Thomas Coville | Un VTTiste sur le Trophée Jules Verne

Par Paul Humbert -

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Thomas Coville | Un VTTiste sur le Trophée Jules Verne

Imaginez-vous à bord d’une pièce de carbone de 31m de long, conçu pour flirter entre air et mer, et partir faire le tour du Monde en autonomie. Le skipper Thomas Coville s’est élancé avec un équipage sur le Trophée Jules Verne et nous avions envie de vous partager notre échange avec ce passionné de vélo et de VTT que nous avons rencontré il y a quelques mois, en pleine préparation de cette course autour du Monde : 

Cet article a été initialement publié dans « Vojo Magazine, Volume 3 ». Pour découvrir le reste de la publication, rendez-vous ici : www.probikeshop.fr/magazine-vojo-volume-3/

Mécanique des fluides

 

 

Traverser les océans le plus vite possible, voler sur l’eau et dompter un géant des mers, c’est ce qui anime Thomas Coville. Le skipper français, qui fait partie de la classe très fermée des « Ultimes », ces trimarans géants, est également un passionné de vélo. Il roule sur la route et en VTT autour de son port d’attache, La Trinité-sur-Mer, et partage certaines de ses sorties avec d’autres membres de son équipe.

Ingénieur, technicien, sportif, chef d’équipe ou philosophe, Thomas Coville est un homme aux multiples facettes. Nous l’avons rencontré dans l’atelier où se peaufine son nouveau bateau « Sodebo Ultim’ 3 », un monstre de 31m de long et au mât de 35 m de haut moulé tout en carbone. Merveille technique, il est né des mains d’une équipe d’artisans de haute technologie.

 

 

En constante évolution, il est équipé de 120 capteurs de contrôle en temps réel et il « vole » sur l’eau grâce à ses foils, ces ailerons incurvés qui permettent au bateau de déjauger. Pas de surprise quand Thomas nous raconte, en parlant du vélo, « être passionné par l’objet ». Les analogies avec le vélo sont nombreuses pour lui, et Thomas retrouve sur ces machines un rapport particulier au temps, à la douleur, et à l’adaptation même aux machines. 

À vélo, Thomas déploie son tempérament de compétiteur, son envie de se dépasser, et il préfère « péter dans une bosse plutôt qu’être dans l’économie ».

 

 

À VTT, ce qu’il aime, c’est se mettre dans le rouge, ne pas poser pied à terre et apprécier les descentes ludiques. Il n’accepte pas ses limites et il le sait, et c’est d’ailleurs ce qui anime ses réflexions en pleine mer ou sur un vélo de route.

 

 

Il se questionne, interroge ses émotions, sans parfois trouver de réponse : « Il y a des choses qu’on n’arrive pas à expliquer. La solitude, la lumière, le son d’une vague. Personne à terre ne peut le comprendre. » Il aime toutefois s’entourer de personnes qui l’inspirent, des passionnés, et il se nourrit de discussions avec le comédien Jacques Gamblin, qui met en scène certaines de leurs réflexions, ou avec le regretté philosophe Michel Serre.

Son travail sur terre résonne au son des imprimantes 3D et de la musique de chambre. En mer, il allie la nature à la science avec ce qui le motive : la bienveillance.

Une telle recette n’est pas encore près d’être égalée par des intelligences artificielles. Avec leur bateau en avance sur son temps, Thomas et son équipe naviguent pour rattraper ce dernier. On les entend siffler dans le vent, trait d’union avec ces sorties à vélo où, sans compteur, on s’écoute poindre vers l’avant.

Pour suivre l’équipage autour du Monde : www.facebook.com/SodeboVoile

« Vojo magazine Volume 3 » est à retrouver ici : www.probikeshop.fr/magazine-vojo-volume-3/

ParPaul Humbert