Test | Mise à jour Bosch Performance CX : 750 W et 100 Nm, pour qui et pour quoi faire ?

Avant d’aller plus loin, replantons le décor : en septembre 2024, le Bosch Performance CX de 5e génération est arrivé sur le marché, avec pas mal de modifications sur le hardware (bloc plus léger, plus compact et plus silencieux notamment), mais des valeurs de puissance et de couple qui restaient les mêmes que sur la génération précédente. Pour plus d’infos, voici notre article complet : Test nouveauté | Moteur Bosch Performance CX 2025 : gros dur au coeur tendre…

Puis, au printemps 2025, la marque a annoncé la sortie d’un nouveau moteur « Race », le CX-R, encore plus léger, doté d’un mode Race très axé performance et doté de plus de couple et de puissance. Toutes les infos se trouvent ici : Test nouveauté | Bosch Performance CX-R : plus léger, 100 Nm, 750 W, le moteur Race est de retour !

Mais, bonne surprise, Bosch a aussi annoncé dans la foulée une mise à jour logicielle gratuite de son Bosch Performance CX « classique », permettant de passer tous les moteurs de 5e génération à 750 W de puissance et 100 Nm de couple également, comme nous vous l’avons expliqué ici : Bosch Peformance CX Gen5 | 100Nm et 750W : la mise à jour qui va booster votre moteur

Après la théorie concernant cette mise à jour, nous allons ici nous consacrer à la pratique en répondant à une série de questions concrètes, en voyant aussi ce que cela apporte sur le terrain.

Au-delà des 750 W et 100 Nm, le Dynamic Control et la personnalisation

Les valeurs de puissance et de couple en hausse sont bien évidemment ce qui capte le plus l’attention. Avec 750 W de puissance et 100 Nm de couple, le moteur Bosch Performance CX reste dans la course avec les petits nouveaux aux dents longues comme DJI, ou encore avec les dernières versions des valeurs sûres comme le Specialized Levo de 4e génération.

Mais, au-delà des chiffres, cette mise à jour apporte d’autres nouveautés et Bosch ne veut pas non plus trop jouer la course à l’armement. Ainsi, la personnalisation des différents modes d’assistance via l’application est encore plus poussée que par le passé. On peut toujours choisir les modes qu’on active (quatre maximum en simultané sur les 9 disponibles entre Eco et Turbo) et, outre le couple, on peut désormais aussi régler la puissance maximale qui sera délivrée par le moteur.

Nous y reviendrons plus loin, mais on peut donc choisir de ne passer à 750 W et 100 Nm que sur certains modes et rester à 600 W et 85 Nm sur d’autres, voire moins. Le tout de manière très simple et ergonomique. Bref, on peut faire cette mise à jour mais choisir de ne pas utiliser le boost de puissance et de couple, ou juste parcimonieusement.

Dans les modes, on remarque aussi l’apparition d’un mode eMTB+ en complément du eMTB qu’on connaissait déjà. Celui-ci se veut plus tonique et dynamique, avec une puissance qui sera délivrée plus vite et un pourcentage d’assistance qui grimpera de 340 à 400%. Concrètement, cela signifie que pour 100 W délivrés par le pilote au niveau des pédales, on pourra en avoir 400 en eMTB+ contre 340 en eMTB. Il se mariera parfaitement avec le passage à 750 W/100 Nm pour en faire un mode clairement plus musclé, même si tout est bien entendu personnalisable.

Même s’il est discret, le Dynamic Control est aussi une nouveauté majeure de cette mise à jour. Elle se retrouve sous l’onglet « Dynamique » dans les réglages des modes de l’application, et elle concerne les modes les plus élevés, eMTB+ et Turbo. Concrètement, auparavant (et cela reste le cas sur les modes moins élevés comme eMTB, Tour+ ou Eco), ce curseur influençait juste la rapidité de réponse du moteur au coup de pédale, avec un démarrage plus direct/brusque si on poussait le curseur ou qui le rendait plus doux si on amenait le curseur dans le négatif.

Désormais, le Dynamic Control y ajoute un véritable contrôle de la traction, une sorte d’anti-patinage et d’anti-cabrage du vélo, qui va mettre à profit tous les capteurs du moteur pour repérer avec plus ou moins de sensibilité selon où on place le curseur, le moindre dérapage de la roue arrière et le moindre décollage de la roue avant. Cela va aider à maîtriser le surcroît de puissance et de couple et à en profiter pleinement. Pour le rendre plus actif, il faut placer le curseur dans les valeurs négatives, alors qu’en allant vers les valeurs positives, il sera moins, voire plus du tout actif et le moteur aura des réactions plus directes/brutes. Un peu comme quand on coupe les aides à la conduite sur une voiture.

Quels moteurs sont concernés par la mise à jour Bosch

La mise à jour est disponible pour les motorisations Performance Line CX équipées du système intelligent « Smart System », avec les unités moteur de 4e génération BDU374Y et de 5e génération BDU384Y. En fonction du modèle, on disposera d’une mise à jour plus ou moins étendue :

• Tout le monde (personnes équipées des motorisations BDU374Y & BDU384Y) obtiendra le nouveau mode eMTB+ avec ses 400% d’assistance, mais les moteurs de 4e génération seront limités à 600 W de puissance maximale et 85 Nm de couple.
• Seules les personnes équipées de la motorisation BDU384Y, le Bosch Performance CX de 5e génération pourront augmenter les valeurs de couple (jusqu’à 100 Nm) et de puissance max (jusqu’à 750 W)
• Attention, certains constructeurs pourront choisir de limiter la mise à jour sur certains modèles s’ils jugent que le châssis ou certains composants ne sont pas aptes à accueillir ce surcroît de puissance et de couple. Mais cela ne devrait concerner principalement que des modèles entrée de gamme ou plus orientés VTC/Urbain.

Comment effectuer la mise à jour de son moteur Bosch Performance CX ?

Si, auparavant, il était nécessaire de se rendre chez son revendeur pour effectuer la mise à jour de son assistance Bosch, il est possible depuis un petit moment de le faire en autonomie, directement depuis son smartphone équipé de l’application Bosch Ebike Flow.

Concrètement, il faut d’abord mettre à jour son application afin de pouvoir passer à 750 W et 100 Nm avec la dernière version qui est disponible depuis le 21 juillet 2025. Ensuite, il faut connecter son VTTAE, ce qui se fait très simplement en suivant les instructions données dans l’application. Attention, il est important d’enregistrer son VTTAE (cliquer sur le cadre bleu), sans cela l’application ne vous proposera pas de faire la mise à jour de votre vélo.

La mise à jour se charge d’abord via votre smartphone, qui doit être connecté à Internet. Cette phase prend jusqu’à 20 minutes (plutôt 10-15 minutes en pratique) et ne vous inquiétez pas si votre téléphone se met en veille, cela n’interrompt pas la mise à jour. Ensuite, le logiciel est transféré vers le vélo, dont l’assistance va redémarrer. Cette partie prend environ 3 minutes supplémentaires.

Enfin, une fois la nouvelle version du logiciel déployée, quittez l’application et redémarrez le moteur de votre vélo. Vous verrez apparaître le nouveau mode eMTB+ et les nouvelles valeurs de puissance et de couple dans l’onglet de réglage des différents modes.

Nos réglages préférés des modes sur l’appli Bosch Ebike Flow

Bien entendu, nous vous encourageons à faire vos propres tests et à trouver les réglages qui vous conviennent le mieux selon vos envies et les terrains sur lesquels vous roulez. Néanmoins, il nous a semblé intéressant de partager ici avec vous les réglages de prédilection que nous avons choisis et qui peuvent vous servir de base et d’inspiration.

Parmi les modes proposés, les quatre que nous avons choisis pour notre usage qu’on peut qualifier de sportif sont : Tour+, eMTB, eMTB+ et Turbo. Voici nos choix de personnalisation pour chaque mode :

• Tour+ : Plutôt que le mode Eco, nous avons choisi un Tour+ « adouci » car il nous semble plus élastique et plus polyvalent. Afin de ménager la consommation, nous avons abaissé les valeurs de puissance à 500 W et 70 Nm, tout en demandant qu’ils soient délivrés en douceur (Dynamique -2) mais avec de manière assez franche (Assistance +2).
• eMTB : Nous l’avons quant à lui laissé dans sa configuration d’origine, avec le couple à 85 Nm et la puissance à 600 W, comme avant. Cela donne un mode très polyvalent, puissant mais pas trop, et qui ménage l’autonomie.
• eMTB+ : Là, nous avons profité pleinement des nouvelles fonctionnalités en boostant la puissance à 750 W et le couple à 100 Nm. Nous n’avons pas touché au niveau d’assistance, mais nous avons réglé le curseur Dynamique sur -3 afin de bénéficier d’un Dynamic Control très actif permettant de maîtriser parfaitement le couple et la puissance en hausse.
• Turbo : Le mode Turbo est juste là pour se faire plaisir, sans nécessairement l’utiliser souvent. Comme le eMTB+ remplit le rôle du mode puissant et polyvalent, en Turbo on a cherché à avoir les réactions les plus directes possible, voire même un peu de brutalité pour s’amuser à dompter la machine. Nous avons donc poussé les curseurs d’assistance à +3 et de Dynamique à +3 aussi.

Mise à jour Bosch 750 W – 100 Nm : le test terrain

Sur le terrain, on se rend vite compte que ce passage à 750 W et 100 Nm n’est pas juste là pour faire le malin en annonçant des chiffres en hausse. A part en mode Turbo où on a volontairement fait des réglages pour « balancer la sauce », on voit surtout ce que cela apporte en mode eMTB+ passé en pleine puissance mais avec le Dynamic Control bien actif pour rendre tout cela hyper facile à dompter.

Vu que nous avons laissé le mode eMTB dans sa configuration d’origine, identique à celle de la précédente génération avec 600 W et 85 Nm, on peut faire une comparaison directe entre les deux. Plus que la vitesse (nous n’avons même pas cherché à chronométrer pour mesure une différence chiffrée car cela n’a, selon nous, pas de sens en usage hors compétition, ce qui est le cas pour la majorité d’entre nous) ou la force brute, ce qu’on ressent, c’est une assistance encore plus pleine et élastique que par le passé.

Les reliefs du terrain ne sont pas totalement gommés, et c’est heureux, mais on joue plus facilement avec eux et on a l’impression de faire encore plus corps avec le vélo, car il est capable de reprendre encore plus facilement à faible vitesse et faible cadence de pédalage, tout comme de vous accompagner et de vous fournir une assistance vraiment costaude quand, vous aussi, vous appuyez fort sur les pédales. On reste loin d’une mobylette ! Il faut toujours pédaler, et pas qu’un peu, mais on a encore plus l’impression que par le passé qu’on a un double qui pédale avec soi, et qu’il comprend encore mieux ce qu’on a envie de faire.

A ce niveau, le Dynamic Control est impressionnant et élimine quasi tous les dérapages de la roue arrière. On n’a toute la puissance que quand celle-ci peut réellement passer au sol, et son action est aussi discrète qu’efficace. On peut vaincre encore plus de montées impossibles et, pour peu qu’on ait quelques bases de pilotage, on a un moteur qui joue pleinement son rôle d’assistance au sens premier du terme, sans jamais se montrer trop brutal ou donner l’impression qu’il faut se battre contre lui pour le dominer.

Ce nouveau mode eMTB+ est vraiment bluffant… mais il y a quand même quelques mises en garde à faire.

Plus de puissance, plus de couple… plus d’usure et moins d’autonomie ?

Qui dit plus de puissance et de couple va assez logiquement entraîner une consommation plus importante, et donc moins d’autonomie. Le poids du pilote et style roulage restent prépondérants, et l’augmentation de la consommation n’es pas tout à fait proportionnelle car on n’utilise pas toujours cette puissance supplémentaire. Néanmoins, vous pouvez tabler sur un bon 10/15% de consommation en plus, et donc une baisse d’autonomie du même ordre.

Bosch ne s’en cache pas, il faut aussi s’attendre à une usure plus rapide de la transmission. Nous n’avons pas encore assez de recul pour la quantifier et il ne faut pas non plus être alarmiste, les chaînes et cassettes actuelles sont plutôt durables (Sram surtout, et si vous êtes chez Shimano, le Linkglide est hautement recommandé), mais il est clair que cette hausse va solliciter davantage certains composants. D’autant qu’un mode comme le eMTB+, par son élasticité, va inciter à moins changer de rapports et donc augmenter les risque d’usure de certains pignons en particulier, qu’on va utiliser la majeure partie du temps, plutôt que de répartir l’usure sur toute la cassette.

Mais, une fois encore, on n’utilise pas tout le temps les modes les plus élevés et donc l’usure dépendra surtout du style de pilotage de chacun, du poids du pilote, des conditions et de plein d’autres paramètres que la seule augmentation du couple et de la puissance. Bref, c’est un point d’attention, mais il ne faut pas non plus être parano.

Verdict

Au-delà des chiffres bruts, cette mise à jour rend le moteur Bosch Performance CX encore plus rond, plus plein, et au final plus agréable, surtout dans le mode eMTB+ particulièrement polyvalent et séduisant. Le Dynamic Control est lui aussi bluffant et aide à rendre cette puissance et ce couple supplémentaires maîtrisables de manière très naturelle. C’est sans doute ce qui est le plus bluffant ! Attention toutefois à l’autonomie qui baisse légèrement et au risque d’usure plus rapide de la transmission… mais comme tout est personnalisable via l’application et que les modes plus doux restent bien présents, il n’y a pas non plus lieu de crier au loup trop vite. Dans tous les cas, nous vous conseillons vivement de faire la mise à jour et d’essayer par vous-même, quitte à rester sur des valeurs de couple et de puissance plus modeste si vous ressentez que vous n’avez pas besoin de plus, dans la mesure où tout est personnalisable.

Pour plus d’informations : https://www.bosch-ebike.com/be-fr/