Test | Compteur/GPS Wahoo Elemnt Roam : simple mais très complet

Par Olivier Béart -

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Test | Compteur/GPS Wahoo Elemnt Roam : simple mais très complet

Bien connu pour ses home-trainers, Wahoo produit aussi deux compteurs GPS particulièrement intéressants, y compris pour les pratiques off-road. Nous avons essayé le Wahoo Element Roam, le modèle haut de gamme qui marie fonctions d’entraînement/compteur avec une partie cartographie/GPS. Parvient-il à concurrencer le géant Garmin et à offrir une alternative crédible ? Voici ce que nous en avons pensé.

 

Historiquement, Wahoo s’est fait connaître en étant parmi les premiers à proposer des home-trainers en « prise directe », qui prennent la place de la roue arrière et qui comportent une cassette afin d’être entraînés directement par la chaîne pour de meilleures sensations et plus de précision. Par la suite, la marque s’est mise à proposer aussi des compteurs/GPS pour faire le lien entre le réel et le virtuel. Le Wahoo Elemnt Roam est le dernier de cette lignée et le modèle le plus complet de la gamme actuelle, dans laquelle on compte aussi le Bolt, plus compact, moins cher et plus simple, avec notamment un écran noir et blanc alors que le Roam a droit à la couleur.

Comme nous allons le découvrir tout au long de ce test, la philosophie de la marque est de proposer un produit simple d’utilisation mais néanmoins très complet et qui joue aussi beaucoup la carte de la complémentarité et de l’articulation avec le smartphone ; que ce soit avec l’application maison ou avec des applications tierces comme Strava, Komoot ou encore Training Peaks. Voyons cela étape par étape, sans chercher à vous détailler jusqu’à la dernière petite fonction de l’appareil, mais en essayant plutôt de vous donner un bon aperçu global et de vous permettre de voir si ce Wahoo Roam est fait pour vous.

Premiers pas avec le Wahoo Elemnt Roam

Le Wahoo Roam arrive dans une belle boîte dans laquelle on découvre, outre l’appareil proprement dit, deux interfaces de montage sur le cintre ou la potence. Les premiers pas sont ultra rapides, puisque le Roam affiche un QR code qu’il suffit de scanner avec son smartphone lors du premier allumage afin de se retrouver dans l’univers de l’application Elemnt et de configurer son appareil de manière très simple.

Le GPS en lui-même pèse 94g, soit une dizaine de grammes de plus que les modèles concurrents chez Garmin (les 530 et 830, dont vous pouvez retrouver le test complet ici), mais on reste dans la moyenne des GPS haut de gamme offrant des fonctionnalités très complètes. Au niveau taille, avec 89 mm de longueur, 54,4 mm de largeur et 17,8 mm d’épaisseur, il est un poil plus grand que les garmin 530/830, mais aussi un peu plus fin. Son écran fait 2,7″, soit 6,6cm de diagonale, ce qui le place dans les modèles assez grands à ce niveau.

L’écran n’est pas tactile et sa résolution de 240*400 pixels n’est pas des vraiment impressionnante, mais dans les faits, il est particulièrement bon au niveau de la lisibilité, notamment grâce au très bon verre antireflets qui le recouvre, et à sa luminosité. La navigation se fait au moyen de boutons, mais ceux-ci sont particulièrement bien dessinés et simples d’utilisation, même avec de gros gants. Nous verrons plus loin que grâce aux interactions bien pensées avec le smartphone, ce choix des boutons n’est pas du tout gênant. On constate aussi la présence de petites diodes sur le haut et le côté, qui viennent compléter l’affichage et peuvent notamment afficher votre niveau de puissance ou vous alerter quand vous recevez un message sur votre téléphone.

Montage sur le vélo

Le montage sur le vélo est très simple avec les accessoires fournis. Bien que massif et un peu lourd, le système permettant le montage devant la potence s’intègre particulièrement bien au GPS une fois celui-ci intégré. On ne parlera pas de l’argument de l’aérodynamique pour le VTT car cela n’a pas beaucoup de sens, mais au niveau esthétique c’est assez réussi.

Le maintien est aussi absolument parfait, même en usage VTT intensif. Petits bémols sur ce support déporté : il n’est pas compatible avec les cintres en 35mm de diamètre, de plus en plus fréquents en VTT, et il est un peu lourd. L’autre dispositif, classique et basique, s’accroche avec des colliers colsons. A ce niveau, on préfère le système Garmin avec des élastiques, plus facile à transférer d’un vélo à l’autre. A propos de Garmin, si la monte Wahoo est différente sur papier, on se rend vite compte qu’on peut monter l’Elemnt Roam sans souci sur un support Garmin ou compatible type K-Edge en prenant simplement soin de le tourner d’un quart de tour.

Le smartphone comme prolongement du Roam

On l’a dit, dès le départ, on se rend compte que Wahoo a fait un choix assez malin pour ses ordinateurs vélo : jouer à fond la carte de la connectivité avec le smartphone afin de garder un appareil très simple d’utilisation, et de passer le relais au smartphone dès que c’est un peu plus compliqué.

Plutôt que de naviguer dans d’interminables menus avec de petits boutons, tout se passe dans l’app Wahoo Elemnt sur son smartphone, avec laquelle le couplage est un jeu d’enfant et ne prend que quelques secondes. On se trouve alors dans une interface à l’ergonomie familière et bien pensée sur un écran tactile bien plus grand que sur le compteur GPS lui-même. A notre sens, ce choix est vraiment excellent et en quelques minutes, nous avons pu faire toute la configuration de l’appareil et avoir l’impression de déjà bien le comprendre et le maîtriser alors que chez le rival Garmin cela nous a paru plus complexe.

Dans l’application maison, outre la configuration de son compteur/GPS, on peut aussi voir le résumé de ses sorties et des stats très complètes ; qui le seront d’autant plus que vous avez connecté différents capteurs au Roam (capteur de cadence, de puissance, etc). Si on l’active pendant qu’on roule, on peut aussi recevoir des alertes d’appel et de SMS directement sur le Roam.

Mais Wahoo va plus loin et joue aussi cette carte de la complémentarité avec le smartphone au niveau des applications tierces. La philosophie de Wahoo nous semble intéressante : plutôt que d’essayer de tout faire, avec de grandes chances de le faire beaucoup moins bien que les purs spécialistes, la marque préfère justement se reposer sur ces spécialistes et s’assurer d’une parfaite compatibilité avec son « device ». Vous voulez importer/créer/éditer des parcours ? Faites-le avec une appli comme Komoot ! Vous êtes un féru d’entraînement ? Editez, importez et exportez vos séances avec Training Peaks plutôt que de devoir les ré-encoder manuellement sur une interface Wahoo. Vous êtes un adepte de Strava ? Le Live Segment et l’export automatique de vos sortie sont aussi au menu.

Par contre, pour conclure ce chapitre « smartphone », on aimerait que lors d’une prochaine mise à jour, Wahoo permette la création de plusieurs profils d’utilisateur, intéressants par exemple quand on fait de la route et du VTT et/ou quand on a plusieurs vélos et que, selon le type de sorties, on préfère tel ou tel type d’affichage, ainsi qu’un archivage automatique par type de pratique.

Accessoires

Outre son smartphone, on peut aussi connecter son Wahoo Roam à toute une série de capteurs en Bluetooth et ANT+. On pense bien sûr à une ceinture cardio, un capteur de puissance ou de cadence, mais on peut aussi connecter son Roam à un VTT électrique (pour peu qu’il s’agisse d’un Specialized ou d’un Giant) et afficher des infos comme le pourcentage de batterie ou le mode d’assistance directement sur son Wahoo. Nous avons essayé avec notre Levo et l’appairage se fait de manière très simple. Dommage qu’il n’y ait pas une compatibilité plus large avec les moteurs Bosch et Shimano, mais ce n’est sans doute pas Wahoo qu’il faut blâmer pour cela. Enfin, on peut aussi bien sûr coupler son compteur Roam avec un home-trainer Wahoo pour le contrôler via des séances pré-enregistrées et afficher toutes les infos qu’il peut fournir (puissance, cadence,…)

Fonctions « compteur »

On l’a dit, l’écran du Roam est particulièrement lisible et il offre un mode d’affichage des informations particulièrement intéressant. D’une simple pression sur les boutons de zoom situés sur la droite, on peut afficher de 11 à une seule information sur l’écran. Via l’application, on peut aussi configurer quelle information on va voir s’afficher à quel endroit. Tout cela est vraiment très bien pensé et pratique sur le terrain !

Les infos affichées sont dans l’ensemble tout à fait fidèles et précises, avec juste un bémol au niveau de l’altimètre (qui se base sur les données GPS) pour lequel nous avons régulièrement relevé une certaine marge d’erreur (de l’ordre de 10 à 20m pour des points dont nous connaissons l’altitude précise). Autre petit bémol qui montre que le Roam a été plus à la base développé par des routiers, même s’il est dans l’ensemble aussi parfaitement adapté à un usage VTT : l’auto-pause a tendance à s’activer trop vite et à arrêter le compteur quand on se trouve dans des côtes raides où on roule lentement, autour de 3 ou 4km/h. Le réglage de la sensibilité ne suffit pas à disparaître le problème et il faut tout simplement désactiver la pause automatique.

GPS, cartographie et guidage

Premier bon point : le Wahoo Roam est livré d’origine avec une cartographie mondiale pré-installée (enfin, quasi mondiale ; certaines régions plus « exotiques » devant être téléchargées, mais c’est toujours sans supplément de prix, ce qui est bien le principal). Son affichage sur l’écran est un peu basique (pour le dire autrement : ne vous attendez pas à un affichage type IGN), mais la lisibilité est ici aussi au rendez-vous. Sur route, pour du guidage, on frôle la perfection. L’itinéraire est clairement affiché, les diodes s’allument à l’approche des changements de direction et la carte zoome automatiquement sur l’intersection. En VTT c’est un peu moins précis et optimal mais cela fonctionne quand même plutôt très bien et on parvient à suivre efficacement un itinéraire préalablement téléchargé. Le signal GPS est aussi acquis très rapidement au démarrage et il se montre stable et fiable même en zone encaissée ou lors du passage de tunnels.

On dispose aussi pour la navigation d’un prolongement des fonctions sur smartphone avec des options comme « Aller à » (rejoindre une destination), refaire une trace se trouvant dans son historique ou encore revenir sur ses pas (guidage à l’envers). Tout cela fonctionne plutôt bien, mais on sent tout de même que ce n’est pas le « core business » de Wahoo et que d’autres GPS du marché font mieux sur le strict plan de la navigation, même si ce petit Roam s’en tire avec les honneurs.

Autonomie, solidité, fiabilité

L’autonomie annoncée par la marque est de 17h, et nous avons largement pu la vérifier. C’est un peu moins que les 20h de chez Garmin, mais c’est déjà suffisant pour faire les plus longues sorties que vous pouvez imaginer ou, plus réalistement, plusieurs sorties sans devoir penser à le recharger à chaque fois. Bref, de ce côté aussi c’est du tout bon. Lors de notre test, qui s’est étendu entre la moitié des mois de confinement et le milieu de l’été, nous n’avons rencontré aucun souci et le Wahoo Roam a bien résisté à quelques chutes… tant à vélo qu’en glissant à une ou deux reprises de nos mains pour aller s’écraser sur du béton bien dur. Sans la moindre conséquence, même s’il ne dispose pas de coque de protection en silicone comme on en trouve chez Garmin.

Tarif et packs

Au niveau prix, le Wahoo Elemnt Roam se place pile entre les Garmin 530 et 830, avec un tarif de 349,99€. Un tarif élevé pour un GPS clairement situé dans le haut de gamme, mais qui nous a semblé, à l’usage, parfaitement justifié par la qualité de l’ensemble. Un pack est aussi disponible à 429,99€ avec ceinture cardio et capteurs de vitesse + cadence.

Verdict

Pour qui n’est pas un geek complet, ce genre d’appareil très perfectionné peut parfois faire un peu peur et il peut arriver qu’on se sente perdu dans des menus extrêmement touffus dans lesquels ont a du mal à s’y retrouver. Mais chez Wahoo, on a justement réussi à éviter de manière très adroite cet écueil, notamment en jouant à fond la carte des synergies avec le smartphone. Cela permet de garder un Roam très ergonomique et extrêmement simple à utiliser sur le terrain quand on roule. Ses fonctions de navigation ne sont pas les plus développées du marché et si c’est le critère n°1 pour vous, ce n’est sans doute pas le meilleur choix, ce qui est logique et assez compréhensible de la part d’une entreprise issue plutôt du domaine du fitness. Mais comme compagnon d’entraînement, de course et de suivi de traces GPS sans fioritures, il se pose selon nous sans conteste comme un des meilleurs choix du marché pour les compétiteurs et les cyclistes assidus.

Wahoo Elemnt Roam

349,99€

94g

  • Simplicité d'utilisation
  • Lisibilité
  • Ergonomie
  • Autonomie généreuse
  • Mise en pause trop sensible
  • Altimètre moyennement précis
  • Un seul profil d'utilisateur
  • RAS

Évaluation des testeurs

  • Prix d'excellence
  • Coup de coeur
  • Rapport qualité / prix

ParOlivier Béart