Visite | Forbidden Bike : le pivot haut comme mentor

Par Paul Humbert -

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Visite | Forbidden Bike : le pivot haut comme mentor

Forbidden Bike, c’est une de ces marques qui nous intriguent. Avec sa proposition de suspension innovante, parfois clivante, et son approche au plus près des riders, la marque grandit un peu partout dans le monde. Lors de notre passage au Canada, nous avons toqué chez Forbidden, sur l’île de Vancouver.

Forbidden Bike s’est fait une place récente sur le marché du cycle en proposant une cinématique à point de pivot haut, associée à une roulette, sur des vélos de trail ou d’enduro. Longtemps réservée aux vélos de descente, cette approche de la suspension s’est aujourd’hui étendue à d’autres marques, comme sur le Cannondale Jeckyll, le nouveau Trek Slash ou le Norco Range. 

Là où cette cinématique pourrait être décriée pour ses performances en montée, chez Forbidden, on garde le cap : « On a peu de kickback, ce qui fait que le vélo pédale très bien en terrain technique et la suspension est toujours active. »

 

En se penchant sur l’histoire de Forbidden, on découvre un personnage clé, Owen Pemberton. Ce Britannique, passé par Norco, a décidé en 2018 de donner vie à sa vision du VTT. Direction Cumberland, sur l’île de Vancouver, pour découvrir la suite. 

L’île de Vancouver, c’est un petit paradis pour qui aime la nature et le VTT. Située sur la côte Ouest de la Colombie-Britannique et de la ville qui lui a donné son nom, elle est la plus grande île de tout un archipel où migrent les baleines. La côte Est est la plus « urbanisée », et la petite ville de Cumberland au passé minier a redonné du sens à son blason qui voit se croiser une pioche et une pelle. Fini le charbon, c’est un réseau de sentiers gigantesque qui fait l’attractivité de la ville. Ce dernier est construit et entretenu pour tous les randonneurs, et particulièrement pour les vététistes. 

Dans la rue principale de la petite ville, on retrouve des bars, des magasins de vélo, des cafés et un tout nouveau showroom Forbidden. Ouvert tout récemment, il expose certains des trophées récents de la marque et ses deux vélos : le Druid et le Dreadnought. 

Pour retrouver le reste de l’équipe, il faut pousser un peu plus loin, dans l’arrière cour d’un magasin de vélo, où on découvre une série d’entrepôts et de bâtiments d’entreprises. Derrière deux grandes portes de garage se dévoile Forbidden.

« Ici on conçoit et on assemble les vélos avec lesquels on a envie d’aller rider. »

Quand nous arrivons, nous croisons une dizaine de personnes. Ils sont une vingtaine à travailler pour l’entreprise au total. Certains terminent d’installer les roulements sur la nouvelle itération du Druid, et tous les autres se préparent à aller rouler. Les employés ne passent pas par quatre chemins : « Ici on conçoit et on assemble les vélos avec lesquels on a envie d’aller rider. » 

La marque tire d’ailleurs sont nom du « Forbidden plateau » qui a accueilli un bon nombre de sessions de test pour la marque. Habituellement, le terrain est plutôt humide, mais lors de notre passage, il faut s’espacer pour ne pas mordre la poussière. 

Chez Forbidden, pas de superflu, deux vélos sont à la gamme, et c’est tout. Le Dreadnought affiche 154/170mm de débattement, et le Druid en développe 130/150. Ce dernier vient d’être lancé dans une toute nouvelle version.

Pour Forbidden, les deux vélos doivent apporter les mêmes caractéristiques : « Les deux vélos donnent aux riders un bon niveau de confiance et de stabilité pour les aider à progresser. On voit des riders qui veulent progresser tirer les bénéfices d’un vélo qui les laisse se concentrer sur la piste et leur pilotage. Un pilote avancé va aussi en bénéficier pour gagner du temps face au chrono. C’est un avantage qu’on conserve à tout niveau. »

Comment choisir entre les deux ? C’est une question d’envie et surtout de pédalage, le « pedal to climb ratio » comme ils disent là-bas : si vous privilégiez toujours la descente, préférez le Dreadnought, mais si il faut pouvoir grimper un peu plus, passez sur le Druid :  « Les deux vélos sont très similaires, mais le Dreadnought en a « plus ». Plus de débattement et plus de stabilité à haute vitesse. Tu auras l’impression d’aller plus lentement, mais le vélo gère mieux le terrain. » 

Comment la marque souhaite grandir ? Petit à petit, elle se développe et l’entreprise Sport Pulsion distribue désormais Forbidden pour les revendeurs dans nos contrées. Du côté des vélos, la seule porte qui restera fermée lors de notre visite des bureaux, c’est celle du développement. On nous glisse toutefois que le vélo de descente qui s’aligne depuis plusieurs mois sur les courses pourrait enfin voir le jour, même si il est encore au stade de prototype pour le moment. 

Dans l’atelier, les cadres arrivent en pièces détachées d’Asie et sont assemblés : les roulements d’abord, les biellettes ensuite, et tous les composants sont inspectés. À deux ou trois, 25 vélos peuvent « sortir » chaque jour de l’atelier. 

Après notre passage express chez Forbidden, on quitte une équipe super chaleureuse et qui ne semble rater aucune occasion d’aller rouler. Tout le monde semble passionné, et la taille de l’entreprise lui laisse encore toute son agilité. En revenant au vélo, et en leur demandant pourquoi tout le monde n’adopte pas une suspension similaire, la réponse leur semble évidente : « On sait comment on veut que nos vélos roulent. Nous voyons le bénéfice du design à point de pivot haut avec une roulette et on préfère développer ça plutôt que faire plaisir à une équipe de vente ou de marketing. » 

On espère pouvoir vous proposer rapidement un test du Druid V2 ou du Dreadnought, mais en attendant, voici le site de la marque : https://forbiddenbike.com/ 

ParPaul Humbert