Test | Hope Tech3 E4 : le poids des ans

Par Léo Kervran -

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Test | Hope Tech3 E4 : le poids des ans

Célèbre pour l’usinage et l’anodisation de ses pièces en aluminium, la marque anglaise Hope l’est aussi pour la progressivité de ses freins. Les Tech3 E4 sont présentés comme le modèle d’enduro/all-mountain de la gamme, entre les X2 de cross-country et les V4 de descente.

A la sortie de la boîte, les Tech3 E4 font honneur à la réputation de la marque anglaise. La qualité de l’usinage de l’aluminium est magnifiée par cette finition bleue anodisée et on en prend plein les yeux. Rien n’est laissé au hasard, jusqu’aux logos gravés sur le levier et aux molettes de réglages assorties à la couleur de l’ensemble. En parlant de réglages, les Hope sont plutôt complets sur ce point puisqu’on peut ajuster la garde du levier et le point de contact très facilement et sans outils. Les molettes qui correspondent à ces réglages sont faciles d’accès et des gravures indiquent leurs rôles respectifs et le sens dans lequel les tourner.

Les données du laboratoire apportent quelques éléments de réponses. Les Hope sont effectivement peu puissants, mais les Sram G2 le sont encore moins alors qu’ils transmettent une plus grande sensation de puissance, tout en gardant un excellent dosage. Ce qui en ressort, c’est qu’il faut vraisemblablement appliquer beaucoup de force sur le levier pour avoir réellement accès à la puissance sur ces Tech3 E4, quelque chose qui n’est pas mesuré dans notre protocole. Le doigt mécanique applique directement une force de 40 N sur le levier, sans s’arrêter sur des étapes intermédiaires. Or, si ces 40 N correspondent bien à un freinage appuyé, on se voit mal appliquer autant de force sur le levier à chaque fois qu’on souhaite avoir un peu de puissance de freinage. A forcer en permanence sur les leviers, on perd en décontraction et on se fatigue vite, ce qui influence tout le pilotage et la sensation globale d’agrément.

D’une certaine manière, ils sont donc trop progressifs pour une utilisation enduro/AM. La progressivité, c’est « plus j’avance dans la course, plus ça freine fort » mais aussi « plus je veux freiner fort, plus je dois appliquer de force sur le levier ». Ici, il faut appliquer beaucoup de force sur le levier pour freiner fort, trop de force pour qu’on se sente à l’aise avec ces freins.

Verdict

Ces Hope ne sont pas de mauvais freins. L’attaque est bonne, l’ergonomie satisfaisante et les réglages accessibles, sans parler de la finition à tomber. Simplement, la génération actuelle de Tech3 E4 date de 2015 et n’a donc pas évolué depuis, alors que toute la concurrence a été renouvelée en 2018 ou 2019 avec de beaux progrès à la clé. Dans ces conditions, difficile de lutter. Même si, souvent, quand on achète du Hope, c’est pour l’assurance d’une fiabilité hors pair dans le temps. Pour une pratique enduro/all-mountain ou un pilotage un tant soit peu agressif, on vous conseille plutôt de regarder du côté des Tech3 V4 de descente, un peu plus lourds mais qui devraient être bien plus performants.

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Cet article est issu de notre dossier freins dans lequel nous avons réunis 6 freins 4 pistons pour un test sans concessions, en laboratoire puis sur le terrain. Pour en savoir plus, c’est par là :

Dossier – 6 freins 4 pistons passés au banc

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