Visite : le musée du VTT à Arnhem

Par Jan Geys -

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Visite : le musée du VTT à Arnhem

Fin 2016, nous mettions le cap sur la province du Gelderland, aux Pays-Bas, suite à l’invitation de Magura pour assister à une des journées de formation organisées par la marque. Lieu du rendez-vous : le musée du VTT à Arnhem. Chiel Thomson, le « area sales manager » de Magura, n’aurait pas pu trouver un meilleur endroit pour accueillir la trentaine de revendeurs invités ce jour-là. L’ambiance qui règne dans le musée est saisissante et il suffit de jeter un oeil aux vélos exposés pour être transporté vers une époque déjà bien lointaine, et pour se rendre compte que notre sport possède déjà une sacrée histoire ! Récit de cette journée…

magura_arnhem-72_copyright_jangeys_vojomag-2Dans les vieux locaux de l’école, Jeroen a laissé les tableaux et cartes aux murs, mais les anciens bureaux des élèves ont laissé la place à une collection immense de vélos en tous genres, et plus précisément, de VTT en tous genres. Impossible de tous les compter, je ne peux donc que croire Jeroen lorsqu’il m’annonce qu’il doit y en avoir plus de 700 (!) actuellement, représentant quelque 160 marques. Inutile de les nommer toutes, mais il est clair que quelques marques parmi les plus populaires et connues (Specialized, Cannondale, Rocky Mountain, Scott ou Giant) sont bien représentées.

Des marques nettement moins connues font cependant également partie de la collection. Marin vous dira peut-être bien quelque chose, tout comme Ventana pour les connaisseurs, ou encore le Corratec Teambow tout à fait unique. La marque Texane Ellison, par contre, ne me dit absolument rien. Et puis il y a Kuwahara. Quoi hara ? Kuwahara ! Je dois avouer que c’était bien la première fois que je prononçais le nom de cette marque japonaise !

Mais retournons à l’essentiel de notre visite. Chiel a installé ses invités confortablement dans la salle de gym et se lance dans son discours d’accueil, tout en situant brièvement Magura. Dans le monde du VTT, la marque est surtout synonyme de freins et de suspensions. D’ailleurs, Chiel commence la formation en expliquant le fonctionnement des célèbres freins hydrauliques sur jante, les HS. En plus des conseils habituels, les revendeurs (qui sont d’ailleurs les invités exclusifs de ces journées de formation, de façon à ce que le clients puissent leur remettre leurs précieux composants en toute confiance) reçoivent également des astuces plus pointues. Comment “splitter” un frein, par exemple, si l’on souhaite actionner 2 freins avec une seule main. En plus des explications techniques sur les suspensions et les tiges de selle télescopiques de la marque, Chiel explique également aux revendeurs comment régler eux-mêmes des petits soucis ou encore comment optimiser le travail en atelier en général.

Après le repas, Chiel passe aux choses sérieuses et entame les chapitres sur les vidanges d’huile et les purges. J’imagine déjà le liquide de frein gicler à travers la pièce et décide de reculer stratégiquement de quelques mètres. Les participants, eux, s’excitent déjà, car ils vont enfin pouvoir mettre en pratique toute cette théorie ! Sous l’oeil bienveillant de Chiel, on fait couler l’huile, on comprime les seringues, on coupe de la Durite, etc.

Alors que les participants s’immergent dans la matière, je me retire avec Jeroen, le propriétaire du musée, pour parler de sa collection. Il me raconte qu’au début des années 90, ça lui faisait mal au coeur de déjà voir des vélos des années 80 terminer à la ferraille. En voulant protéger ce patrimoine culturel, Jeroen s’est donc transformé en vrai conservateur de musée. “De toute façon”, nous raconte-t-il, “c’est quand-même plus intéressant que de collectionner des timbres…”

magura_arnhem-101_copyright_jangeys_vojomagEt quel est son plus ancien VTT, alors ? “Ça doit être le Stumpjumper de 82, y compris sa sacoche et son porte-bagage. D’ailleurs,” me confie-t-il, “j’ai encore une sacrée collection de vieux trésors rangés dans des boites, jusqu’à d’anciens emballages de gants.”

Ici, chaque vélo a sa propre histoire

“C’est quand même beau quand des inconnus apportent un vélo au musée et me racontent les aventures qu’ils ont vécues au guidon de ces bikes. Et comme ça, chaque vélo a sa propre histoire.”

C’est en me baladant une dernière fois dans les couloirs du musée que mon regard tombe sur un vieux Santos sur lequel figure le nom de Jaap Viergever. Le nom ne vous dira peut-être rien, mais ce vélo me rappelle une histoire personnelle, vécue en ’99 du siècle dernier. Cette année, Viergever remporte le Crocodile Trophy au guidon de ce Santos, et cette victoire, j’en ai été témoin moi-même. Enfin, de façon indirecte du moins, car mon Kona (dont le vieux cadre dépérit quelque part au fond de mon garage) et moi avons mis quelques heures de plus que Jaap et son Santos pour atteindre la ligne d’arrivée.

magura_arnhem-124_copyright_jangeys_vojomagLa journée se termine alors que je reviens dans la salle de gym pour retrouver Chiel qui clôture la formation avec quelques derniers conseils sur les plaquettes de frein et le centrage des étriers. Chaque participant reçoit finalement un certificat et un petit cadeau, mais pas avant d’avoir posé pour la photo de groupe obligatoire !

magura_arnhem-129_copyright_jangeys_vojomagSi vous souhaitez découvrir vous-même le musée du VTT, Jeroen vous accueillera avec le plus grand plaisir. Que vous vouliez passer un moment de nostalgie, avoir un excellent point de départ pour une randonnée dans le parc naturel du Posbank tout proche (des douches et casiers de rangement sont disponibles au musée), ou juste bavarder VTT en buvant un bon petit café…

L’adresse et les heures d’ouverture sont disponibles sur le site du musée : www.mountainbikemuseum.nl

ParJan Geys