Visite | SKS Germany: une affaire légère

Par Jan Geys -

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Visite | SKS Germany: une affaire légère

99 ans, un âge avancé où beaucoup n’aspirent qu’à se détendre et se reposer mais ce n’est pas vraiment le cas de SKS Germany. L’entreprise familiale allemande bourdonne d’activité et jusqu’à 50 000 garde-boue sortent des lignes de production chaque semaine. Mais le produit phare de l’entreprise, celui qui a fait sa renommée mondiale dans les années 1960 et 1970 est la pompe à vélo. La vie (des affaires) peut être aussi simple que cela. Notre visite devient donc une affaire «légère».

Un peu d’histoire

Nous sommes reçus dans un ancien hall de production, celui même d’où est sortie la première pompe à vélo à être produite en série, en 1932. Dans cet espace d’accueil et d’exposition, nommé à juste titre Orange World (l’orange est la couleur de SKS), nous remontons le temps jusqu’aux premières années de SKS Germany, fondée en 1921 par Karl Scheffer-Klute. À l’époque, il n’était pas encore question d’accessoires pour vélos car l’entrepreneur du Sauerland, petite région vallonnée de l’ouest de l’Allemagne, a commencé par la production de tringles à rideaux.

Après que l’entreprise soit passée aux mains de son gendre Wilhelm Blome en 1932, la société a repris une usine locale de pompes à vélo et a commencé à produire des pompes en métal. Après la Seconde Guerre mondiale – au cours de laquelle l’entreprise a été contrainte de fabriquer des écrous pour l’industrie aéronautique et après laquelle les Alliés ont emporté toutes les machines avec eux – Wilhelm Blome a réussi à reprendre la production de pompes de vélo. Rapidement, des pompes pour ballon de football s’ajouteront à la gamme.

Grâce à Eddy Merckx et Didi Thurau, la popularité du vélo ne cesse de croître et à la fin des années 60, Walter Scheffer conçoit ce qui deviendra le produit culte de SKS : le SKS Rennkompressor, le père de toutes les pompes à pied. D’ailleurs, la pompe figure toujours dans la gamme aujourd’hui et rencontre encore un certain succès.

Retour en 2020

Dans notre introduction, nous évoquions avec un clin d’œil la simplicité derrière l’idée d’un garde-boue ou d’une pompe, mais on ne pas ignorer le fait qu’il y a une grande industrie derrière ces produits. Le département vélo représente environ 68% du chiffre d’affaires de SKS Germany qui, avec les sociétés sœurs Schött (aluminium) et Blomus (accessoires design pour la maison), réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires d’un peu plus de 100 millions d’euros.

Après un passage rapide par le département R&D, notre visite se poursuit dans l’usine de moulage par injection des garde-boue, où l’on découvre comment le granulat est fondu et injecté dans un moule sous haute pression.

Ces moules contiennent une cavité ayant la forme du produit final souhaité, où le plastique se solidifie en refroidissant. Des rangées de machines crachent des pièces de futurs garde-boue, principalement destinées au marché de la première monte.

Ces garde-boue n’ont été ajoutés à la gamme de SKS Germany que dans les années 1980, après un nouveau rachat, cette fois-ci celui de la société britannique Bluemels. Pour les modèles dédiés au VTT, il a fallu attendre jusqu’à la fin des années 1990, lorsque les premiers ensembles de garde-boue à démontage rapide ont été mis au point. SKS est désormais le leader du marché dans ce segment à forte croissance.

SKS Germany reste assez vague sur l’ensemble du processus de production, de peur de révéler trop de secrets. Et pour cause, car de nombreuses machines ont été développées en interne. On nous demande également d’éteindre notre appareil photo à certains moments, ce qui rend difficile la description de la production de A à Z.

Nous parvenons néanmoins à négocier un détour par le service de maintenance, responsable de l’entretien des moules. Ces derniers s’empilent sur de gigantesques rayonnages et la taille de la collection est impressionnante.

Après les garde-boue et un bref passage par le département sanitaire (SKS Germany fabrique également des pièces pour l’industrie sanitaire et automobile), nous entrons dans le hall où l’on met la touche finale sur cet autre produit à succès des écuries SKS : les pompes à pied. Nous ne verrons pas de mini-pompes, car elles sont assemblées dans des ateliers sociaux situés à quelques kilomètres, dans les environs de Sundern.

Les tuyaux soigneusement empilés sont montés sur des pieds avec un manomètre, puis les poignées viennent compléter l’assemblage. La pompe à pied est alors terminée et prête à être expédiée.

Une fois le produit final emballé dans les cartons, il est acheminé vers l’entrepôt d’où il pourra être transporté vers l’un des 90 pays où SKS est distribué. Outre les garde-boue et les pompes à vélo, ces boîtes contiennent également des multi-outils, des porte-bidons, des sacoches ou des produits de nettoyage pour vélo. La gamme de produits de SKS Germany ne cesse de se développer.

À la fin de notre visite, on nous montre fièrement la salle de fitness intégrée aux locaux, accessible librement pour les employés mais nous laissons passer ce tourment. Cependant, nous n’échapperons pas aux activités manuelles car SKS nous réserve une dernière surprise : un atelier qui nous permet d’assembler une mini pompe de nos propres mains !

Plus d’informations : www.sks-germany.com

ParJan Geys