Test | Poc Otocon x Recco : comment perdre à cache-cache

Par Paul Humbert -

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Test | Poc Otocon x Recco : comment perdre à cache-cache

Le Poc Otocon, c’est le casque intégral léger destiné à l’enduro de la marque suédoise. Nous l’avons testé tout un été et on a découvert ce qui se cachait derrière le logo « Recco » présent à l’arrière du casque. On vous dévoile tout ça, entre l’atelier de la rédaction, nos parcours de test et le coeur de la Suède :

 

 

Le casque Poc Otocon

L’Otocon, c’est la vision de Poc du casque intégral pour l’enduro. Un intégral « version » light pour eux c’est :

  • 17 ventilations
  • 4 tailles
  • 878 grammes en taille L
  • Des mousses au niveau des joues qui se retirent facilement pour augmenter le flux d’air au pédalage.
  • Une grille de mentonnière amovible pour augmenter le flux d’air.
  • Un serrage occipital
  • Une mousse EPP multi-impact sur la mentonnière, et EPS (plus légère et standard, mono-impact) sur le haut du casque.
  • Un système MIPS pour les modèles les plus haut de gamme.
  • Une visière qui se détache en cas de choc.
  • Une puce AVIP qui dévoile, via NFC, les informations d’identification et de santé pour les secouristes.
  • Un réflecteur Recco.
  • Des « coussinets » venant isoler le casque du sol quand il est posé à terre.
  • Une gamme de 2 modèles, 4 et 3 coloris aux tarifs de 280 et 330euros.

Tous les détails et coloris : www.pocsports.com/fr/collections/mountain-biking-helmets 

Recco

 

 

Quand on s’est interrogé sur Recco, on ne se doutait pas que les réponses se trouveraient au coeur de la Suède, à Åre. En 1983, Recco, c’est avant tout l’idée d’un guide de montagne qui souhaitait améliorer l’efficacité des secours en cas d’avalanche. La marque a développé des petites puces agissant comme des réflecteurs pour les appareils de détection de victimes. Inertes et pesant moins de 4 grammes, elles se glissent dans les vêtements, dans les casques et même dans les chaussures. On en retrouve chez Poc comme dans cet Otocon évidemment, mais on en a également vu chez Patagonia, Dainese, Suplest ou même Decathlon.

 

Dans le cas d’une avalanche, les secouristes utilisent des émetteurs tenus manuellement pour détecter les victimes ensevelies. Avouons-le, en VTT, ça a peu de risque de nous arriver et donc de nous tirer d’affaire si on est perdu ou blessé en montagne.

 

 

Ce qu’on a découvert en revanche, c’est le système SAR (pour « Search and Rescue ») qui est en cours de déploiement et présent dans 8 pays. Une détecteur est pendue sous un hélicoptère de recherche, et ce dernier va pouvoir « sonder » des étendues d’1km2 en 6 minutes, ou l’équivalent de 30 terrains de foot en 1 minute. Voilà qui est plus utile pour aller identifier la position d’un vététiste perdu dans les bois ou dans un terrain hostile.

 

 

On s’est glissé dans la peau d’un secouriste le temps d’une recherche équipée de ce détecteur SAR. Avec une vague idée de l’endroit où se trouvait la victime recherchée, l’hélicoptère peut avancer à une vitesse de 100km/h et un « bip » se fait entendre dans l’oreillette de l’équipage quand le réflecteur est détectée. Ce « bip » s’intensifie jusqu’à ce qu’on s’en rapproche au maximum et que la précision soit suffisante pour envoyer une équipe à pied. En moins de 5 minutes, le casque Poc Otocon orange déposé dans les bois était repéré à une centaine de mètres d’altitude. 

À votre tour de jouer : trouvez le Poc Otocon orange qui se cache sur cette photo.

Est-ce qu’on peut être sauvé par ce système Recco aujourd’hui en France ou en Belgique. La réponse est non, pour le moment. C’est entre les mains de l’état et de l’armée que se trouve l’homologation nécessaire pour accrocher un émetteur sous un hélicoptère de recherche. Les équipes de Recco annoncent toutefois que le déploiement (et les formalités) sont en cours. On retrouve déjà des émetteurs SAR dans les alpes suisses et les alpes italiennes.

 

 

L’intérêt pour les sauveteurs est évidente, comme nous l’a confirmé un membre du PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) dans les alpes françaises, et pourra considérablement accélérer les recherches si la victime est équipée d’une puce Recco. L’autre intérêt de cet émetteur est qu’un hélicoptère peut intervenir sur un très large périmètre, et qu’un petit nombre d’émetteurs SAR peut permettre de couvrir toutes les zones de recherche en montagne sur le territoire.

 

 

Au niveau économique, le prix de la technologie ne repose pas sur les secouristes non plus : l’émetteur est mis à disposition par Recco, et le prix de cette dernière est supportée par les ventes de puces « réflecteurs » aux équipementiers.

Conclusion

 

 

Après avoir sauvé ce casque Poc Otocon d’une mort lente et douloureuse au fond des bois, nous l’avons fait parcourir un bout de chemin le long des sentiers pendant des mois. La première chose à prendre compte lors du choix de ce casque, et des casques en général, c’est l’importance du choix de la taille et de l’essai. Habituellement, avec un tour de tête de 58cm, on aurait sélectionné une taille M. Après essai, on s’est dirigé vers une taille L où le serrage interne nous a permis d’avoir un bon maintien. Côté confort, et encore une fois c’est un retour qu’on peut faire pour presque tous les casques, toutes les têtes ne pourront pas convenir. L’Otocon nous a rapidement convenu, mais certains autres testeurs n’ont pas retrouvé le même niveau de confort. Comme il faut trouver chaussure à son pied, il est important de trouver le bon casque pour sa crâne.

 

 

Quand on enfile l’Otocon, il vaut mieux maintenir la languette du serrage occipital à l’intérieur pour éviter que celle-ci se recourbe contre votre tête. C’est un petit coup de main à prendre, parfois pénible sur le terrain, mais on s’y fait assez vite.

 

 

Sur l’Otocon, nous avons essayé plusieurs masques, et aucun n’a été problématique, il y a suffisamment de place pour les positionner.

 

 

Côté poids, comme côté ventilation, le Poc Otocon se positionne clairement dans un « entre-deux ». Il ne sera pas le plus aéré, ni le plus léger sur le marché des casques intégraux d’enduro, mais un bon sentiment de sécurité s’en dégage. La mentonnière est imposante et rassure. Le fait de pouvoir retirer les mousses des joues au moment de pédaler permet « d’ouvrir » le flux d’air aux joues et aux oreilles, ce qui est très agréable.

 

 

Toujours du côté des aspects pratiques, on apprécie les petits éléments en silicone qui viennent protéger le casque quand on le pose par terre, ainsi que la visière qui se retire facilement pour le nettoyage (en plus d’éviter d’aggraver une chute). Le tout est bien conçu et vieillit bien après quelques mois à voyager en notre compagnie.

 

 

Au moment de conclure, il est toujours difficile d’évaluer l’aspect « protecteur » d’un casque, ces derniers passant évidemment toutes les normes de sécurité et les dépassant pour la plupart des modèles présents sur le marché. Du côté des « technologie » et de la conception, le Poc Otocon est un modèle haut de gamme qui se barde de petits détails qui justifient en partie son prix. Côté look, c’est un modèle harmonieux qui nous a séduits, mais ça reste très personnel. Et sur le terrain, l’Otocon s’adressera à celles et ceux qui accepteront un peu plus de chaleur que certains modèles concurrents, mais au profit d’une sensation de sécurité un peu plus élevée, le tout si le confort est évidemment au rendez-vous après essai.

Plus d’infos sur le site de la marque : www.pocsports.com

Photos : Niklas Wallner/Poc – Paul Humbert/Vojo

ParPaul Humbert