Test | We Are One Union : le carbone made in Canada

Par Léo Kervran -

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Test | We Are One Union : le carbone made in Canada

We Are One Composites, ça vous parle ? Installée à Kamloops en Colombie-Britannique, un des spots les plus célèbres pour le VTT en Amérique du Nord, la petite marque spécialisée dans le carbone a la particularité de fabriquer tout ses produits à la main et sur place, au Canada. Jusque-là présente uniquement outre-Atlantique, elle est arrivée sur notre territoire un peu plus tôt cette année et nous avons déjà eu l’occasion de tester les roues Union, destinées à un usage all-mountain / enduro. Voici ce que l’on en pense :

En 2017, il décide donc de se lancer dans le grand bain et fonde We Are One. Le nom fait écho à sa volonté de transparence, comme la marque le rappelle sur son site : « Notre mission est de permettre à nos clients de savoir d’où viennent leurs produits et comment ils sont fabriqués. » Ainsi, chaque jante en carbone est signée de la personne qui l’a fabriquée.

La première gamme ou famille de roues, baptisée The Movement, voit le jour dans la foulée et deux ans plus tard, en 2019, la série The Revolution vient renouveler l’offre en tirant parti de ce qui a été appris avec The Movement. Aujourd’hui, c’est toujours cette famille qui forme la gamme de roues We Are One mais la marque s’est attachée à la diversifier : elle compte désormais 6 modèles qui couvrent toutes les pratiques du gravel à la DH.

D’ailleurs, on parle de roues mais il faudrait plutôt dire jantes. Pour les roues complètes, la marque propose différents montages, à base de rayons Sapim et moyeux Industry Nine.

L’arrivée en France, on la doit à Quiver, maison-mère de Slicy, la marque de protections pour le vélo (garde-boue, films pour cadre, inserts de pneu…) que vous connaissez bien. Il est bien sûr possible d’acheter les jantes We Are One seules, mais Quiver tenait à proposer la même offre que la marque en Amérique du Nord et s’est donc associé au monteur de roues Evoride afin de distribuer également des roues complètes.

Seule différence avec l’Amérique du Nord, les roues sont cette fois montées en France, avec toutefois le même souci du détail et de la qualité. Des jantes canadiennes produites sur place, des moyeux américains produits sur place, des rayons belges produits sur place et un assemblage en France pour le marché français… Comment ça, la fabrication locale serait une des valeurs de la marque ?

Quelques options plus exotiques sont même envisageables, comme ce montage avec les exceptionnels rayons Berd PolyLight en Dyneema.

En ce qui nous concerne, nous avons testé le modèle Union, pensé pour un usage all-mountain / enduro : annoncée à 495 g en 29″, la jante (sans crochets) fait 30 mm de largeur interne et 21 mm de haut. Des cotes relativement standards pour un usage polyvalent mais on note tout de même que la hauteur est plutôt faible, vraisemblablement de façon à offrir une certaine déformation (synonyme de confort) sur les impacts.

We Are One indique à propos de cette jante qu’elle a été construite avec trois objectifs : le poids (plus légère que le modèle Agent), une rigidité radiale « inférieure à celle de toutes les jantes que nous avions fabriquées auparavant » et une excellente résistance aux chocs. La solidité, c’est d’ailleurs l’un des arguments qui ont fait la réputation de la marque en Amérique du Nord et toutes les roues sont garanties à vie.

Notre montage est tout ce qu’il y a de plus classique, avec des rayons Sapim Race et des moyeux Industry Nine 1/1. C’est le modèle « de base », affiché à 1 490 €. Le prix est relativement intéressant pour des roues enduro en carbone, encore plus au vu des conditions de fabrication, mais nous les avons pesées à 1 925 g (en 29″) avec fond de jante et valves tubeless, ce qui donne un rapport poids / prix assez peu flatteur… Ceci dit, on sait qu’avec le carbone il faut s’attendre à tout et encore plus dans le domaine des roues.

Sur le terrain

Testées pendant quelques mois entre le printemps et le début de l’été, nos We Are Union sont passées sur plusieurs vélos bien différents : un enduro en aluminium (le Rossignol Heretic), deux all-mountain en carbone (le Santa Cruz Hightower et l’Orbea Occam LT), un e-bike léger (le Trek Fuel EXe)… De quoi les évaluer sur une large gamme de pratiques et de terrains !

Non, ceci n’est pas un Santa Cruz Hightower… mais il a bien des roues We Are One !

La première chose qui nous a surpris, c’est leur dynamisme. Ce fut particulièrement sensible sur l’Hightower, équipé à l’origine de très simples roues Race Face (jante AR 30 en aluminium et moyeux DT Swiss 370). Bien que les Union n’apparaissent pas considérablement plus légères sur la balance, elles ont transformé le vélo.

Au départ un all-mountain dans la moyenne au pédalage, l’Hightower est devenu excellent avec cette montée en gamme. Les We Are One Union ont su l’animer, lui faire prendre vie pour permettre au cadre d’exprimer tout son potentiel. Elles ont une étonnante capacité à accélérer dans les relances et les passages techniques au regard de leur poids et à l’aveugle, on leur aurait volontiers donné 250 ou 300 g de moins.

Par la suite c’est leur rigidité qui nous a séduits, dans les deux sens. Rigides, elles le sont suffisamment pour se montrer précises et on l’a apprécié sur le Rossignol Heretic, doté d’un cadre assez souple. Toutefois, elles ne le sont pas trop et la recherche de confort avancée par la marque se traduit réellement sur les sentiers, comme on a pu le constater au guidon du Trek Fuel EXe. Ses roues Bontrager Line Pro 30 en carbone sont excessivement rigides, au point de rendre le vélo difficile à rouler dans le cassant et vraiment inconfortable sur certains terrains. Avec les We Are One Union en revanche, aucun problème. On a redécouvert le vélo et on a pu réellement en profiter sur nos sentiers recouverts de racines et de cailloux.

Attention, cela reste tout de même des roues pour pilote averti… comme toute roue carbone, ou presque. Elles restent plus rigides que bon nombre de roues en aluminium plus accessibles et il faut un niveau minimum en pilotage pour profiter réellement de ce qu’elles peuvent apporter.

Enfin, bonne nouvelle, la solidité fut également au rendez-vous. Bon, c’est une des marques de fabrique de la maison donc ce n’est qu’une demi-surprise, mais à l’issue de ce test, les roues n’avaient strictement rien. Pas une égratignure sur la finition, pas un millimètre de voile, rien. Un coup de chiffon (à ce propos, vive la finition brillante, tellement simple à nettoyer) et les voilà littéralement comme neuves, à l’exception de ces disgracieux stickers… dont il est heureusement (très) facile de se débarrasser.

Verdict

Portant de belles valeurs, les We Are Union nous laissaient toutefois circonspects sur le papier avec leur fiche technique pas très flatteuses. Un bel exemple qu’il ne faut pas s’arrêter aux apparences et que rien ne remplace un véritable essai puisque sur le terrain, nous avons découvert un cocktail parfaitement dosé de dynamisme, de confort, de rigidité et de solidité. Si, comme toutes roues de ce niveau, elles s’adressent d’abord aux pilotes expérimentés, il n’y a pas non plus besoin d’être dans le top 20 mondial pour les exploiter. N’ayons pas peur de le dire, ces roues figurent parmi les meilleures que nous ayons essayées jusque-là pour une pratique all-mountain / enduro et ce n’est pas une mince affaire, tant le carbone a encore du mal à briller et séduire dans ces pratiques…

Vous en voulez encore plus ? Découvrez cet essai en vidéo :

 

We Are One Union

1 490 €

1 925 g(avec fond de jante et valves)

  • Dynamisme au pédalage
  • Rigidité bien dosée pour la précision et le confort
  • Solidité de la construction et de la finition
  • Prix correct
  • Poids réel
  • RAS

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Coup de coeur
  • Rapport qualité / prix

Plus d’informations : weareonecomposite.com / quiver.fr

Pour fêter le début de la distribution dans nos contrées, Quiver est à la recherche de plusieurs pilotes pour des contrats co-factory. Si cela vous intéresse, vous pouvez envoyer un message à contact@quiver.fr.

Photos Pierre Vieira & Benoît Siegfried

ParLéo Kervran