Test nouveauté | Shimano XTR M9200 Di2 : enfin le passage à l’électronique sans fil !
Par Olivier Béart -

Ça y est, la transmission électronique sans fil arrive aussi chez Shimano, avec la sortie du très attendu groupe XTR M9200 Di2 ! Et il n’y a pas que la transmission qui change, puisqu’on a aussi droit à de nouvelles roues et de nouveaux freins particulièrement intéressants. Vojo a pu découvrir tout cela en avant-première, voici la présentation complète et notre premier test :
Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce nouveau groupe Shimano XTR 9200 Di2 s’est fait désirer !
Le précédent groupe XTR 9100 est apparu il y a 7 ans, soit une durée de vie record pour un groupe XTR, devant le XTR M950 qui était jusque là en tête de ce classement pour avoir tenu de 1996 à 2002.
On se souvient aussi qu’il y a déjà eu un XTR Di2 électronique par le passé, comme on le voit ici sur un vélo utilisé à l’époque par Julien Absalon. C’était il y a 10 ans, mais ce groupe comportait encore des câbles pour relier les dérailleurs (eh oui, il y en avait encore deux) aux shifters et à la batterie. Par la suite, Shimano avait abandonné cette technologie et le XTR 9100 pour revenir à une transmission entièrement mécanique.
Les bons vieux câbles en acier et même les câbles électriques, Sram les a « ringardisés » dans le haut de gamme avec l’apparition de son système électronique sans fil AXS il y a déjà… 6 ans ! Bref, même si le précédent groupe XTR M9100 pouvait se targuer d’avoir remporté de nombreuses victoires jusqu’à son dernier souffle (dont les deux titres olympiques à Paris), Shimano avait accumulé un retard certain par rapport à son grand concurrent et laissé par mal de parts de marché dans le haut de gamme.
La réaction du géant japonais, la voilà enfin avec ce fameux XTR M9200 Di2 sans fil, que nous avons eu l’occasion de découvrir il y a déjà quelques mois, et que nous allons vous présenter en détail, composant par composant, avant de vous livrer nos impressions sur le terrain. Vous pouvez retrouver cette présentation complète soit en vidéo, soit en texte, ou les deux !
Le Shimano XTR Di2 en vidéo
XC et Trail/Enduro : deux groupes XTR Di2 pour le prix d’un
Première info importante : ce n’est pas un, mais bien deux groupes XTR M9200 Di2 que Shimano a présentés !
Ils sont tous les deux en 12 vitesses, mais l’un est plutôt destiné au XC, avec des composants au poids optimisé et pensés pour les contraintes du cross-country contemporain.
Et l’autre se destine par contre plutôt à un usage trail/enduro avec des composants renforcés (pédalier, roues, freins), mais aussi une transmission plus compacte (basée sur une cassette 9/45 et un dérailleur à chape plus courte, voir plus loin) qui a pour but d’être moins exposée aux impacts en s’éloignant du sol.
A noter que (quasiment) tous les composants trail/enduro et XC sont interchangeables entre eux et qu’il est donc possible de se faire son propre cocktail selon ses envies et ses besoins.
Dérailleurs XTR Di2 RD-M9250 & M9260
A tout seigneur tout honneur, commençons par le dérailleur arrière, ou plutôt LES dérailleurs, car il y en a plusieurs ! Mais avant de détailler les versions, voyons leurs points communs.
Evidemment, c’est le point le plus attendu avec ce nouveau groupe XTR 9200 : ce nouveau dérailleur 12 vitesses communique sans fil avec le changement de vitesses au guidon, et il est équipé d’un petit moteur qui assure son déplacement.
Shimano insiste beaucoup sur le fait qu’ils ont voulu rendre leur nouveau groupe XTR particulièrement robuste, et le dérailleur arrière en particulier. Même s’il a un aspect volumineux quand on le regarde seul…
… une fois monté sur le vélo, on constate qu’il ne dépasse presque pas latéralement du cadre du vélo. Bref, c’est un savant mélange de pièces bodybuildées et de finesse dans le design afin de se faire discret par rapport aux obstacles du terrain.
Shimano a aussi pensé le design de son nouveau dérailleur XTR Di2 avec beaucoup de courbes et de rondeurs, afin que les branches et autres cailloux ne trouvent pas d’angles ou d’arêtes saillantes auxquels s’accrocher.
Cela a pour but de rendre le dérailleur moins sensible aux impacts et plus susceptible de « glisser » sur les aléas du terrain plutôt que de les subir, avec tous les risques de casse que cela comporte. A noter aussi que le moteur se débraye automatiquement en cas de choc important puis reprend sa place initiale.
Dans le même esprit, les galets sont désormais pleins, et ne présentent plus de creux dans lesquels de la boue, des herbes ou de petites branches peuvent venir se loger. Il n’y a pas non plus de chape en carbone ; Shimano fait confiance à l’aluminium en privilégiant la robustesse.
Soulignons que Shimano croît toujours à l’utilité de la patte comme fusible entre le dérailleur et le cadre, contrairement à Sram qui monte désormais ses dérailleurs de dernière génération directement sur le cadre, au niveau de l’axe de roue.
On trouve également toujours des vis de réglage des butées haute et basse, et de l’englobé du dérailleur (b-screw). Heureusement, leur réglage est très simple et classique.
Enfin, le système de stabilisation de la chaîne est revu. Il prend la forme d’un double ressort situé au niveau de l’articulation entre la chape et le corps du dérailleur, annoncé comme plus fiable et nécessitant moins d’entretien que le Shadow+ qu’on connaissait jusqu’ici. Il n’y a plus non plus de levier pour le débrayer pour retirer la chaîne. Cela ne nous a pas posé de souci car il n’est pas spécialement difficile de faire bouger la chape, mais on regrette que Shimano n’ait pas prévu de possibilité de bloquer la chape pour libérer la chaîne et faciliter le retrait/remise en place de la roue comme chez Sram.
Le dérailleur Shimano XTR Di2 répondant au doux nom de code RD-M9250 est celui auquel on pense en premier lieu. Il est équipée d’une batterie, logée en plein cœur du dérailleur pour éviter qu’elle soit exposée aux intempéries et aux chocs venant de l’extérieur.
Cette petite batterie cubique de 310 mAh est amovible en retirant un petit cache situé sur le bas du corps du dérailleur. Elle se recharge au moyen d’un chargeur spécifique, livré avec le dérailleur.
Shimano annonce une meilleure densité énergétique pour sa batterie par rapport à son grand rival (voir ci-dessus une comparaison des tailles des batteries Shimano Di2 et Sram AXS), et une autonomie de 340 km sur base d’un protocole de 30 changements de vitesses par kilomètre et annonce 90 km de plus que Sram. Autant dire que, dans les deux cas, c’est très confortable et qu’on ne devra pas recharger trop souvent la batterie, car nous n’avons jamais rencontré de souci à ce niveau avec les dérailleurs Sram. Shimano annonce aussi que la charge complète est obtenue en 1h, et qu’on peut avoir assez de charge pour rouler 60 km en seulement 10 minutes. Pratique en cas d’oubli.
Le dérailleur M9250 est disponible en deux longueurs de chape : longue (SGS) pour se marier au format de cassette 10/51 qu’on connaissait déjà, et moyenne (GS) pour fonctionner en combinaison avec la cassette 9/45 et former ainsi un ensemble plus compact et encore plus robuste (voir plus loin le détail au chapitre « cassette »).
La version RD-M9260 est spécifique e-bike (à gauche) et elle est alimentée par la batterie du vélo. La partie centrale adopte donc un design un peu différent, plus épuré. Attention, cette alimentation n’est (à ce stade) possible que sur un vélo équipé d’un moteur Shimano.
Cette version e-bike est disponible en version 12 vitesses pour cassettes Hyperglide et en 11 vitesses pour les cassettes Linkglide. La première option va privilégier le poids, l’étagement des rapports, l’efficacité et la rapidité de changement de vitesses, tandis que la seconde va miser davantage sur la souplesse de fonctionnement, la robustesse et la durabilité, au détriment du poids. A demi-mot, Shimano suggère plutôt l’Hyperglide pour des vélos à assistance légère ou destinés à un usage compétition, et la seconde option à des vélos à assistance « full power » destinés à un usage plus large.
Shifter XTR SW-M9250R Di2
Un peu comme le dérailleur, quand on le prend en main, le nouveau shifter XTR Di2 sans fil semble assez massif…
… mais une fois sur le vélo, il disparaît quasiment sous le poste de pilotage et le levier de frein, grâce à un design qui le positionne très proche du cintre. Il est prévu pour être monté soit directement sur le collier du levier de frein (comme ici) ou via un collier spécifique.
On trouve deux leviers indépendants pour changer les vitesses, situés non pas l’un en dessous de l’autre, mais l’un derrière l’autre.
Ces leviers dotés d’une surface de contact bien large et caoutchoutée. Ils sont orientables grâce à de petites vis, afin de pouvoir un peu customiser leur ergonomie, mais par contre ils ne s’actionnent que vers l’avant et ils sont donc prévus uniquement pour être actionnés avec le pouce, mais pas avec l’index.
La fonction des boutons pour monter ou descendre les vitesses est paramétrable via l’application Shimano e-Tubes, et on peut aussi choisir plusieurs options : passer une seule vitesse à la fois ; une en poussant légèrement et une deuxième en allant en fond de course des boutons ; ou même passer les vitesses à la volée en gardant le doigt appuyé. Un troisième petit bouton paramétrable est situé sur la face avant et permet de changer de mode tout en roulant ou de changer les fonctions sur certains compteurs.
Cassette XTR CS-M9200
On l’a évoqué au moment de parler du dérailleur, il y a deux options de cassette sur le nouveau groupe XTR. Commençons par la nouvelle 9-45 (à gauche de l’image), qui a été pensée à la base pour un usage enduro race, mais qu’on peut envisager aussi en XC sur des parcours moins vallonnés, si on souhaite un montage le plus léger possible.
Le but est de permettre l’usage d’un dérailleur à chape plus courte et aussi de favoriser le montage d’un plateau plus petit afin d’obtenir une transmission plus éloignée du sol, plus compacte et plus robuste. Bien sûr, Shimano sait que le pignon de 9 dents n’est pas idéal pour le rendement car la chaîne a tendance à « tourner carré » et à devoir répartir la pression sur trop peu de dents, mais il s’agit d’un pignon qui a pour vocation de n’être utilisé que rarement, à haute vitesse en descente, quand on ne met de toute façon plus vraiment beaucoup de pression sur les pédales. Par contre, on bénéficie d’un étagement plus rapproché des 12 pignons.
Ce départ à 9 dents a aussi nécessité de revoir la conception de l’écrou de serrage de la cassette sur le corps de roue-libre. Les deux plus petits pignons ont donc été fusionnés, et ils intègrent l’écrou de serrage.
La cassette 10-51 est plus classique et reste proche de la précédente cassette XTR M9100. La construction des pignons en aluminium, titane et acier a encore été raffinée, de même que l’étoile centrale, afin de grappiller un peu de poids (voir plus loin pour les poids vérifiés sur notre balance).
Une compatibilité assurée avec les précédents groupes Shimano 12 vitesses !
C’est le moment de faire un petit aparté pour annoncer une bonne nouvelle : contrairement à Sram dont la dernière génération de transmissions n’est plus compatibles avec les précédentes, Shimano n’a pas modifié le dessin des pignons/plateaux et chaîne, ni la cinématique de déplacement de ses dérailleurs, de sorte que ce nouveau groupe XTR Di2 reste compatible avec toutes les précédentes transmissions Shimano 12 vitesses. Il sera possible de n’acheter que le dérailleur et le shifter M9200 Di2 pour upgrader une transmission existante.
Pédaliers XTR FC-M9200 & M9220
Pas de révolution technique pour le pédalier du nouveau groupe XTR M9200, mais une signature visuelle bien marquée avec une finition mélangeant le métal brut et le noir anodisé pour faire ressortir le logo XTR.
Vous l’aurez compris, ces manivelles sont toujours en aluminium, avec une construction Hollowtech 2 qui signifie qu’elles sont creuses en leur centre.
Le plateau adopte un nouveau design plus affirmé et destiné à apporter plus de rigidité. Les dentures vont de 28 à 38 dents.
Deux options sont au programme, visuellement identiques mais techniquement différentes : FC-M9220 renforcée pour le trail/enduro, avec 4 longueurs da manivelles de 160 à 175 mm et un Q-factor de 176 mm ; et FC-M9200 pour le XC, plus légère, et qui offre trois longueurs de 165 à 175 mm et un Q-factor de 168 mm.
On constate aussi avec bonheur que les manivelles sont protégées d’origine par un film plastique transparent afin d’éviter d’abîmer la (très belle) finition des manivelles, ce qui a déjà été un gros souci sur plusieurs anciennes générations de XTR.
Chaîne
La chaîne ne change pas par rapport à la précédente génération, vu que le dessin des plateaux et des pignons de la cassette n’évolue pas. Elle dispose toujours de maillons creux.
Pédales XTR M9200 & M9220
Elles pourraient presque passer inaperçues, mais les pédales Shimano XTR évoluent bel et bien aussi avec le nouveau groupe M9200. La version XC se veut encore plus épurée afin de favoriser le dégagement sans pour autant réduire la surface de contact avec la chaussure, et aussi pour rapprocher le plus possible le pied de l’axe.
La version à plateforme est aussi légèrement modifiée, principalement sur le plan visuel.
Roues XTR WH-M9200 & M9220
Après avoir délaissé ce domaine avec le précédent groupe M9100 qui ne comptait pas de roues complètes, Shimano revient en force dans ce segment. Avec, ici aussi, deux modèles différents, mais tous deux équipés de jantes carbone.
Les WH-M9220 se destinent à un usage trail/enduro, avec des jantes de 30 mm de largeur renforcées et dotées de parois de 4 mm au niveau des crochets afin de limiter les risque de crevaisons par pincement.
Les rayons sont au nombre de 28, ronds, en acier et courbés à leur extrémité (« J-Bend »). Ils sont lacés sur de nouveaux moyeux qui délaissent les roulements à billes cône/cuvettes réglables, au profit de roulements annulaires plus classiques. Shimano annonce avoir tout de même soigné particulièrement la fluidité de ces derniers (joints, choix de la graisse, etc). A l’arrière, la roue libre offre un engagement de 3,5°.
La version XC est quant à elle optimisée pour le poids, qui est annoncé sous la barre des 1200 g ! Un score remarquable, habituellement réservé à des montages artisanaux plus ou moins exotiques.
Il est atteint grâce à une jante carbone de 29,6 mm assez plates et asymétriques, optimisée pour le poids, et à une originalité au niveau des rayons, qui sont en titane, droits et au nombre de 24.
Les moyeux seront également disponibles séparément. Comme pour les roues complètes, ils ne seront proposés qu’en fixation Centerlock pour les disques et en corps de roue libre Microspline.
Freins XTR BR-M9200 & M9220
Le modèle XC ne change pas énormément par rapport à la précédente génération, avec un levier minimaliste et des étriers deux pistons.
Par contre la version M9220 à 4 pistons pour le trail/enduro subit une refonte majeure ! Cela se remarque principalement au niveau des leviers, à la fois assez massifs mais qui sont désormais parallèles et très proche du cintre.
L’étrier trail/enduro à 4 pistons est aussi revu, avec des pistons de tailles différentes.
Ces deux nouveaux freins utilisent une nouvelle huile minérale plus fluide que par le passé (à droite, orange), ce qui joue également un rôle dans l’amélioration des performances selon Shimano. Par contre, pas question ici de mélanger des éléments de ces nouveaux freins avec d’anciens Shimano. Au sein de la nouvelle génération de freins, il sera par contre possible de mixer à sa guise les leviers de son choix avec les étriers 2 ou 4 pistons selon ses envies.
Les nouveautés concernant ces freins sont tellement importantes et leur fonctionnement nous a tellement convaincus (désolé pour le spoil), que nous avons décidé de leur consacrer un article à part, avec une présentation détaillée et nos impressions sur le terrain.
Shimano XTR M9200 : les poids vérifiés
Nous avons bien entendu pesé sur notre fidèle balance l’ensemble des composants du groupe Shimano XTR dès réception. Vous pouvez retrouver tous les poids vérifiés dans cet article : Shimano XTR M9200 Di2 sans fil : les poids vérifiés
Nous le mettrons à jour dès que nous recevrons d’autres variantes des composants du groupe, car nous n’avons pas encore pu tout peser à ce stade. Voici également un petit tableau récapitulatif :
On constate que la transmission XTR M9200 est bien placée au niveau du poids, mais sans arriver à concurrencer ce qui se fait de mieux chez le grand rival Sram, à savoir le XX SL T-Type. On est même 220 g au-dessus, ce qui est énorme à ce niveau. Notre ensemble XTR est aussi quasiment 100 g plus lourd que le XX, aussi haut de gamme mais bodybuildé. Il est par contre un peu plus léger que le XO.
A l’analyse du tableau, on se rend toutefois compte que c’est surtout au niveau du pédalier que la différence se fait. Logique, vu que les manivelles sont en aluminium, mais attention : même si nous étions censés recevoir une transmission « XC » M9200, nous avons reçu les manivelles renforcées de la série 9220 destinées aux pratiques plus musclées. Pour mémoire, le pédalier XTR M9100 pesait autour de 515 g, ce qui placerait le XTR quasiment au niveau du Sram XX. Pas mal !
Vous trouverez les poids des freins et des roues dans notre article dédié.
Prix
On vient de le voir, le groupe XTR ne bat pas de record de poids, mais il n’est pas trop mal placé… et il est un autre domaine où Shimano a aussi voulu se placer stratégiquement, c’est au niveau du tarif.
Bien sûr, on est sur un groupe haut de gamme, mais on constate qu’il parvient à rester un peu plus bas que chez son grand rival.
Au total, le prix de la transmission Shimano XTR M9200 Di2 parvient à rester sous la barre des 2000 €, soit respectivement 500 et 290 € de moins que les groupes Sram XX SL et XX. Le XTR est par contre au-dessus du XO. Il restera à voir les prix réellement pratiqués sur les plus grands canaux de vente d’ici quelques semaines/mois quand l’effet de nouveauté sera passé. A titre d’exemple, il est en effet possible de trouver du XX SL à moins de 1800 € en cherchant un peu. Quid du XTR ? Réponse bientôt.
A noter qu’un « upgrade kit » comprenant juste le dérailleur et le shifter, sera également disponible au prix de 900 €.
De leur côté, les freins sont affichés entre 269 et 299 € selon les versions. C’est juste un peu en dessous d’un Sram Motive ULT, mais la différence reste faible. Quant aux roues, il y a une grosse différence entre le modèle trail/enduro, affiché à 1690 € la paire (un tarif déjà coquet mais courant pour des roues haut de gamme à jantes en carbone), et la version XC qui est affichée à 2250 €.
Shimano XTR 9200 : le test terrain
Nous avons eu l’occasion de tester les deux versions du groupe Shimano XTR. Tout d’abord la version trail/enduro, sur un Orbea Occam et également en version e-bike sur un Orbea Rise, à l’occasion de la présentation presse à Altea dans le sud de l’Espagne.
Puis, nous avons reçu la version XC (à l’exception des freins) une dizaine de jours avant le lancement, afin de la monter sur un BH Lynx SLS sur nos terrains de test habituels en Belgique. C’est avec ce vélo que nous poursuivrons le test longue durée et nous recevrons aussi la version trail/enduro pour poursuivre l’essai sur une autre plateforme.
La transmission électronique sans fil a bien évidemment retenu notre attention en priorité. Ne faisons pas durer le suspense : ce nouveau groupe XTR Di2 fonctionne très bien. On n’en attendait pas moins du haut de gamme de la marque japonaise ! Les changements de vitesse sont rapide et précis, et ça répond au doigt et à l’œil.
On ne peut toutefois pas s’empêcher de penser que le changement de vitesse en tant que tel reste très proche du précédent XTR mécanique. Logique : la chaîne, le dessin des plateaux et celui des pignons n’a pas changé. Pas plus que la logique de fonctionnement du dérailleur. A ce niveau, Sram garde de l’avance avec ses dernières transmissions T-Type, qui ont clairement apporté un gros plus au niveau de la douceur de fonctionnement et de l’efficacité des changements de rapports en charge. Ici, on a l’impression que Shimano vient plus en concurrence… des premières générations de Sram AXS.
Par contre, ne boudons pas notre plaisir : par rapport au précédent XTR M9100, l’avantage de l’électronique est assez clair au niveau de l’agrément et de la facilite. Appuyer juste sur de petits boutons pour obtenir un changement de vitesse vif et hyper précis tant à la montée qu’à la descente est un luxe auquel on prend vite goût !
Que ce soit en XC ou en usage e-bike, le changement des vitesses se fait avec régularité, constance et prévisibilité… même si on entend parfois que ça craque un peu ou que ça claque quand on met les Watts et qu’en plus on rajoute ceux d’une assistance. Mais c’est surtout psychologique car jamais le XTR n’a manqué un changement de rapport que nous lui avions ordonné.
Il faudra voir la fiabilité sur le long terme, mais il dégage une belle impression de robustesse et Shimano n’a pas hésité à nous emmener volontairement sur des trails à haut risque pour les dérailleurs, sans la moindre conséquence fâcheuse pour aucun des 30 journalistes répartis en deux groupes. La stabilité de la chaîne en descente nous a paru correcte, et nous n’avons pas eu de saut de chaîne, mais quand ça tabasse, on entend tout de même la chaîne bouger.
Autre petit bémol : il nous a fallu un peu de temps pour nous habituer à l’ergonomie des leviers du shifter à cause des boutons placés l’un derrière l’autre et qui obligent à un mouvement assez important du pouce pour passer de l’un à l’autre. Par contre, la grande surface de contact de chaque bouton et les possibilités de réglage sont très agréables.
Les pédales conservent leur statut de référence, avec un enclenchement ferme mais néanmoins facile, et un pied parfaitement stable une fois qu’on est accroché, tant sur la version XC que sur le modèle trail.
Les freins mériteront à eux seuls un article ! Nous n’avons testé que la version trail/enduro, et elle nous a bluffés de puissance, d’ergonomie, de progressivité et de facilité à doser le freinage. Une masterclass !
Enfin, nous devrons poursuivre le test des roues sur plusieurs châssis que nous connaissons bien avant de vous livrer un verdict plus pointu, mais les roues trail/enduro nous ont donné l’impression d’être assez neutres et homogènes… alors que la version XC se montre carrément pétillante et surprenante de légèreté ! Une excellente surprise que nous allons continuer à rouler avec grand plaisir afin d’affiner nos sensations.
Verdict
La tâche n’était pas simple pour Shimano, au moment de remplacer un XTR M9100 mécanique vieillissant. Très attendu, le XTR M9200 ne déçoit pas. La nouvelle transmission électronique sans fil se montre précise, rapide et efficace, en donnant en prime une bonne première impression de robustesse (qu’il faudra confirmer sur la durée). On ne peut tout de même s’empêcher de penser que Sram est déjà un cran plus loin, mais Shimano a eu l’intelligence de placer son XTR plus bas en tarif que les groupes les plus haut de gamme de son rival. Les plus belles surprises viennent au final des freins trail (nous en reparlerons) et des roues XC, qui nous ont montré de très belles choses !
Plus d’infos : https://bike.shimano.com/fr-FR/products/series/xtr.html