Une montre GPS, pour quoi faire ? Notre expérience avec la Garmin Fénix 6

Par Olivier Béart -

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Une montre GPS, pour quoi faire ? Notre expérience avec la Garmin Fénix 6

Bien tester un produit suppose d’avoir de l’expérience, des références, des points de comparaison. Et, en matière de montré GPS, nous devons vous avouer humblement que nous en avions très peu. Faut-il pour autant refuser de tester un produit ? Non. Mais, plutôt qu’un test classique, nous allons vous partager le récit à la première personne de notre expérience avec la Garmin Fénix 6 Sapphire, que votre serviteur porte au poignet depuis un peu plus de 9 mois maintenant. En espérant que cela vous aide à savoir si ce type de produit est fait pour vous… ou non !

Quand Garmin nous a proposé de tester une montre de leur gamme, je dois bien vous avouer que j’y ai réfléchi à deux fois. Même s’il m’est arrivé de regarder ce genre d’accessoire, je n’ai jamais sauté le pas. Et pour tout vous dire, cela doit bien faire 15 ans que je n’ai même plus de montre au poignet car, quand j’ai besoin de l’heure, je peux tout simplement regarder mon téléphone portable, que j’ai toujours avec moi. Mais ce genre de montre GPS fait bien plus que donner l’heure… Reste à voir si ce sera suffisant pour me convaincre !

Vous l’aurez compris, je suis un novice dans le domaine. Ne vous attendez donc pas ici à un test hyper complet comme Vojo peut en proposer pour les vélos ou les composants. Vous ne trouverez pas non plus ici un article ultra détaillé sur chacune des dernières petites fonctions de cette montre Garmin, comme vous pourrez en trouver sur certains sites de fans de technologie. Ce que Vojo vous propose ici, c’est le récit simple et sincère d’un sportif amateur qui découvre sa première montre GPS et qui partage avec vous son expérience sur plusieurs mois avec cet accessoire de plus en plus en vogue.

Les premiers pas avec la Garmin Fénix 6 Sapphire

Pour le choix du modèle, j’ai laissé Garmin me proposer le produit qui leur semblait le plus approprié pour un sportif amateur, qui roule régulièrement à VTT, qui aime enregistrer ses sorties et parfois s’aider de son GPS pour naviguer, qui fait un peu de course à pied et de natation, et qui a envie d’en savoir un peu plus sur son activité ainsi que sur sa condition physique générale. Bref, un petit briefing comme on pourrait en faire à un vendeur en se rendant dans un magasin. Et sans trop d’hésitation, le choix de la marque s’est arrêté sur la Fénix 6 Sapphire, issue de la famille de produits qui semble le mieux coller au programme, parmi la très vaste gamme Garmin qui compte plusieurs dizaines de modèles de montres connectées typées pour différentes pratiques.

Qu’est-ce donc que ce modèle ? L’été dernier, quand je l’ai reçue, il s’agissait d’un des modèles haut de gamme de la marque pour le vélo et le trail. Depuis, la Fénix 6 a été remplacée par la Fénix 7, améliorée sur plusieurs points (tactile, autonomie,…), mais cet article reste parfaitement d’actualité car la base demeure largement identique et car la Fénix 6 reste disponible à des prix très intéressants (comptez à partir de 400€ pour les meilleurs tarifs trouvés en ligne sur la 6, contre des prix qui démarrent à 699€ sur la 7).

Fermons la parenthèse sur ce nouveau modèle, et retenons simplement que la Garmin Fénix 6 reste un des modèles les plus complets du marché en termes de fonctionnalités. Tiens, et le terme Sapphire, à quoi renvoie-t-il ? Tout simplement à la qualité du verre utilisé pour la lunette. Le modèle de base est équipé d’une lunette Gorilla Glass, comme sur les smartphones, déjà très solide. Mais ici, on va encore un cran plus loin et, en gros, il n’y a que du diamant qui soit plus solide. Gamin propose sa montre en trois diamètres, et vu mon petit poignet d’homme, c’est la taille intermédiaire qui a été retenue. Notre modèle ne dispose pas de la fonction charge solaire, qui n’est compatible avec la vitre Sapphire que depuis la Fénix 7. Nous en reparlerons au chapitre consacré à l’autonomie.

Dans la boîte, on trouve simplement la montre avec un petit guide papier pour le démarrage rapide. Cela permet d’effectuer les premiers pas facilement à l’allumage de la montre, et de la connecter en quelques minutes à son smartphone équipé de l’application Garmin Connect. Pour ma part, j’avais déjà cette app, puisqu’elle est également utilisée pour connecter les GPS vélo de la marque. Vu la taille réduite de l’écran de la montre, elle est encore plus utile pour visualiser ses données après une sortie ou ses stats. Et c’est aussi grâce à elle qu’on peut faire les mises à jour ou installer des extensions tierces directement sur sa montre, comme Strava, Komoot ou d’autres.

A la découverte des (trop ?) nombreuses fonctions

Si les premiers pas sont simples, je dois vous avouer qu’ensuite je me suis retrouvé un peu perdu dans les menus et les fonctionnalités vraiment très nombreuses de cette Garmin Fénix 6. Je ne suis pas un pro et je ne n’ai pas l’ambition de l’être, donc je savais bien que je n’allais pas me servir de toutes les fonctionnalités, mais là j’ai rapidement eu l’impression que je n’allais en fait utiliser qu’une infime partie des fonctionnalités de la montre.

Clairement, le tactile est un vrai plus sur ce genre de produit et rien que cela pourrait me faire considérer un passage sur une Fénix 7

Il m’a aussi fallu un peu de temps pour m’habituer à la navigation dans les menus au moyen des 5 boutons présents autour du cadran. Clairement, comme pour les GPS vélo Garmin 530 (non tactile) et 830 (tactile) que nous avions testés (voir notre article ici), le tactile est un vrai plus sur ce genre de produit et rien que cela pourrait me faire considérer un passage sur une Fénix 7 qui ajoute cette fonctionnalité qui simplifie fortement la navigation en la rendant plus intuitive. Cela n’a l’air de rien, mais au niveau de l’expérience utilisateur au quotidien, cela change énormément la donne. Car ici, la petite complexité supplémentaire de navigation rajoutée par les boutons renforce l’impression de s’y perdre un peu dans les différents menus.

Néanmoins, je me suis habitué aux petits boutons et puis surtout, j’ai identifié après quelques semaines les fonctionnalités les plus importantes pour moi. Sur le cadran principal avec l’heure, j’affiche mon nombre de pas quotidiens (info toujours sympa pour voir si on a bougé assez dans ses activités régulières), la fréquence cardiaque (la base) et l’altitude (que j’aime bien connaître, juste comme ça). Ensuite, il m’arrive régulièrement de consulter quelques infos du menu secondaire, comme la météo, mais finalement assez peu. Et dès que j’ai envie d’en savoir plus sur ma forme au quotidien ou mes activités, c’est plus vers le smartphone que je me dirige pour une meilleure visualisation.

De manière générale, outre la rubrique FAQ/tutoriels de Garmin, je ne peux que vous conseiller d’aller voir sur Youtube, qui regorge de vidéos tuto, dont certaines (surtout en anglais) sont très bien faites. Elles m’ont réellement permis de bien me débrouiller dans les fonctionnalités et d’avoir la sensation de bien maîtriser la montre petit à petit. On peut par contre regretter que la chaîne officielle de Gamin France ne soit pas plus actualisée au niveau de sa partie tuto, qui n’aborde pas vraiment les derniers modèles.

La montre, le GPS qu’on a toujours avec soi

Au-delà des fonctionnalités de base, il y a surtout la partie « enregistrement » d’activité que je trouve vraiment utile. Tout simplement car la montre, c’est le GPS qu’on va toujours avoir avec soi. Quand on a plusieurs vélos et/ou qu’on ne laisse pas toujours son compteur GPS sur son bike, il arrive parfois de l’oublier. Alors, oui, on a quasi toujours son téléphone portable sur soi, mais les applications GPS sont fort consommatrices de batterie, et il est difficile d’y jeter un œil régulièrement quand on roule.

Bien sûr, l’affichage sur le petit écran de la montre n’est pas aussi lisible qu’un vrai compteur GPS pensé pour le vélo et qu’on va placer sur son poste de pilotage, mais les infos au poignet sont bel et bien lisibles d’un coup d’œil quand on en a envie. Et puis, au-delà du vélo, la montre est en permanence au poignet et elle va permettre d’enregistrer toutes ses activité physiques, y compris celles hors vélo. Dans mon cas, c’est surtout la course à pied et quelques sorties trail, mais c’est aussi vrai pour la natation.

Avec la montre, même quand l’activité physique est improvisée, on va pouvoir l’enregistrer. C’est, pour moi qui suis plutôt distrait de nature et qui ai tendance à toujours oublier son compteur, LE gros plus de ce type d’accessoire. Sans oublier qu’on peut aussi se passer de ceinture cardio, puisque la montre enregistre les pulsations directement au niveau du poignet (une ceinture reste plus précise mais pour un usage amateur c’est largement suffisant).

Une fois l’activité terminée, on peut avoir un aperçu rapide sur l’écran de la montre, mais le plus souvent, c’est sur le smartphone, dans l’appli Garmin Connect ou sur mes applis favorites (avec synchro automatique) que c’est le plus agréable de consulter ses données. On peut aussi en visualiser facilement beaucoup plus que sur la montre elle-même, ajouter des commentaires, changer le nom de l’activité, etc.

Il y a également la fonction cartographie dont nous n’avons pas encore parlé. Alors, oui, c’est clair que la carte est petite. Très petite. Mais elle est bien définie et, une fois qu’on a intégré comment naviguer/zoomer dessus avec les boutons (là aussi, le tactile nous a vraiment manqué), on se surprend à l’utiliser régulièrement, notamment dans des zones sans réseau qui rendent le smartphone inutile, ou quand la batterie du téléphone est faible. Bref, c’est un vrai bon complément du smartphone, et la cartographie s’est avérée bien plus pratique qu’imaginé au départ.

Autonomie, solidité : les vraies différences avec une « simple » montre connectée

Et par rapport à une montre connectée plus classique, type Apple Watch ou Samsung ? Je vous l’ai dit, je ne portais plus de montre depuis 15 ans avant ce test de la Garmin Fénix 6 et je n’ai jamais possédé de montre connectée, mais un rapide échange avec des propriétaires de ce type de montre ainsi qu’un coup d’œil à la fiche technique m’ont assez vite permis de cerner quelques différences majeures.

La première, c’est l’autonomie. Garmin annonce 14 jours en mode watch, et jusqu’à 36h avec le GPS activé. J’ai bel et bien pu vérifier ces chiffres, qui sont sans aucune commune mesure avec l’autonomie de moins d’un jour d’une Apple Watch, et de 2 à 6 jours pour les principaux autres modèles du marché (certains montent à 10/12 jours, mais ils ne sont pas si nombreux). Sans parler de la baisse assez rapide de cette autonomie quand on utilise les fonctions GPS. Ici, c’est un vrai point fort de la Garmin Fénix 6 : on ne doit pas toujours penser à la recharger, et on peut envisager de très longues activités en sa compagnie. J’ai eu l’occasion de m’en rendre compte lors de mon « défi Stoneman Arduenna », 180km en e-bike, où la montre est restée allumée et a continué à m’offrir des infos importantes (distance restante, autonomie de la batterie, etc) quand mon GPS au guidon est tombé à court de batterie après environ 9h de roulage.

Par contre, il y a aussi un petit revers à la médaille de cette très longue autonomie : comme on ne doit pas la charger souvent, et malgré les messages d’alerte, il m’est arrivé d’oublier de la recharger à temps et de me retrouver sans montre pendant un moment. Il est hélas impossible de se dépanner avec un chargeur standard, car il faut un câble spécifique pour charger sa montre Garmin. On peut comprendre les raisons techniques d’un tel choix par rapport à un classique USB-C (étanchéité notamment), mais si on a laissé le fameux câble Garmin à la maison/dans un sac/au bureau, on se retrouve parfois en rade. Après, il faut relativiser, c’est juste l’histoire de quelques heures et j’ai bien vécu des années sans montre avant cela, mais c’est parfois un peu frustrant. Par contre, la charge est très rapide, donc une fois qu’on a retrouvé son câble, on peut à nouveau profiter très vite de sa montre. N’empêche, je me dis que la version solaire serait bien sympa. Elle ne permet pas d’être 100% autonome, mais elle permet de rallonger l’autonomie et aussi de se dépanner en cas d’oubli du câble, si on est dans de bonnes conditions de luminosité.

Autre gros avantage d’une montre conçue pour une activité sportive exigeante, comme la Garmin Fénix 6, par rapport à une simple smartwatch : sa solidité. Non que toutes les smartwatches soient fragiles, mais ici on est vraiment sur un produit qui a l’air complètement blindé. VTT, trail, jardinage, mécanique et même travaux de rénovation d’une maison : je n’aurai rien épargné à ma montre pendant 9 mois… et pourtant elle est toujours comme neuve ! Mention spéciale pour le verre Sapphire de l’écran, absolument vierge de toute griffe alors que je ne l’ai pas ménagé. Impressionnant.

Le confort en action me faisait aussi très peur, moi qui avais complètement perdu l’habitude d’avoir quoi que ce soit au poignet, mais j’ai vite été rassuré. Même sur de longues épreuves VTT (comme le Stoneman, la Transvésubienne, etc), je n’ai jamais ressenti la moindre douleur, que ce soit au poignet ou au niveau de la main à cause d’une montre qui viendrait taper constamment au moindre choc. Elle a l’air imposante, mais elle reste légère et le maintien est très bon donc les craintes à ce niveau peuvent être vite apaisées. Petite réserve toutefois pour la pratique du VTT enduro et des disciplines les plus engagées, où il est préférable de ne rien porter du tout pour éviter tout risque de blessure inutile.

Alors bien sûr, la Garmin Fénix 6 n’a pas autant de fonctionnalités sympa et visuelles qu’une bonne smartwatch, mais elle permet tout de même de recevoir des notifications depuis son téléphone (messages, rappels d’agenda, etc) ou d’écouter de la musique. Ce qui est bien suffisant pour moi…

Conclusion

A l’issue de cette expérience, je peux dire que la Garmin Fénix 6 m’a convaincu de porter à nouveau une montre au quotidien, ce qui n’est pas peu de chose ! Outre les fonctions basiques d’une montre et d’une smartwatch, elle ajoute une série de fonctions bien appréciables pour un sportif, même amateur, et elle permet d’avoir toujours sur soi un outil fiable pour enregistrer ses activités quelles qu’elles soient. Le prix peut sembler élevé, mais vu la solidité de l’engin et ses fonctionnalités, cela reste raisonnable par rapport à une montre classique de qualité. La fonction tactile m’a vraiment manqué et pourrait me faire sauter le pas vers la Fénix 7. Avec fonction solaire tant qu’à faire. Mais pour un novice qui veut tenter le coup dans l’univers des montres GPS sans se ruiner, une Fénix 6 proposée actuellement avec une belle remise peut s’avérer être un excellent choix. En tout cas, pour ma part, ce test m’a plutôt convaincu et je pense qu’on me verra encore de longues années avec une montre GPS au poignet !

Plus d’infos : https://www.garmin.com/fr-FR/c/wearables-smartwatches/?series=BRAND473

ParOlivier Béart