Test | Sacoches bikepacking Restrap : un modèle du genre
Par Jan Geys -

On rêve pendant des mois de ce trip parfait, tout est planifié, le matériel semble prêt… et puis, de petits détails viennent ruiner la fête. En bikepacking, pas question de compter uniquement sur son vélo : tout l’équipement doit suivre, surtout les sacoches. Pour voir si les Anglais de Restrap tiennent vraiment leurs promesses, nous sommes partis rouler – et bivouaquer – à la fin de ce bel été en compagnie de quelques-unes de leurs sacoches.
Rien ne vaut le terrain, alors pour ce test, nous sommes partis en bikepacking autour du tripoint de Bâle – plus précisément dans le Sundgau, cette région française située à l’extrême sud de l’Alsace (que beaucoup ignorent sans doute), et dans le Jura suisse – afin de nous faire une idée précise des qualités des sacoches Restrap.
Basée à Leeds, au Royaume-Uni, Restrap est un véritable spécialiste du bagage vélo. Son catalogue est composé à 99 % de sacoches au design soigné – jusqu’à des modèles conçus pour les vélos pliants – et toutes sont fabriquées à la main dans leur atelier du Yorkshire.
Au total, nous avons roulé avec six sacoches de bikepacking. Autant dire que nous étions loin d’avoir exploré toute la gamme, tant l’offre est vaste : on y trouve aussi des sacs pour fourches ou des modèles plus petits ou plus volumineux que ceux testés ici. Bref, un petit tour sur leur site s’impose afin de trouver précisément votre bonheur (voir le lien en fin d’article). Voici les produits que nous avons testés :
Du plus grand au plus petit, notre configuration test :
Saddle Bag (14 L – € 149,99 – 542 g)
La sacoche de selle Restrap est constituée de deux éléments : un holster qui reste fixé sous la selle et un drybag amovible qui s’y insère parfaitement. Le holster ajoute un peu de poids, certes, mais une fois en place, il peut rester accroché pour tout le voyage ; il suffit ensuite de clipser ou retirer le drybag. Parmi les trois volumes proposés, nous avons choisi l’intermédiaire de 14 L car la 8 L nous paraissait un peu juste pour le matériel de camping et les vêtements, tandis que la version 18 L risquait de dépasser trop loin derrière la selle et de provoquer un effet de balancement.
Dans tous les cas, mieux vaut éviter de trop charger ce type de sacoche : la tige de selle doit supporter le poids. Autour de 5 kg, c’est largement suffisant. Et attention à bien garder un espace libre d’au moins 200 mm entre les rails de selle et le pneu arrière, comme le recommande Restrap.
Holster Bar Bag (14 L – € 131,99 – 455 g)

Comme la sacoche de selle, la sacoche de guidon est composée d’un holster et d’un drybag. Elle peut en plus recevoir une Rolltop Canister Bag (non testée ici), qui vient se fixer au-dessus et ajoute 4 L de capacité supplémentaire – pratique pour un ravitaillement ou une sortie en ville. Le montage demande un peu de patience, deux sangles devant passer autour du té de fourche, mais une fois bien en place, rien ne gêne le fonctionnement de la fourche, ni les gaines de freins et de vitesses.
Le drybag se ferme par enroulement, un système efficace à condition de bien le rouler pour éviter toute infiltration de saleté ou perte d’affaires sur les pistes chaotiques.
Frame Bag – Medium (3,5 L – € 94,99 – 198 g)
La sacoche de cadre existe en trois tailles (small, medium et large), avec un litre d’écart entre chacune. Sur un VTT, il faut composer avec l’amortisseur et la place pour un bidon, d’où notre choix du modèle medium de 3,5 L.
Elle comporte deux compartiments : le principal, avec deux poches filet pour un peu d’ordre, et un plus petit, idéal pour une mini-pompe ou quelques câbles de recharge. Comme pour la Race Top Tube Bag décrite plus bas, mieux vaut éviter de la remplir à bloc pour ne pas toucher les genoux en pédalant.
Race Top Tube Bag – Long (2 L – € 89,99 – 230 g)
Voici la plus atypique du lot. Issue de la collection Race, cette sacoche de tube supérieur a été conçue pour l’ultra-distance. Nous l’avons choisie pour la même raison que les ultraracers : quand on passe de longues heures en selle, chaque espace compte ! Et en plus, le contenu de ce sac est accessible assez facilement tout en roulant. Elle permet de stocker du ravitaillement supplémentaire ou une batterie externe pour recharger GPS et smartphone. Malgré son format allongé, elle ne gêne pas le pédalage : aucun frottement, même en danseuse.
Downtube Bag (1,2L – € 59,99 – 135 g)
Idéale pour occuper l’espace sous le tube diagonal, cette sacoche tire parti d’un centre de gravité bas sans risquer d’accrocher les obstacles. Comme pour les autres modèles, aucun insert n’est nécessaire : une simple sangle velcro suffit. Elle est fort exposée aux projections, mais sa fermeture par enroulement assure une parfaite étanchéité.
Stem Bag (1,1 L – € 41,99 – 81 g)
Quand nourriture et hydratation deviennent une priorité en bikepacking, un porte-gourde supplémentaire n’est jamais de trop ! D’autant qu’une fois la sacoche de cadre installée, il ne reste souvent de la place que pour un seul petit bidon de 500 ml. Dans notre cas, pouvoir emporter un bidon supplémentaire était une vraie nécessité.
Sacoches bikepacking Restrap : le test terrain
Notre voyage a été très instructif pour évaluer le comportement des sacoches Restrap. Qu’elles restent bien en place est évidemment le premier critère, mais nous avons surtout observé comment elles y parviennent et si le matériel stocké à l’intérieur reste bien protégé.
Les systèmes de serrage sont parmi les points forts les plus marquants : qu’il s’agisse de boucles ou de velcros larges, tout respire la solidité et la facilité d’usage.
Mention spéciale à la fermeture magnétique Fidlock de la sacoche de selle : le clic est net, sûr, et rend l’arrimage du drybag dans le holster aussi simple qu’agréable – probablement le meilleur système que nous ayons testé à ce jour.
Le berceau/holster de la sacoche de selle (comme celui de la sacoche de guidon) adopte une conception rigide en hardshell, cousue avec un cordon robuste qui contribue à son look baroudeur. Ce cordon forme un petit filet sous le holster, parfait pour glisser un coupe-vent ou une serviette mouillée. Astucieux ! Un coussinet supplémentaire protège aussi la tige de selle contre les frottements.
Autre détail bien pensé : les sangles de la sacoche de guidon peuvent être enroulées et maintenues par un velcro pour éviter qu’elles ne pendent ou qu’on soit tenté de les couper. Un autre velcro à l’arrière de la drybag permet de la positionner facilement avant de clipser l’avant : pratique quand on n’a pas trois mains !

Une boucle au-dessus du holster permet aussi d’y glisser ses gants quand on repart, sauf si l’on installe la Canister Bag supplémentaire.
Nous avons aussi remarqué que les drybags se fermaient très facilement sans qu’un excès d’air ne gêne l’enroulement, même sans valve de dégonflage.
Quelques points à revoir
Notre choix de rouler en VTT plutôt qu’en gravel a entraîné quelques désagréments mineurs. Par exemple, les larges velcros avant du Frame Bag et du Top Tube Bag se chevauchaient sur la même portion du tube supérieur : il a fallu choisir laquelle fixer à cet endroit.
Heureusement, Restrap a déjà trouvé la solution : le Race Top Tube Bag possède à l’arrière trois positions d’attache possibles. Si ce système avait aussi été présent à l’avant, le souci aurait été réglé d’un coup. Cela dit, sur un cadre de gravel ou de route, au tube de direction plus fin, le problème ne se pose pas. Malgré cette contrainte, la fixation est restée solide, et on aimerait juste que Restrap généralise ce type d’ajustement pour séduire un public plus large, car le bikepacking ne se limite pas aux routiers et amateurs de gravel.
Autre détail : la marque précise que le Downtube Bag est adapté aux tubes de 19 cm de circonférence maximum. Sur notre VTT au tube diagonal de 24 cm, le velcro s’est avéré un peu court, mais nous avons tout de même pu la fixer et l’utiliser pour une chambre à air, un petit flacon d’huile et quelques outils, mais sans profiter de toute sa capacité. Moralité : mieux vaut mesurer avant d’acheter !
Enfin, le Stem Bag du kit bikepacking (il en existe deux au catalogue) n’a pas de forme cylindrique rigide ; du coup, il était un peu difficile d’y remettre le bidon en roulant. Mais si c’est là le seul vrai reproche après tout un test terrain, on ne va pas chipoter.
Verdict
Ce que l’on attendait d’un produit outdoor venu d’un pays à la réputation pluvieuse (même si celle-ci revient surtout à l’Écosse) s’est confirmé : Restrap propose une ligne de sacoches de bikepacking d’une qualité exemplaire, avec un sens du détail rare.Inutile d’aligner les superlatifs : disons simplement que ces sacoches font figure de modèle du genre et ont parfaitement rempli leur mission lors de notre périple.
Plus d’infos sur https://eu.restrap.com ou via le distributeur Benelux https://bowdybrave.com








