe Sram. Au moment où nous le rencontrons, les machines de production des pédales sont en plein transfert vers l’usine portugaise de Sram pour reprendre leurs fonctions. Au bureau français, un petit stock SAV est rapatrié de chez Rossignol pour assurer le suivi des ventes et Benjamin travaille au futur de la marque.

 

 

Enfin, derrière une porte souvent verrouillée, se cache le bureau de Dimitri. Dimitri, vous le connaissez puisqu’il nous a présenté en long, en large et en travers, le concept « Flight Attendant » présenté à l’été 2021. On l’avait retrouvé dans ce même bureau pour un podcast à retrouver ici : https://www.vojomag.com/podcast/test-nouveaute-rockshox-flight-attendant-autorisation-de-decoller/

 

 

Son boulot : assurer le suivi de fin de développement des produits RockShox pour s’assurer de l’adéquation avec le marché européen (qui, comme pour la partie commerciale, a ses spécificités).

 

 

L’industrie du cycle regorge de métiers qu’on n’imagine parfois pas, et ce passage dans les coulisses du bureau Sram en France est encore un bon exemple. Des techniciens à l’équipe commerciale, en passant par la communication et le développement, chaque endroit sur la planète apporte son lot et de spécificités et de subtilités qu’il est nécessaire de connaître pour mieux réussir à l’appréhender. 

ParPaul Humbert