Test | Shimano XC7 : la compétition pour tous

Par Léo Kervran -

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Test | Shimano XC7 : la compétition pour tous

Nées en 2019, les Shimano XC7 se présentaient comme les chaussures sportives « accessibles » du géant japonais, suffisamment sportives pour la compétition mais plus polyvalentes et moins chères que les très exclusives XC9. Après trois saisons de bons et loyaux services, la première génération a laissé la place à sa remplaçante l’année dernière. Celle-ci nous a accompagnés pendant un an et il est maintenant temps de faire le bilan. Ces nouvelles XC7 sont-elles intéressantes ? Voici notre avis :

Aujourd’hui, les XC7 en sont à leur deuxième génération. Lancée l’année dernière, celle-ci a été reconduite cette saison sans aucun changement. Vis-à-vis du modèle précédent, peu de choses changent quand on les regarde d’au-dessus : on garde leur serrage simple mais efficace avec deux molettes Boa IP6 (serrage cran par cran en tournant, desserrage d’un coup en tirant) et une tige relativement simple, recouverte du même cuir synthétique de la pointe au talon et sans contrefort rigide. Ça, c’est en apparence.

En réalité, les changements sont nombreux et plutôt importants. D’abord, au niveau de la tige : on n’a plus la construction « classique » avec deux côtés et une languette au centre mais une structure enveloppante tirée des XC9 et des chaussures haut de gamme en général. Les flancs sont plus grands et viennent se chevaucher au milieu du pied, ce qui permet de se passer de languette. Résultat, le maintien paraît plus proche du pied mais aussi plus ferme et sportif.

Les graphismes se veulent également plus dynamiques mais la finition brillante du cuir synthétique apparaît un peu plus fragile. On l’a ainsi rapidement endommagé en surface, dès les premières sorties. Cependant, rien n’a bougé dans les mois qui ont suivi et un an plus tard, ce sont toujours les seules marques d’usure qu’on peut observer sur la tige. La faute à pas de chance ?

A l’intérieur, Shimano a remplacé le mesh de la génération précédente par du cuir synthétique, comme à l’extérieur. Le chausson des XC7 premières du nom était digne de véritables charentaises, au point de se demander si les chaussures étaient si sportives que ça. La marque a vraisemblablement revu sa copie pour leurs descendantes et si elles restent très confortables, il y a un peu plus de fermeté et une impression générale plus en accord avec le positionnement du modèle.

Disons qu’elles sont toujours agréables à porter, et ce que la sortie fasse 45 minutes ou 5 heures (essayez-les avant tout de même, on a réussi à trouver quelqu’un à qui elles ne conviennent pas), mais qu’on ne les portera plus pour les soirées au coin du feu. On a aussi tendance à les trouver un peu moins chaudes, peut-être du fait de l’épaisseur et des propriétés du cuir synthétique.

En revanche, ce cuir synthétique n’est pas le plus rigide et ça se sent dans les moments où le pied vient presque tirer sur la pédale, en sprint ou dans les montées les plus raides par exemple. On sent une certaine souplesse et on a une petite latitude de mouvement, contrairement à des chaussures réellement dédiées à la compétition où on a la sensation que le pied ne bouge absolument pas. Toujours cette histoire de compromis…

Sous le pied, on retrouve d’abord une semelle de propreté de belle facture puis une semelle intermédiaire en nylon renforcée de fibres de carbone comme sur la première génération. Pas de changement dans les matériaux donc, mais on a la sensation d’être plus bas, plus proche de l’axe de la pédale qu’avant. La rigidité n’a pas évolué (9 sur l’échelle de Shimano, contre 11 pour les XC9) mais il se pourrait que la marque ait diminué l’épaisseur de cet élément afin de renforce le côté sportif de ces chaussures.

Enfin, la semelle d’accroche Michelin a disparu au profit de la gomme Ultread, développée par Shimano et lancée fin 2021 (lire Nouveautés 2022 | Shimano renouvelle ses chaussures). Sur le papier, elle doit notamment apporter une meilleure résistance à la déchirure. Comme vous pouvez le constater sur ces photos, après un an d’usage régulier en gravel et XC elle ne présente aucune trace d’usure particulière alors que l’adhérence ne nous a jamais déçus, peu importe les conditions. Les crampons apparaissent également plus agressifs mais si cela ne devait pas suffire, on peut toujours ajouter deux pointes vissées sous les orteils à la place des petits tampons en caoutchouc. Une fonctionnalité particulièrement appréciée en cyclocross, lorsqu’il faut pousser ou porter le vélo dans la boue profonde.

Sur la balance, Shimano annonce un poids de 320 g par chaussure en taille 42 pour les XC7. Nous avons pesé notre modèle en 44 à 371 g avec la cale, soit quelques grammes de moins que l’ancien modèle, qui affiche le même poids sans cale. Comme de coutume, la marque japonaise offre un grande fourchette de tailles : les XC7 sont disponibles du 38 au 50, avec les demi-pointures du 39 au 47, et en version Standard (la plus commune) ou Large pour les personnes au pied particulièrement… large, c’est logique. Notre modèle est en coloris Noir mais elles existent aussi en Rouge et en Blanc.

Verdict

Plus sportives que les précédentes, ces XC7 restent néanmoins très confortables. Pas de mystère, ce sont des chaussures Shimano et la marque a fait de cet argument sa marque de fabrique en XC, jusqu’au plus haut de gamme. A nos yeux, ce sont d’excellentes chaussures pour celles et ceux qui roulent régulièrement en XC, avec ou sans compétitions, mais qui ne souhaitent pas investir dans les XC9. La rigidité de la semelle est largement suffisante pour offrir de très bonnes sensations de pédalage, et si on sent la différence avec une paire purement tournée vers la compétition au niveau de la tige, ces XC7 font très bien le travail pour beaucoup d’entre nous. Seul petit bémol, la finition paraît moins solide qu’avant et il faudra peut-être faire preuve d’un peu plus de soin avec ce modèle qu’avec la première génération.

Plus d’informations : bike.shimano.com

ParLéo Kervran