Test nouveauté | Lapierre GLP2 : radicalement accessible !

Par Olivier Béart -

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Test nouveauté | Lapierre GLP2 : radicalement accessible !

Quand, il y a 4 ans, Lapierre a demandé à son pilote fétiche Nicolas Vouilloz quel pourrait être le vélo électrique de ses rêves, il a immédiatement parlé de distribution des masses et d’abaissement du centre de gravité. Et c’est ainsi qu’est né le GLP. Aujourd’hui, cet e-bike radicalement pensé pour la performance et le plaisir de pilotage fait peau neuve. Le GLP est mort, vive le Lapierre GLP2 ! Nous sommes allés le découvrir dans le sud de la France en compagnie de Nicolas Vouilloz himself, qui nous a fait découvrir son « bébé » lors d’une session exclusive. 

 

Demandez à un décuple (!) champion du monde de DH de vous dessiner un vélo… et voilà le résultat ! Intégration de la batterie, écran coloré sur le cintre, tout cela, un gars comme Nico Vouilloz n’en a que faire ! Lui, ce qu’il veut, c’est un vélo agile qui fait oublier qu’on est au guidon d’un e-bike de 20 kg, une machine sur laquelle on retrouve les sensations d’un vrai vélo d’enduro, un engin sans concession où les formes suivent la fonction.

La première concrétisation de cette carte blanche laissée par Lapierre à Nicolas Vouilloz est apparue il y a quatre ans avec le GLP, pour « Gravity Logic Project » (image de gauche) ; un vélo qui a séduit par son côté atypique et son comportement en descente, mais qui méritait d’évoluer pour rester là où il est né pour se trouver : au sommet. Et c’est ainsi qu’arrive aujourd’hui ce nouveau Lapierre GLP2 millésime 2020 (à droite).

Pour développer ce GLP2, Lapierre, ses ingénieurs et chefs produits sont donc retournés travailler de concert avec leur ambassadeur de luxe, qui n’est pas juste le pilote de DH le plus titré de l’histoire et un nom prestigieux que la marque accolerait au nom de certains de ses vélos sans qu’il y ait de vrai travail derrière. Car tout qui a déjà rencontré et discuté avec Nicolas Vouilloz se rend vite compte qu’en plus d’être un pilote rapide, c’est aussi un très fin technicien et metteur au point, passionné de mécanique et du lien entre l’homme et la machine. Géométrie, intégration de la nouvelle motorisation Bosch, travail sur les suspensions ou encore la structure du cadre en profitant de l’apparition de nouvelles fibres de carbone : les chantiers ne manquaient pas pour développer la nouvelle monture, et c’est ce que nous allons essayer de vous expliquer ici.

C’est pour mieux comprendre toute la philosophie de développement de ce tout nouveau vélo électrique unique en son genre que nous avons pris la direction du sud de la France pour retrouver le champion sur ses terres, afin qu’il nous explique tout cela ! Avant qu’on vous détaille le tout en texte et photos, voici une petite vidéo où Nico Vouilloz répond à toutes les questions de votre serviteur et présente le vélo dans ses grandes lignes :

Maintenant que le cadre est posé, rentrons un plus dans les détails et voyons ce qu’il faut retenir des grandes caractéristiques techniques de ce fameux GLP2.

Un nouveau moteur Bosch Performance CX…

Lapierre a toujours travaillé avec Bosch et le premier GLP était déjà équipé du moteur allemand. Logique, donc, que le GLP2 adopte le nouveau moteur Bosch, plus léger (-1kg) et plus compact que son prédécesseur. Sans la présence de cette nouvelle base, le Lapierre GLP2 n’aurait pas pu être ce qu’il est.

Outre le poids, ce sont surtout les dimensions réduites du nouveau Performance CX qui ouvrent des portes intéressantes en matière de conception, et un châssis aussi radical que celui du GLP2 en tire pleinement parti. Ce nouveau bloc permet de descendre encore un peu plus le centre de gravité que sur le premier GLP, et les bases sont raccourcies à 440mm, soit carrément 30mm de moins qu’avant !

… mais surtout pas de batterie intégrée !

Par contre, s’il y a un domaine où le Lapierre GLP2 ne suit pas la tendance, c’est sur l’intégration de la batterie. Mais il y a de bonnes raisons à cela. On l’a dit, le centrage des masses est un des points clés dans la conception de ce vélo, et c’est autour de ce principe que tout le châssis est construit. Or, la batterie Bosch Powerpack « non intégrée » est nettement plus compacte que la Powertube, plus fine mais plus longue car conçue pour rentrer dans le tube diagonal d’un vélo. Et il aurait été impossible de placer cette dernière là où Lapierre le souhaitait pour obtenir ce fameux centrage des masses.

Autre argument : le poids. A capacité égale (500Wh dans le cas qui nous occupe), la Powertube conçue pour être intégrée est 400g plus lourde que la Powerpack non intégrée. Par rapport à une 625Wh qu’on voit de plus en plus, la différence monte à plus d’1kg. Ce qui commence à compter quand on veut faire un vélo qui est non seulement léger, mais qui dégage aussi vraiment une impression de légèreté au pilotage.

Pour répondre aux besoins d’autonomie de certains bikers qui aiment allonger leurs sorties, Lapierre sort de son chapeau une deuxième batterie, ainsi qu’un sac à dos avec dorsale intégrée, conçu spécialement pour l’occasion avec XLC, la marque d’accessoires du groupe Accell auquel appartient Lapierre. Le modèle team est d’ailleurs livré de série avec ledit sac ainsi qu’une seconde batterie de 300Wh. Cette option permet soit de rouler dans une configuration light pour les sorties courtes, soit d’ajouter simplement 2,5kg dans son dos avec un sac adapté pour les sorties plus longues.

Par contre, Lapierre a beaucoup travaillé le design de ce nouveau GLP2 pour que, si la batterie n’est pas réellement intégrée dans le cadre, elle trouve au moins sa place dans le vélo au niveau visuel. Même si le look reste atypique, force est de reconnaître qu’il est beaucoup plus racé et séduisant que celui de la première génération. Outre les formes du cadre, le travail sur les couleurs est aussi intéressant pour alléger le tout au niveau visuel. A noter que si ce Lapierre GLP2 peut se permettre des choix aussi radicaux, c’est aussi parce que la gamme Overvolt électrique de la marque française est vaste et qu’elle compte bel et bien des modèles avec batterie intégrée, pour des usages moins pointus et pour des bourses moins fournies que dans le cas de cet OVNI rafraichissant dans le paysage des vélos électriques.

La géométrie, autre point central

On l’a déjà évoqué en parlant de la longueur des bases, mais la présence du nouveau moteur a permis plus de libertés sur plusieurs paramètres au niveau de la géométrie. C’est aussi le cas pour le tube de selle, nettement plus redressé qu’auparavant (76° contre 73°) de sorte à favoriser le comportement en montée, et du boîtier de pédalier encore légèrement rabaissé et combiné avec des manivelles plus courtes (165mm) pour pouvoir pédaler sereinement sans risque de taper partout..

Le reach est aussi allongé (454mm en taille M) et l’angle de direction plus couché (65°) combiné à un déport court de 44mm pour coller aux dernières évolutions, venues du monde de l’enduro mais qui ont tendance à se répandre de plus en plus tant elles peuvent influencer positivement aussi bien l’agrément de pilotage que les performances.

Roues : 27,5+ et 29, un mélange qui a du sens

Même si ce choix reste encore assez confidentiel, le mélange d’une roue de 27,5+ à l’arrière avec une de 29″ devant a selon nous beaucoup de sens, ainsi que nous l’avons expliqué en détails dans un dossier que nous avions consacré à la thématique il y a de cela déjà bientôt deux ans. Et ce choix a encore plus de sens sur un e-bike, surtout quand celui-ci a pour but non pas d’enfiler le plus de bornes possible (là le tout 29″ avec pneus plus étroits reste mieux), mais de procurer du plaisir et d’excellentes performances dans les portions techniques tant en descente qu’en montée.

Visiblement, Nicolas Vouilloz et les équipes Lapierre partagent notre ressenti, vu qu’ils ont retenu cette combinaison pour le GLP2 qui se pare d’une roue en 27,5″ avec jante de 35mm de largeur interne et pneu en 2.8 à l’arrière, et d’une roue de 29″/30mm de large et pneu 2.5″ à l’avant. L’idée est de procurer du grip et de la traction à l’arrière, ainsi que de la tolérance, et de jouer la carte de la précision et du franchissement à l’avant.

Une cinématique qui évolue

La suspension arrière garde le même principe de 4Bar Linkage que le précédent, mais l’architecture est différente, avec une biellette modifiée et positionnée différemment, qui donne un ratio plus réduit de sorte à mettre moins de contraintes sur l’amortisseur. Celui-ci mesure 205mm de long pour 60mm de course, soit 5mm de moins que le précédent en longueur totale, mais 10mm de plus au niveau de la course du piston.

Le nouveau moteur Bosch étant équipé d’un plateau classique en 32 dents et plus d’un tout petit pignon, Lapierre en a aussi profité pour placer son point de pivot principal pile au niveau du sommet des dents du plateau et obtenir ainsi une valeur d’anti-squat plus élevée, favorisant le pédalage en limitant les mouvements de suspension dans ces phases-là.

Le débattement est désormais de 160mm à l’avant comme à l’arrière et, sur les deux modèles de GLP2 au catalogue, Lapierre fait confiance à RockShox avec un Monarch Deluxe comme amortisseur et une fourche Lyrik devant.

Carbone et chasse aux grammes

Enfin, le châssis lui-même a aussi été complètement revu au niveau de ses formes, ainsi que du layup de carbone et des fibres utilisées. Au final, pas moins de 500g ont été gagnés à ce niveau grâce à la nouvelle conception qui fait appel à des fibres plus évoluées et des tubes un peu plus fin.

Mais le poids ne fait pas tout ! Lapierre a aussi beaucoup travaillé sur la rigidité du châssis, non pas pour obtenir le cadre le plus rigide possible, mais au contraire pour trouver le bon compromis et avoir un vélo capable d’épouser les reliefs du terrain plutôt que de venir buter sur eux et de transmettre au pilote des vibrations parasites. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce point dans notre essai terrain, puisque Lapierre nous a donné l’occasion de tester deux bras arrière, celui de production et un autre plus rigide – qui n’a pas été retenu – pour que nous puissions voir la différence.

Versions, équipements et tarifs

De par son orientation performance et sa conception, le Lapierre GLP2 se veut assez pointu et cela n’aurait pas de sens de l’assortir à des composants qui ne permettraient pas de bien exploiter le potentiel du châssis. On ne retrouve donc que deux modèles assez haut de gamme au catalogue : le Team, rouge, qui illustre cet article et que nous avons roulé ; et l’Elite, jaune, doté d’équipements performants mais moins luxueux.

Ainsi, le Lapierre GLP2 joue la carte du « full option » avec une fourche RockShox Lyrik Ultimate, une transmission Sram XO1 Eagle AXS, ou encore les excellentes jantes carbone Lapierre dont nous avons déjà apprécié les performances et la solidité lors de notre test des Zesty et e-Zesty. Ce modèle est aussi livré de série avec une deuxième batterie de 300Wh et le sac XLC dessiné spécialement pour l’accueillir.

Dans ce contexte, son tarif de 8599€ est certes élevé, mais franchement très bien placé par rapport à de nombreux concurrents haut de gamme qui passent allègrement la barre des 10000€. A noter aussi que nous avons eu l’occasion de le peser à 21,2kg en taille L.

Le Lapierre GLP2 Elite joue lui beaucoup plus la carte du rapport qualité/prix, avec une fourche Lyrik mais de la série « Select », une transmission Sram Eagle GX et des roues en alu, pour un prix de 5999€ (qui ne comprend pas de sac ni de deuxième batterie). C’est toujours un joli chèque pour un ticket d’entrée mais quand on regarde la concurrence, peu offrent un cadre tout carbone aussi raffiné à ce prix.

Montré une première fois cet été aux ProDays à Paris, puis en octobre au Roc, cette présentation marque le réel coup d’envoi de la commercialisation du GLP2 qui est en train d’arriver dans les shops au moment de la mise en ligne de cet article. Voyons maintenant ce que la bête a dans le ventre en l’emmenant sur le terrain !

Lapierre GLP2 : le test terrain

Invités par Lapierre pour la présentation de cette nouveauté, nous avons eu l’occasion de faire trois sorties avec le Lapierre GLP2 lors de notre séjour dans le Sud. La première était une mise en jambes sur les hauteurs de Mandelieu, histoire de prendre ses marques et de régler l’engin. La deuxième était en compagnie de Nicolas Vouilloz sur ses trails fétiches de Berre-les-Alpes, et enfin la troisième était une longue sortie très rocailleuse sur les hauteurs de Grasse, guidé par Vincent Julliot (responsable presse de la marque et par ailleurs lui aussi excellent pilote/metteur au point ayant participé au développement du GLP2) en direction des plateaux de Caussols et Calern. Bref, si ce n’est pas un véritable essai sur nos terrains habituels, voilà déjà de quoi avoir un premier aperçu assez large et qualitatif.

Tout d’abord, la démarche de conception du GLP2 force le respect. Quoi qu’on puisse penser du comportement sur le terrain, c’est agréable de voir que des marques ne choisissent pas le chemin de la facilité et explorent des voies différentes, atypiques, pour concevoir des vélos ayant un caractère et des caractéristiques bien spécifiques. Ensuite, et c’est là que Lapierre transforme bien l’essai, c’est que tout ce travail se sent vraiment sur le terrain et porte clairement ses fruits. Quand on a roulé ce GLP2, impossible de nier que les partis-pris techniques font sens et offrent à ce vélo un comportement à la fois typé mais aussi et surtout particulièrement agréable.

Pour le côté performances pures, le GLP2 est un vélo dont le train avant est super précis, vif dans les placements sans être traître. La machine dégage une vraie impression de légèreté quand il s’agit de jouer avec elle, de faire des bunny-up au-dessus des obstacles et de le faire passer d’un côté à l’autre du sentier à la recherche des meilleures trajectoires. Sur la balance, avec 21,2kg, il est certes assez léger pour un e-bike, mais il ne bat pas de record. Sur le terrain par contre, il semble faire bien moins que cela et à aucun moment il ne donne l’impression d’être pataud.

Oui, le vélo a été développé avec l’aide d’un grand champion, mais l’équipe de développement a eu l’intelligence de faire les bons choix pour que le GLP2 puisse aussi être apprécié par des pilotes « normaux » comme vous et moi.

Un autre point où Lapierre fait fort, c’est au niveau de l’accessibilité. Oui, le vélo a été développé avec l’aide d’un grand champion, mais l’équipe de développement a eu l’intelligence de faire les bons choix pour que le GLP2 puisse aussi être apprécié par des pilotes « normaux » comme vous et moi. Nico Vouilloz n’a pas fait juste un vélo « pour lui », on sent que lui et Lapierre voulaient partager ce plaisir avec les potentiels clients, comme on partage une bonne bouteille de vin ou un bon repas entre amis. Bon, le vélo ne fait toujours pas le pilote… on a pu le vérifier en goûtant le sol à deux reprises après avoir essayé de prendre certaines lignes « comme Nico », mais à de nombreuses autres reprises, c’est passé, et même avec une certaine sérénité.

Nul besoin d’avoir une technique de feu pour en tirer parti : le nouveau GLP est vraiment un vélo accessible et qui a le don de rendre (presque) facile les passages les plus techniques et tendus. Mieux, il sait aussi se montrer réellement savoureux à piloter, de sorte qu’on s’est plus d’une fois surpris à rigoler tout seul à son guidon tant il est ludique et tant il permet de passer des obstacles qu’on pense à tort infranchissables. Le vélo incite à repousser ses limites tant il met en confiance.

La conception du vélo est radicale dans pas mal de choix techniques, mais sur le terrain, c’est un vélo qui pardonne beaucoup, qui ne demande quasi aucun temps d’adaptation. Une machine à plaisir. Et on sent que pour en arriver là, il y a eu un gros travail de mise au point et une vraie attention aux détails.

Un exemple de ce travail de mise au point se marque notamment au niveau du type de fibres choisies. Après de nombreux essais, Lapierre a retenu du T30 et pas du T40, plus léger et plus rigide. Pour nous aider à comprendre les raisons de ce choix, Vincent Julliot nous a permis de tester deux bras arrière en fibres différentes sur la même piste.

Sur le terrain cassant et très caillouteux qui a servi pour cette prise en main instructive, la différence est subtile, le vélo ne change pas du tout au tout, mais il est clairement plus conciliant avec le bras arrière de production qu’avec le proto plus rigide. On garde un peu plus facilement les lignes, et surtout on se fatigue moins. Une fois encore, la différence n’est pas radicale, mais elle est perceptible. Et la version plus souple du vélo, qui correspond à la version finale, est clairement plus homogène à nos yeux.

Plus facile à percevoir, le travail des suspensions est aussi remarquable. Par rapport à la précédente génération, déjà très agréable, le GLP2 offre plus de maintien et moins de changements d’assiette. On a un vélo qui ne gomme pas tout, on garde juste ce qu’il faut de feedback dans le corps pour bien sentir sur quoi on roule, mais on a du grip à revendre, un vélo « calme » quand ça tabasse, mais qui sait immédiatement redevenir vif et léger quand il faut changer les appuis ou les trajectoires. On a aussi toujours l’impression d’avoir de la réserve, ce qui contribue à renforcer la sensation de sécurité éprouvée tout au long de cet essai.

Si le GLP1 était déjà une référence en descente à l’époque de sa sortie, en montée il n’était clairement pas au même niveau.Aujourd’hui, le Lapierre GLP2 est métamorphosé sur ce point et il devient un des vélos les plus impressionnants en franchissement qu’il nous ait été donné d’essayer à ce jour. Le grip offert par la petite roue arrière chaussée en 2.8 est redoutable, alors que le placement de l’avant est un jeu d’enfant, pour peu qu’on prenne la peine de charger un peu l’avant.

Du côté des équipements, cette version Team haut de gamme peut s’offrir ce qui se fait de mieux, mais on a aussi le droit d’être exigeant à ce prix. Du côté du très positif, il y a les roues carbone Lapierre, rigides en latéral mais tolérantes en vertical, les pneus Maxxis Exo+ à l’accroche parfaite, ou encore la transmission AXS rapide et précise. Par contre vu les capacités du vélo, les freins Sram G2, bien qu’agréables, sont parfois trop justes et on aurait préféré des Code.

Le nouveau moteur Bosch Performance CX est efficace et colle bien à l’usage du vélo, mais nous avons tout de même deux griefs le concernant. Tout d’abord, sur notre modèle de test, il émettait un bruit de claquement en descente, comme si un engrenage bougeait à l’intérieur lorsque la chaîne n’est pas en tension et qu’on prend des chocs. Ensuite, l’impossibilité d’ajuster les modes d’assistance à son goût nous a frustrés, ici plus qu’ailleurs dans la mesure où ce vélo s’adresse à un public de connaisseurs souvent pointus dans leurs réglages. Cela permettrait par exemple de régler le mode Turbo de manière un peu moins brutale, ou les modes Tour et même e-MTB, de sorte qu’ils offrent un micro poil plus de « pep’s » pour ne pas avoir l’impression que le moteur coince un peu sur certains franchissements.

Enfin, reste la question de l’autonomie. Avec la batterie de 500Wh, elle est juste conforme aux attentes, c’est à dire 30/35km et 1000/1200m de d+ sur des terrains fort techniques, pas plus. Ce qui s’explique aussi car le vélo incite à rouler davantage en e-MTB qu’en Eco vu ses capacités. Mais on ne ressent pas de frustration dans ce cas, car on sait directement où on met les pieds et pourquoi ce choix d’une « petite » batterie a été fait. Nous avons aussi testé le sac à dos avec la batterie de 300Wh en réserve lors de la plus longue de nos trois sorties (4h). Celui-ci s’est avéré très confortable et bien conçu. C’est effectivement une option crédible quand on veut allonger ses sorties, ce qui risque d’arriver souvent car on ne se lasse pas vite de rouler un pareil engin.

Verdict

Acquérir ce GLP2 juste pour randonner peinard, ce n’est pas un crime de lèse majesté car il a la capacité d’emmener confortablement son propriétaire d’un point A à un point B, un peu comme on peut aller chercher le pain avec une voiture de course. Mais c’est prendre un bazooka pour tuer une mouche et ce serait tout de même dommage de sous-exploiter les capacités d’un tel engin. Sans réserver ses charmes aux seuls pilotes experts, le Lapierre GLP2 nous a vraiment séduits par le plaisir de pilotage qu’il procure et l’impression de facilité qu’il distille en toutes circonstances, surtout sur les terrains les plus engagés. Si vous aimez les défis techniques, la vitesse en descente, la finesse des belles lignes et si vous aspirez à retrouver les sensations d’un (excellent) vélo classique typé enduro, alors le GLP2 est vraiment le vélo qu’il vous faut. De notre côté, nous tenions aussi à saluer la démarche de Lapierre qui ouvre grand les portes de sa gamme à ce genre d’OVNI, aux côtés de modèles eux aussi intéressants à bien des égards, mais plus conventionnels. C’est rafraichissant de voir que la passion peut encore prendre les commandes dans notre sport ! Espérons que le succès commercial soit au rendez-vous car non seulement ce GLP2 le mérite pour ses qualités intrinsèques, mais aussi car on espère que la marque proposera encore longtemps dans sa gamme des vélos de la trempe de celui-ci.

Plus d’infos : https://shop.cycles-lapierre.fr/enduro-0

ParOlivier Béart