Test Ride #38 | Fizik Terra Artica GTX, Galfer Shark & Scott Soldier Ghost - Disques de freins Galfer Shark

Par Olivier Béart -

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Test Ride #38 | Fizik Terra Artica GTX, Galfer Shark & Scott Soldier Ghost - Disques de freins Galfer Shark

Disques de freins Galfer Shark : efficaces… mais à quel prix ?

Ce nom a été choisi en référence à leur forme qui comporte des ailettes qui font penser à des ailerons de requin à l’intérieur de la piste de freinage. Ces petites excroissances ont pour fonction d’aider à la dissipation de la chaleur au niveau des disques ; un paramètre qui influence directement les performances de freinage sur les dénivelés importants.

A la base, on a d’ailleurs aperçu les disques Galfer Shark en compétition de descente avec le team Commencal Muc-Off, et d’enduro, notamment sur l’Orbea Rallon de Martin Maes. Ils ont d’abord été disponibles en diamètres 180mm, 203 et 223mm, avant d’être rejoints plus récemment par une version XC en 160mm.

Pour notre part, nous avons testé les 160, 180 et 203mm dans le cadre d’un programme XC/marathon avec des freins Shimano XTR 2 pistons pour les premiers, et enduro + e-bike pour les deux diamètres plus importants, avec des freins Sram Code, Hope Tech4 V4 et Shimano Saint.

Les rotor Galfer Shark ont une épaisseur de 2mm, ce qui est dans la tendance actuelle. Par exemple, les nouveaux rotors Sram HS2 ont également cette épaisseur, contre 1.85mm auparavant. Magura utilise aussi des disques de 2mm depuis longtemps, et TRP est même passé sur du 2.3. Avec une épaisseur comme TRP, mieux vaut utiliser des étriers de la marque, prévus pour, mais des disques de 2mm d’épaisseur passent sans souci sur la plupart des étriers du marché. Les réglages doivent juste être un peu plus soignés, mais nous n’avons pas trouvé la manoeuvre complexe avec les freins que nous avons utilisés (4 modèles tout de même).

En augmentant l’épaisseur des disques, les marques cherchent aussi à améliorer la dissipation de la chaleur par la présence d’une couche de matière plus importante, et on diminue également le risque de voile des disques lors des hausses/baisses de température répétées. Idem en cas de chute ou choc : plus d’épaisseur rend les disques plus robustes, ce qui est un point important surtout sur les grandes tailles de disques.

En plus des ailettes et du diamètre, Galfer a particulièrement travaillé le perçage de la bande de freinage de ses disques Shark. Sur un disque de 180mm, on retrouve 384 petits trous rassemblés par groupes de 16, et 24 orifices plus grands. Cette alternance va, selon la marque, permettre d’aider à mieux évacuer les impuretés (poussière, boue, etc).

Dans sa communication, Galfer fait de belles promesses, chiffres d’essai sur banc de mesure à l’appui. La marque parle de 5 à 10% de puissance en plus par rapport à d’autres disques de référence également testés, d’une température de fonctionnement en moyenne 30% plus basse et de moins de force nécessaire au niveau du levier de frein. Voilà des affirmations que nous avons souhaité vérifier sur le terrain, non pas avec des chiffres, mais en essayant simplement de voir si ces affirmations chiffrées sont perceptibles au niveau des sensations.

Au niveau du poids, les Galfer Shark sont plutôt légers avec 108g pour le 160mm, soit 10g de plus qu’un disque flottant Sram ou que le modèle light de chez Galfer, alors que les 180 et 203mm font quasi jeu égal avec les mêmes références. Ils sont globalement un peu plus légers que les autres disques en 2mm d’épaisseur du marché.

Par contre, le tarif est plutôt… piquant ! Mis à par des produits très haut de gamme et spécifiques de marques comme Intend ou Trickstuff, les Shark comptent parmi les disques les plus chers du marché avec des tarifs de 96€ (160mm), 102€ (180mm), 108€ (203mm) et 114€ (223mm). Il n’y a pas de version Centerlock, et il faudra donc encore ajouter 50€ pour un adaptateur chez Galfer si vous avec des moyeux dans ce standard. Quoi qu’il en soit, ils ont donc intérêt à tenir leurs promesses au niveau des performances pour justifier leur tarif !

Au niveau du montage, on apprécie l’effort de l’emballage en carton recyclé et recyclable, ainsi que la présence de 6 vis en inox de qualité pour fixer les disques. La qualité perçue est d’emblée excellente et quand on pose les disques sur une table, on se rend compte de leur planéité absolument parfaite. Ne rigolez pas, il arrive que des disques soient déjà voilés avant même d’être montés. Quant au montage, il est justement facilité par la rectitude du disque, qui évite les petits frottements agaçants avec les plaquettes sur une partie du disque seulement.

Que ce soit en XC ou en usage enduro et e-bike plus engagé, tous nos testeurs ont noté une augmentation clairement perceptible de la puissance. A tel point que nous avons tenté de repasser sur un disque de 160mm à l’avant sur notre vélo XC/downcountry (Specialized Epic Evo)… avec succès ! Même pour un pilote de 80kg, cela nous a semblé parfait niveau puissance et endurance pour des terrains vallonnés, tant que ce n’est pas montagnard. En enduro, des pilotes légers (moins de 70/75kg) pourront envisager sans souci de repasser sur du 180mm à l’avant aussi. Et en usage e-bike, le combo 203mm avant et 180mm arrière nous a semblé parfait, y compris pour un usage engagé.

La résistance à l’échauffement dans les très longues descentes est une qualité majeure de ces disques quand on avale de gros dénivelés

Un de nos testeurs est les a également mis à rude épreuve lors de la Mountain of Hell, lors de l’enduro par équipe de Davos et en session bikepark à Morzine, avec beaucoup de satisfaction. La résistance à l’échauffement dans les très longues descentes est une qualité majeure de ces disques quand on avale de gros dénivelés, et le petit surcroît de puissance ne se fait pas au détriment du dosage du freinage. Bref, là aussi on frôle la perfection et on sent clairement la différence par rapport à des disques plus classiques.

Dans la boue, malgré l’épaisseur un peu plus importante du disque, nous n’avons pas relevé de souci. Que du contraire même car la promesse d’un disque qui évacue bien les impureté semble également tenue, et nous avons noté une usure très raisonnable des plaquettes (sans qu’il soit toutefois possible de dire qu’elle est vraiment moins importante qu’avec d’autres plaquettes car nous n’avons pas roulé dans des conditions exactement similaires avec plusieurs configurations). Enfin, le bruit est très raisonnable. Il a parfois un « petit coup de klaxon » qui se fait entendre, mais rien de persistant.

Verdict

Les disques Galfer Shark tiennent toutes leurs promesses et, même si nous étions un peu sceptiques au départ, on sent très rapidement qu’il s’agit d’un véritable upgrade par rapport à des disques standard. Résistance à l’échauffement, constance du freinage, puissance, etc : tous les paramètres progressent légèrement. Reste la question du prix : est-on réellement prêt à mettre 200€ pour deux disques de freins ? On peut comprendre que la qualité a un prix, mais dans ce cas il nous semble aller au-delà du raisonnable et on espère que la marque pourra réduire ses tarifs sur ce produit à l’avenir, une fois l’effet nouveauté passé.

Galfer Shark

De 96 à 114€ selon dimension

De 108 à 175g

  • Gain en puissance de freinage perceptible
  • Résistance à l'échauffement au-dessus de la moyenne
  • Dosage du freinage préservé
  • Tarif franchement élevé
  • RAS

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Coup de coeur
  • Rapport qualité / prix

ParOlivier Béart

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