Par Paul Humbert -

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Il faut être courageux pour se lancer sur la Transvésubienne ! Celle qu’on appelle affectueusement la « TransV » ne pardonne pourtant à personne et elle saute sur la moindre de vos failles. Quand Matthieu Perron et Benjamin Krawezik nous ont annoncé leur intention de partir sur cette course et de la vivre pour nous, nous ne pouvions refuser. Découvrez leur récit de l’aventure, on leur cède la parole :

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-42En 2016, la Transvésubienne s’est transformée et elle propose désormais différents formats de course pour ne plus être exclusive et réservée aux marathoniens. On retrouve désormais la Trans 50 (60 kms et 2350m D+, 3600m D), la Trans Enduro (65 kms et 2500m D+, 1900m D-) et la fameuse Ultra Trans, qui devient l’épreuve de référence en combinant le tout sur deux jours. Toutes ces épreuves sont dupliquées en version « électrique » avec un classement dédié aux e-bikes.

Ultra Trans : Samedi 14, Jour 1 

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-4Nous nous réveillons en douceur sur la Promenade des Anglais avec un petit déj’ en terrasse et une vue imprenable sur la Méditerranée. La température extérieure et le soleil sont annonciateurs d’une belle première partie de journée.

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbertÀ 8h40, nous voilà sur la grille de départ avec 10 autres concurrents (les départs du samedi se font par groupes de 12). Nous suivons tout d’abord les pistes cyclables de Nice pour sortir de la ville et attaquer notre ascension vers le départ de la première spéciale du jour située au Mont Macaron. Sur le chemin, nous passons par Saint-André de la Roche. C’est avec une petite demi-heure d’avance sur notre porte horaire que nous arrivons. Les timings sont larges et permettent de ne pas trop se griller dans les liaisons.

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-6Nous partons un par un pour ces 8 premiers kilomètres chronométrés. Le tracé est ludique, mais aussi technique (ce qui vaudra d’ailleurs un bel OTB à Benjamin). Certaines portions offrent plusieurs choix de trajectoires et on lâche tout dans les belles relances. Il y a également des parties goudronnées, mais n’importe quel pilote avec un minimum de technique et d’expérience peut s’amuser dans cette première partie. L’arrivée se fait à Contes, où nous pouvons profiter d’un premier ravitaillement complet (gels antioxydants, fruits, boissons,…).

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-16La suite du parcours se fait en direction du col de Portes (à proximité du mythique col du Turini) où nous retrouvons le départ de la deuxième spéciale ainsi que le second ravitaillement. L’accès se fait par une quinzaine de kilomètres, pour la majeure partie goudronnés.

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-32La spéciale qui suit est beaucoup plus longue (1h environ pour les participants). Certaines traversées de rivière où quelques montées dans des roches glissantes nécessitent de poser le pied à terre. Physiquement, cette partie est plus dure que la première car plus vallonnée. Le début est roulant, le milieu est un peu plus rythmé avec quelques bons coups de cul, du technique sur la fin et des épingles en dévers jusqu’à la Balma.

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-34L’ultime liaison, qui nous mènera à Roquebillière pour l’arrivée de cette première journée, sera marquée par un très gros orage. Une fois descendus du vélo, nous récupérons nos résultats de la journée, nous grimpons dans la navette de l’organisation et nous repartons en direction de la Colmiane qui sera notre point de départ le dimanche matin.

IMG_6229Nous arrivons à notre auberge située à Valdeblore où nous retrouvons l’organisation ainsi que de nombreux coureurs. Nous effectuons un check-up rapide des machines, et un décrassage des pilotes pour pouvoir profiter d’un diner copieux de sportif avant de regagner nos chambres.

Ultra Trans : Dimanche 15, Jour 2

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-21Le réveil sonne à 5H15. Nous avalons un rapide petit déjeuner avant d’affronter cette journée qui, comme le lever de soleil, s’annonce grandiose.

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-26Nous arrivons sur la grille de départ non sans une petite appréhension. Le départ façon « mass-start » type Mégavalanche nous met directement dans l’ambiance.

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-277h15, les banderoles se lèvent et la meute s’élance pour en découdre. Le traditionnel schuss de départ laisse rapidement place à une longue montée sur une des pistes de ski de la station de la Colmiane. Nous savons que la journée va être longue et nous abordons cette première difficulté doucement. Le gros orage de la veille a laissé des traces et la boue est bien présente.

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-30Au sommet du mont Tourmairet s’achève cette première ascension de près de 700 m de dénivelé. À 2000 mètres d’altitude, nous allons en prendre plein les yeux et un magnifique panorama s’offre déjà à nous.

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Le gros du paquet est déjà bien étiré et nous basculons vers la première descente technique qui se compose d’un savant mélange de terre, de racines humides et de cailloux. Nous comprenons mieux maintenant pourquoi une majorité des participants optent pour des vélos avec du débattement (n’est-ce pas Matthieu ?). Christof Sauser était une nouvelle fois présent sur la Transvésubienne, mais en vélo électrique ! Et, encore une fois, il a été maudit puisqu’il s’est perdu, prenant du même coup 1h dans la vue. Caramba, encore raté.

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-19Les épingles serrées se succèdent, on ne nous avait pas menti sur la technicité du parcours.

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-33Arrive le premier ravito à Andrion qui nous permet de récupérer un peu. Une fois nos bras retrouvés, nous voilà repartis sur un single toujours aussi technique qui se transforme en une longue traversée en dévers pour rejoindre le Brec d’Utelle. Il faut être attentif afin d’éviter les nombreux pièges sur lesquels il est facile de taper un pédale, on peut vite se retrouver dans le ravin !

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-31Une belle descente s’offre ensuite à nous jusqu’à Utelle. Là, on change légèrement de registre avec toujours des cailloux, certes, mais le rythme est plus rapide et de la terre grise qui donne envie d’attaquer. Nous arrivons dans une belle section avant le 3ème ravitaillement où le public est très nombreux.

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-35Les premiers VAE commencent à nous rattraper et surtout à nous « déposer » dans la longue montée jusqu’à la Madone d’Utelle. On se retrouve souvent avec le vélo sur les épaules, ce qui nous donne un peu de temps pour admirer le paysage et se préparer à la longue descente qui nous attend jusqu’à Pont du Cros.

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-37En tant que novices sur notre première TransV, on nous avait prévenu d’en garder « sous la pédale » pour la montée jusqu’à Levens et on va vite comprendre pourquoi. Nous faisons face à un interminable portage où nous allons reprendre quasi 650 m de dénivelé positif. Etrangement, les jambes vont de mieux en mieux, notre entrainement pour du long semble payer. De retour sur le vélo, la végétation a bien changé. On roule maintenant au milieu des forêts de pins et des genêts en fleur.

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-11Les dernières difficultés du parcours se profile à l’horizon : Le Mont Chauve ! Nous marquons un rapide arrêt au 4ème et dernier ravitaillement à Aspremont avant de s’attaquer à l’ultime montée puis descente. Elles vont laisser des traces. Au fil des échanges avec les autres concurrents, les connaisseurs nous mettent en garde avant la dernière descente. On plonge donc vers Nice, sur un chemin saturé de rochers (le terrain est similaire à celui du Pic Saint Loup), une vrai séance de marteau piqueur ! La concentration doit rester à son maximum afin de ne pas crever ou se blesser.

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-36La ligne d’arrivée est en vue. Un rapide coup d’œil sur le GPS nous annonce plus de 72 kilomètres, soit 6 ou 7 kilomètres de plus que les 66 annoncés. On passe enfin sous l’arche d’arrivée.

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-46Pour cette première TransV nouvelle formule, nous garderons en tête le départ du samedi dans un cadre idyllique, les paysages montagneux magnifiques le dimanche qui contrastent totalement avec les palmiers de la Promenade des Anglais. Le parcours quant à lui, même s’il a été écourté par rapport aux éditions précédentes, est à la hauteur de sa réputation : éprouvant ! Les difficultés majeures à retenir sont les nombreux et longs portages (jusqu’à 45 minutes) et les descentes très techniques.

transvesubienne-cyril-charpin-vojo-2016-paul-humbert-14Cette année encore, Alexis Chenevier et Nadine Sapin (déjà multiples vainqueurs les années passées) ont su faire la différence pour s’imposer.

IMG_6243Pour notre équipage, Matthieu brille avec une excellente 28ème place au général, mais Benjamin ne passera malheureusement pas la barrière horaire de Pont de Cros au 46ème kilomètres (à une minute près!). Ce week-end de course vient clôturer nos semaines de charges, maintenant place au repos et à des entrainements moins éprouvants. Prochaine étape : La Transpyr !

Photos :UCC/Cyril Charpin – Résultats complets : www.vojomag.com/news/transvesubienne-2016-chenevier-sapin-recidivent

ParPaul Humbert