Test XC | Roues Duke Lucky Jack SLS5 : la référence s’affine et se renforce

Par Olivier Béart -

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Test XC | Roues Duke Lucky Jack SLS5 : la référence s’affine et se renforce

Références en XC compétition, les roues (et jantes) Duke Lucky Jack se retrouvent sur de nombreux vélos de pilotes professionnels, sponsorisés par la marque… ou parfois même par simple préférence personnelle d’athlètes. Avec sa 5e génération, Duke annonçait un gain de poids tout en améliorant les qualités qu’on connaissait à leur paire de roues XC, notamment au niveau de l’absorption des vibrations. Vojo les a mises à l’essai pendant plusieurs mois pour vérifier les promesses de la marque et comparer les deux versions, l’une hyper légère à moins de 1100 g et l’autre renforcée. Verdict :

Dans le monde de la roue de XC, impossible de ne pas connaitre le modèle Lucky Jack de chez Duke. Présente depuis de nombreuses années sur le segment, elle avait notamment remporté notre grand comparatif de roues XC réalisé il y a quasi 10 ans, c’est dire ! C’est un modèle qui a également été choisi par de nombreux professionnels : Loana Lecomte, Jordan Sarrou, Kate Courtney, Olivia Onesti, David Valero actuellement, mais aussi par le passé Julien Absalon ou encore Mathieu van der Poel (avant même tout sponsoring).

Une référence, ça se doit d’évoluer pour conserver son titre. Pour Duke, cela prend la forme de ces Lucky Jack SLS5, soit la 5e génération de leur modèle phare, toujours proposé en jante seule et en roues complètes. Derrière cette appellation Lucky Jack SLS5, c’est en réalité trois jantes différentes que l’on retrouve. On vous expliquait tout cela en détail dans notre présentation au moment du lancement de ces SLS5 : Nouveauté 2025 | Roues et jantes Duke Lucky Jack SLS5 : une référence encore allégée et raffinée.

Si l’on fait un rapide rappel théorique, ces jantes se partagent les différents types d’usages dans le spectre du cross-country, et les différents types de pilotes, avec ces trois modèles différents : 245, 285 et 350. Elles se distinguent notamment par leur poids, leur largeur interne et la largeur de leur rebord.

La Lucky Jack SLS5 245 est spécifiquement une jante avant. Elle ne pèse que 245 g pour une largeur de 31 mm entre crochets ! Un sacré poids plume, qui est pourtant annoncé par Duke comme aussi solide que les jantes de la précédente génération. Elle dispose de renforts latéraux anti-pincement de 2,6 mm de large de chaque côté. Elle est donc conseillée en montage sur la roue avant uniquement.

La Lucky Jack SLS5 285 est la jante XC compétition pour l’arrière et XC « engagé » pour l’avant. Elle dispose de rebords encore plus larges (3,5 mm) contre les pincements. Elle est disponible autant en 31 qu’en 28 mm de largeur en fonction du montage avant/arrière. Pour faire simple, Duke la référence en montage arrière 28 mm en combinaison avec la 245 en 31 mm à l’avant pour un montage ultra light, et en montage avant en combinaison avec la 350 pour une paire de roues plus axée sur la solidité et avec un petit supplément de rigidité.

Finalement, la Lucky Jack SLS5 350 se destine à l’arrière pour un usage XC « très engagé » selon Duke. Elle est disponible uniquement en 28 mm de largeur. Les rebords sont également plus larges ici (3,5 mm)

Poids et prix

Duke, c’est aussi un monteur de roues avec JPRacing1, ce qui permet à la marque de proposer ses jantes avec un large panel de moyeux et d’options pour les rayons et aussi les stickers. Le premier prix avec les jantes Duke SLS5 est situé à 1445€ avec des moyeux DT370 et on dépasse un peu les 2000€ pour les options les plus chères, soit en rayons Berd ou avec moyeux DT Swiss 180. Ce sont des tarifs haut de gamme mais plutôt bien placés vu les poids et l’originalité de ces roues.

Ici, notre modèle de test est basé sur les moyeux maison Duke Mad Max CL SP qui sont usinés en Belgique sur base du cahier des charges Duke et qui sont aussi magnifiques que fiables. Nous vous recommandons chaudement cette option qui marie qualité et un certain exotisme. Seul petit point à savoir : le corps de roue-libre est assez sonore. Certains aimeront, d’autres moins, question de goût, mais la réactivité est en tout cas très bonne et le corps en titane est un gage de solidité. Ces moyeux sont reliés aux jantes avec des rayons Sapim CX Ray, au nombre de 24 par roue. Le prix de cette version est de 1903€ avec les jantes 245/285 et de 1865€ avec les jantes 285/350.

Côté poids, nous avons pesé notre paire la plus légère à 1160g et la seconde à 1280g, soit des poids très très intéressants et bien placés par rapport à la moyenne qui se situe plutôt autour des 1350/1400g.

Le configurateur permet aussi de choisir des stickers personnalisés pour ses jantes, comme sur nos modèles de test. C’est un petit détail appréciable ! Les stickers sont très beaux et bien réalisés mais hélas la nouvelle forme des jantes, plus complexe par le passé, ne facilite pas leur collage et ils ont eu tendance à se décrocher légèrement aux extrémités lors du test.

Duke Lucky Jack SLS5 : le test terrain

Les Duke Lucky Jack SLS5 ont débarqué à la rédaction il y a maintenant plusieurs mois. L’occasion rêvée de les mettre à l’épreuve dans toutes sortes de conditions, du sec roulant au gras bien collant, en passant par des terrains techniques et exigeants. Pour ce test, nous avons reçu deux montages différents : une paire en 245/285 et une autre en 285/350.

Histoire de couvrir un maximum de cas de figure, nous les avons montées sur plusieurs vélos aux caractères très différents – Orbea Oiz, Rockrider 940S, BH Lynx SLS, Orbea Alma… – afin de voir comment chaque combinaison de jantes pouvait s’accorder avec ces châssis. Car si toutes partagent l’ADN Lucky Jack, certaines configurations révèlent mieux leurs qualités sur des vélos typés performance, d’autres sur des montures plus tolérantes.

Commençons par les points communs entre ces deux paires de roues. Parce que même si leurs jantes sont faites de fibres de carbone différentes et si elles ont des poids différents, elles partagent la même forme et la même philosophie de base. Cela a toujours été une caractéristique majeure des Duke Lucky Jack et une des raisons de leur succès : elles combinent une tolérance verticale très bien dosée avec la rigidité latérale qu’il faut pour garder de la précision en appui. Sur le terrain, cela se traduit par un confort perceptible, sans jamais donner l’impression d’un ensemble qui se tord ou se perd dans les trajectoires.

Nous connaissions bien les précédentes versions (SLS 3 et 4), et on peut dire qu’avec la SLS5 on sent que Duke est parvenu à pousser le curseur encore un peu plus loin au niveau de la tolérance/filtration des vibrations, sans rien perdre sur les autres plans. La roue travaille, absorbe et revient vite en place, ce qui apporte ce petit supplément de dynamisme que l’on attend d’une roue haut de gamme. Bref, ce sont les mêmes, mais encore un peu mieux qu’avant. Si vous avez des SLS4, la différence est perceptible mais minime et ne justifie pas à elle seule un changement.

Pour ce qui est des différences entre la version ultra légère à jantes 245/285 et celle en 285/350, elle n’apparaît que quand on enchaîne les tours de circuit en alternant les roues, équipées des mêmes pneus, disques et cassette. On peut alors sentir que les 245/285 sont un peu plus souples, sans que cela soit gênant. Bien au contraire, cela a tendance à les rendre un peu plus tolérantes encore et cela nous a bien plu. Attention toutefois, si on fait plus de 85 kg, on conseillera tout de même plutôt de s’orienter vers les 285/350 qui garderont un comportement plus homogène.

Les Duke Lucky Jack SLS5 avec les jantes 245/285 les plus légères nous ont offert des sensations comme rarement des roues ont pu nous en procurer. C'est tout simplement magique et cela transforme immédiatement le vélo

En montée comme dans les relances, la légèreté se fait immédiatement sentir : le vélo décolle au moindre coup de pédale, et cette vivacité donne envie de pousser plus fort, sans pour autant se montrer exigeante ou fatigante sur la durée. Là aussi, les 245/285 prennent un petit avantage. Leur poids plume se sent assez facilement, et on touche là à des roues aux performances exceptionnelles, avec des sensations comme rarement des roues ont pu nous en procurer. c’est tout simplement magique et cela transforme immédiatement le vélo, même s’il était déjà équipé de bonnes roues carbone. Mais les 285/350 sont, elles aussi, déjà au-dessus d’une grosse partie de la concurrence et très, très performantes !

Sur le papier, la 245 peut inquiéter. À seulement 245 g la jante avant, on imagine vite un produit fragile, réservé à quelques obsédés du poids. Nous avons noté que la plupart des athlètes équipés par la marque en coupe du monde préfèrent jouer la sécurité et rester sur un ensemble 285/350 pour les parcours actuels, plutôt cassants. Et pourtant, après plusieurs mois de test sur des terrains techniques et cassants, elle a fait preuve d’une solidité irréprochable. Le vrai avantage, c’est qu’elle offre cette économie de poids bienvenue (près de 40 g par rapport à une 285), sans sacrifier la précision et en offrant une petite capacité de déformation supplémentaire bien agréable. Quant à la 285 arrière, c’est le même constat, elle ne bronche pas. Il faut aussi souligner la qualité du montage, encore plus indispensable avec des jantes aussi légères.

En appui comme dans les changements de trajectoire, la roue reste diaboliquement juste et ne flanche pas. On profite à la fois de la nervosité et de la sécurité, le tout avec ce gain de poids. Cela peut sembler anecdotique pour la plupart des pratiquants, mais pour les compétiteurs en quête du moindre gain marginal, ce petit avantage peut faire la différence au bout de l’effort, surtout à notre avis pour une pratique marathon et de longues distances sur des tracés un peu moins cassants que ceux des coupes du monde XCO.

Dans les relances, on retrouve ce fameux effet « arbalète », avec une forme d’explosivité qui propulse le vélo et incite à en remettre une dent. De manière générale, les Duke SLS5 permettent de « donner vie » au châssis sur lequel elles sont montées.

Le duo 285/350 a aussi du sens, que ce soit parce qu’on roule sur des terrains très cassants ou pour des pilotes de plus grand gabarit : la jante 350 rassure à l’arrière dans les conditions les plus engagées, tout comme la 285 à l’avant, qui se montre un poil plus rigide que la 285. Plus costaudes, avec leurs renforts pensés pour encaisser sans broncher, elles apporte un supplément de confiance dans les descentes rapides ou les terrains très agressifs. On perd un peu du côté explosif des plus légères, mais on garde les grandes lignes du comportement qui fait la force des SLS5 et qui permet de piloter en sérénité : la roue absorbe, garde le cap et semble calmer le vélo quand ça secoue fort. Elle ne gomme pas totalement les sensations brutes, mais elle filtre juste assez pour donner l’impression de rouler plus propre, avec un grip arrière toujours présent.

 

En descente et dans les passages techniques/chaotiques, les Lucky Jack SLS5 inspirent immédiatement confiance, surtout dans la version 285/350. Avec la 245/285, la confiance se crée avec le temps, en voyant qu’elles encaissent bien malgré leur poids plume et leur vocation plus extrême. Chacune à leur niveau, elles donnent l’impression de calmer le vélo, en filtrant ce qu’il faut sans jamais sacrifier la précision des trajectoires. Bref, tout l’inverse de leur comportement en montée pas trop technique, où elles se montrent explosives.

Sur plusieurs semaines de roulage, parfois à très basse pression, aucune crevaison n’est venue ternir le tableau. Le travail des rebords anti-pincement y est sûrement pour beaucoup, tout comme la capacité des jantes à encaisser les impacts sans transmettre un stress excessif aux pneus. Et côté fiabilité, rien à redire non plus : après de nombreux montages et autant de sorties, les quatre roues testées sont toujours comme au premier jour.

Verdict

Après plusieurs semaines de roulage intensif, une chose est claire : les Duke Lucky Jack SLS5 tiennent toutes leurs promesses, dans les deux versions. Légères, dynamiques et précises, elles transforment le comportement du vélo sans jamais le rendre exigeant. Peu importe le terrain ou le châssis, elles apportent ce petit supplément d’âme qui fait la différence : du nerf, du confort et une vraie sensation de fluidité. Fiables, cohérentes et toujours aussi vivantes, ces SLS5 confirment que Duke reste une référence quand il s’agit de jantes légères… et intelligemment construites. Reste la grande question : faut-il tenter la version hyper légère en jantes 245/285 ou bien jouer la carte de la sécurité avec les 285/350 elles aussi très légères et offrant un comportement déjà assez flamboyant. Eh bien, quitte à être déraisonnable, notre coup de cœur va encore plus aux 245/285 qui nous ont tout simplement bluffés par les sensations qu’elles procurent grâce à leur poids plume et l’homogénéité qu’elles parviennent à garder. On conseillera tout de même les 285/350 aux pilotes plus lourds et/ou agressifs qui roulent sur des terrains très cassants. 

Pour plus d’informations : https://www.duke-racingwheels.com/fr/313-lucky-jack-sls5

Par  Olivier Béart