Test Ride #21 | Casque Sweet Protection, gilet Racer et chaussures Ride Concepts - Casque Sweet Protection Arbitrator Mips

Par Léo Kervran -

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Test Ride #21 | Casque Sweet Protection, gilet Racer et chaussures Ride Concepts - Casque Sweet Protection Arbitrator Mips

Casque Sweet Protection Arbitrator Mips : l’intégral qui voulait se faire jet

Née en 2000, Sweet Protection est loin d’être le plus connu des fabricant de casques et équipements du pilote en VTT. La petite marque norvégienne, qui opère surtout dans les sports d’hiver, dispose pourtant d’une gamme complète pour le vélo avec des casques allant du modèle aérodynamique de contre-la-montre jusqu’au convertible jet/intégral pour les pratiques engagées. C’est ce dernier qui nous intéresse aujourd’hui, avec son approche très particulière du casque « 2-en-1 ».

En effet, toute la mentonnière est ici d’un seul tenant, elle forme une pièce unique et fermée (comme un « O ») contrairement aux mentonnières Bell (et Giro ou Met) qui ont une forme de « C » ou de « V ». Cette conception la rend naturellement plus rigide, une propriété renforcée par le choix du carbone comme matériau principal. Du plastique et des empiècements en mousse dense viennent ensuite renforcer et protéger ce squelette, assurer les finitions et apporter un peu de confort.

La liaison avec la partie jet de l’Arbitrator Mips se fait par 2 ergots métalliques à l’avant et un intelligent système de verrouillage dans le même matériau à l’arrière, très simple à manipuler et fiable dans le temps. 4 petits guides directement issus de la coque en carbone viennent quant à eux se glisser dans la partie supérieure du casque, pour s’assurer que tout est parfaitement placé. Une fois assemblée sur le casque, la mentonnière s’intègre parfaitement à l’esthétique de l’ensemble et l’Arbitrator Mips ressemble à un véritable casque intégral, sans mentonnière amovible.

Autre particularité de ce casque, la présence de deux jeux de sangles jugulaires différents. En effet, le casque dispose d’une sangle classique pour l’utilisation en mode jet mais lorsqu’on passe en mode intégral, ces sangles viennent se ranger dans des logements prévus à cet effet dans la mentonnière et on passe alors sur les sangles intégrées à la mentonnière. Pour ces dernières, Sweet Protection a fait le choix d’une boucle micrométrique plutôt que la double-D que l’on retrouve habituellement sur les casques intégraux, un choix qu’on apprécie pour son côté pratique (la micrométrique est plus simple à manipuler), mais sur le terrain, cette boucle s’est avérée assez volumineuse et parfois un peu gênante.

La partie jet du casque est en revanche bien plus classique. On y retrouve un réglage occipital ajustable en hauteur sur 3 positions, un liner Mips pour la réduction des accélérations en rotation (lire MIPS, Spin, WaveCel, Koroyd… Eclairage sur le casque 2.0), 16 ventilations et une grande visière pas vraiment fixe (elle peut bouger et se déformer un peu en cas de chute) mais pas vraiment réglable en hauteur pour autant. En revanche, il n’y a aucun support prévu pour une caméra ou pour un éclairage.

Les mousses de confort, que ce soit celles de la mentonnière ou de la coque, sont bien sûr démontables et Sweet Protection fournit deux jeux d’épaisseurs différentes pour la mentonnière, afin que chacun puisse avoir un maintien adapté.

Sur la balance, l’Arbitrator Mips est annoncé à 980 g en mode « intégral » et taille M/L (56-59 cm), ce qui le situe dans les mêmes eaux que les Giro Switchblade et Bell Super DH. Nous avons pesé notre modèle de test à 1005 g, soit exactement le même poids que notre… Giro Switchblade. C’est 2,5 % de plus que le poids annoncé par la marque, une valeur qui reste dans la fourchette des 5 % qui est généralement avancée comme une variation normale dans la production.

Plus surprenant, le poids en version jet : 551 g pour notre modèle, un poids très loin de ceux des casques jet classiques d’enduro/AM, qui tournent autour des 350-400 g. Avec sa mentonnière si particulière, on s’attendait à moins, d’autant que le Bell Super DH passe allègrement sous la barre des 500 g. Un casque plus lourd, c’est plus de contraintes sur les cervicales donc plus de fatigue et plus de risques de ne pas maîtriser sa tête et son cou en cas de mauvaise chute.

Côté prix, c’est en revanche une (relativement) bonne surprise. Vu la finition, la technicité et les matériaux, on aurait pu s’attendre à ce que le Sweet Protection Arbitrator Mips soit parmi les casques les plus chers du marché, casques intégraux inclus mais ce n’est pas le cas : il est affiché à 299,95 €, soit le même tarif que ses concurrents Bell Super DH et Giro Switchblade, et 30 € de moins qu’un Met Parachute MCR.

Nous avons commencé par tester l’Arbitrator Mips sur des sorties à la pédale, en mode jet. Dans cette configuration, il se fait très vite oublier. Le confort est bon quoique sommaire, ce n’est pas un cocon douillet mais il ne génère aucun point de pression et aucune douleur n’est à signaler après plusieurs heures de vélo. La longue visière fixe n’interfère pas avec le champ de vision et malgré son poids important, il reste parfaitement stable sur la tête.

En version intégral, on se retrouve en revanche avec un casque plutôt léger pour la catégorie, sans concurrencer les meilleurs mais tout de même plus agréable qu’un gros casque de DH. Le maintien reste bon grâce aux mousses intégrées à la mentonnière et l’intégration avec le masque est bonne (testé avec des masque Leatt, 100 % et Bell). On respire également très bien dans le casque, et ce malgré une mentonnière moins aérée que sur d’autres modèles. Nous avons poussé le test jusque sur une course d’enduro avec liaisons à la pédale et nous n’y avons jamais ressenti le besoin de passer en mode jet.

Toutefois, cet Arbitrator Mips n’est pas parfait et nous avons rencontré deux soucis durant le test. Le premier concerne le serrage occipital, construit autour d’une petite molette qui gagnerait à être un peu plus grande et qui était parfois difficile à « déverrouiller », pour desserrer le casque. Le second, plus embêtant se situe sur la mentonnière : les scratchs sur lesquels les deux mousses sont fixées se sont très rapidement décollés. Il n’y avait donc plus rien pour lier les mousses au casque lorsque ce dernier n’était pas sur la tête. Heureusement, il est facile de régler ce problème en recollant ces scratchs soi-même, mais sur un casque haut de gamme, cela fait un peu désordre.

Verdict

Avec sa conception très particulière de la mentonnière, le Sweet Protection Arbitrator Mips offre une autre approche du casque convertible. Bien que le système de fixation et verrouillage de la mentonnière soit très facile à utiliser, ce n’est pas un casque qui invite à changer de configuration plusieurs fois dans une même sortie. Si vous utilisez la mentonnière quelques fois par an et roulez en jet le reste du temps, il existe des casques plus adaptés et surtout plus légers en mode ouvert, comme les Bell Super DH et Met Parachute MCR. On le voit plutôt comme un concurrent des intégraux légers (Fox Proframe, TLD Stage, Leatt DBX 4.0) pour quelqu’un qui roule fréquemment dans cette configuration et qui a parfois besoin d’un casque jet pour des sorties plus tranquille où on laissera alors la mentonnière à la maison. Une approche radicale et inédite du casque « 2-en-1 », soutenue par de très bonnes performances sur le terrain, qui permet à ce Sweet Protection Arbitrator Mips d’occuper une place à part dans le paysage des casques VTT.

Sweet Protection Arbitrator Mips

299,95 €

1005 g / 551 g(intégral / jet)

  • Confort de portage
  • Maintien général, en version jet ou intégral
  • Apparence de vrai casque intégral
  • Scratchs de fixation des mousses sur la mentonnière qui se décollent
  • Boucle micrométrique un peu volumineuse (en mode intégral)
  • Poids en version jet
  • RAS

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Coup de coeur
  • Rapport qualité / prix

Plus d’informations : sweetprotection.com

ParLéo Kervran

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