Test | Bell XR Spherical : un fidèle compagnon

Par Léo Kervran -

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Test | Bell XR Spherical : un fidèle compagnon

Qu’est-ce qui différencie un casque d’un autre ? Pourquoi choisit-on un modèle plutôt que son concurrent direct ? Plus encore qu’en VTT, la marge de manœuvre et les moyens de se démarquer sont réduits pour les casques de route et gravel. Quand certains misent sur l’aérodynamique ou le gain de poids, Bell a décidé de mélanger les genres pour son XR Spherical : une forme de route, des technologies et une couverture de la tête inspirées du VTT, ce que MIPS fait de mieux en matière de protection… Nous l’avons testé :

Le nom XR chez Bell, c’est tout une famille : il y a le Falcon XR MIPS, le Falcon XR Led MIPS, le Falcon XRV (à visière) qui se décline lui aussi en version MIPS et Led… Sa différence, le XR Spherical l’affiche dans son nom : c’est le seul à disposer de la technologie MIPS Spherical.

On ne présente plus MIPS mais le Spherical, vous n’en avez peut-être pas beaucoup entendu parler. Il s’agit, d’une certaine façon, de la troisième « génération » du système et de notre point de vue, c’est la première fois qu’il est réellement abouti. Le concept de base est toujours le même, permettre à la coque extérieure du casque de bouger autour de la tête dans une certaine mesure pour dissiper l’énergie en rotation. Autrement dit et de façon très schématique, faire en sorte qu’une partie du casque bouge pour que la tête reste droite sur la nuque au lieu de se tordre dans tous les sens.

C’est sa mise en œuvre qui évolue et qui devient réellement intéressante. Jusque-là, le MIPS prenait toujours la forme d’une fine couche de plastique placée entre les mousses de confort et la mousse expansée qui compose le casque. Dans le MIPS Spherical, ce « plan de glissement » est au milieu du casque, entre deux couches de mousses. Mieux encore, ces couches de mousses sont de densité différente afin de mieux amortir les impacts : on a de l’EPS (polystyrène expansé) à l’extérieur et de l’EPP (polypropylène expansé) à l’intérieur, avec une structure qui rappelle un peu le KinetiCore de Lazer. La feuille de plastique a disparu et il ne s’agit maintenant plus que d’un revêtement basse friction entre les deux coques, ce qui permet de gagner à la fois en poids et en encombrement.

La technologie en elle-même n’est pas nouvelle puisque chez Bell, elle a fait son apparition en 2019 sur le Super DH notamment. Cependant, elle a mis un peu plus de temps à arriver sur les « petits » casques de la gamme et le XR Spherical est ainsi le premier modèle sans visière à y avoir droit.

Évidemment, on ne pourra jamais évaluer l’efficacité réelle du système dans le cadre d’un test terrain. Il n’existe aujourd’hui qu’un seul laboratoire indépendant qui s’essaye à un classement des casques suivant leur degré de protection, le Helmet Lab de l’Université de Virginie aux USA, mais la participation à ce classement repose sur le bon vouloir des marques et Bell ne compte pas parmi les plus volontaires. On peut tout de même y trouver certains de ses casques mais le XR Spherical n’en fait pas (encore) partie.

Pour l’anecdote, on remarquera que tous les casques équipés du MIPS Spherical y ont bien figuré jusque-là puisqu’ils ont tous décroché 5 étoiles, avec une note finale entre 8,40 (le meilleur résultat à l’heure actuelle, sur 188 casques testés) et 12,51. Plus la note est basse, mieux c’est et au moment où nous écrivons ces lignes, la plus mauvaise note est de 26,71 (2 étoiles).

Toutefois, résumer le Bell XR Spherical à son MIPS serait bien réducteur. Toujours côté protection, le casque a un autre argument : son volume, ou plutôt sa couverture de la tête. A l’arrière, le XR Spherical descend un peu plus bas que nos autres casques du même genre. Bon, c’est une affaire de quelques centimètres tout au plus et on n’est pas au niveau d’un casque de VTT typé enduro, mais c’est toujours utile.

Côté confort et ajustements, on note plusieurs choses. D’abord, le poids : à 292 g vérifiés par nos soins (pour 280-285 g annoncés), le XR Spherical n’est pas ce qu’il y a de plus léger. Le revers du MIPS Spherical, certainement. Heureusement, si ça se sent en main c’est beaucoup moins gênant une fois sur la tête. Le casque est bien équilibré et dans l’absolu, on est encore sous les 300 g donc bien plus léger que la plupart des modèles de VTT qu’on a l’habitude de porter.

Les mousses Ionic+ sont discrètes mais bien placées et pour peu que la forme générale du casque vous convienne, on est comme dans un chausson. Ou un fauteuil. Ou un canapé. Vous avez compris l’idée, le XR Spherical est confortable. Bell évoque également des mousses anti-odeur ainsi qu’un canal conçu pour éviter que la sueur ne coule sur les sourcils mais en ayant reçu le casque en fin d’automne, nous n’avons encore jamais été confronté à des températures qui auraient pu permettre d’évaluer ces propriétés de gestion de la sueur.

Le serrage occipital est réglable en hauteur sur 4 positions et dispose d’une molette à la fois facile d’accès et agréable à utiliser. Étant donné que c’est le réglage qu’on utilise le plus souvent sur un casque, c’est appréciable. Enfin, on a droit à un vrai espace de rangement des lunettes avec petits tampons en matériau souple et adhérent pour les maintenir en place. Ça paraît tout simple mais encore aujourd’hui, trop de marques ne font pas l’effort de prévoir un endroit pour poser ses lunettes en toute sécurité lors d’une pause ou lorsqu’il fait trop sombre. Un bon point pour Bell !

Finalement, notre casque n’avait qu’un seul point faible : sa finition. De base elle est plutôt réussie avec ce jeu de couleurs (7 coloris disponibles) et de textures mais c’est comme si le « nettoyage » avait été bâclé : les sangles de la jugulaire n’étaient pas coupées à la même longueur, il restait quelques morceaux de film à la jonction entre la mousse EPS et la coque plus rigide, l’autocollant réfléchissant à l’arrière était collé de travers…

Rien de grave et on a vite réparé tout ça nous-même, mais pour un casque qui se veut haut de gamme (230 € PPC), ça fait désordre et on espère que cela ne concernait que notre modèle de test. Au passage, notez que si le prix demandé officiellement est assez élevé (mais à la hauteur de la concurrence vu les techniques employées), on peut assez facilement trouver le XR Spherical autour des 150 € sur internet, ce qui en fait alors une bonne affaire.

Verdict

Discret mais complet et surtout très confortable, le Bell XR Spherical s’est vite fait une place de choix sur notre étagère. On pourra toujours trouver plus léger, moins ceci ou plus cela mais le XR Spherical est un bon casque à tout faire et même si on aurait peut-être aimé un style plus affirmé, on s’est surpris à le choisir plus souvent qu’on ne le pensait.

Plus d’informations : bellhelmets.com

ParLéo Kervran