Samarathon : quand singletracks et désert font bon ménage

Par Fred Gombert -

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Samarathon : quand singletracks et désert font bon ménage

A la recherche d’une épreuve pour débuter la saison au mois de février, la course par étapes Samarathon en Israël semblait tout indiquée pour ressortir maillot et cuissard courts. En outre, il s’agissait d’une nouvelle destination qui permet de combiner tourisme et dépaysement à un bon bloc de rythme course. Enfin, l’accroche « desert singletrack race » finissait de nous convaincre de réserver les billets d’avion. Facile d’accès, la métropole de Tel Aviv est très bien desservie depuis la France et la Belgique avec des vols directs de Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille, Nantes, Nice ou encore Bruxelles à tarifs très raisonnables.

Contrairement à l’équipe de Vojomag qui avait fait le déplacement en 2017, notre venue en Israël et notre retour en France se sont déroulés sans aucune encombre. Comme pour la plupart des destinations hors Union Européenne, le poste de frontière de l’aéroport nous a posé quelques questions basiques à notre arrivée et a contrôlé rapidement les bagages vélos au retour. Rien d’insurmontable, loin de là. Tant mieux !

Un nouvel aéroport “Ramon Airport » vient d’être construit et permet un accès très direct au Timna national Park, camp de base du Samarathon. Toutefois, nous optons tout de même pour atterrir à Tel Aviv, ce qui nous permet de visiter la ville de Jerusalem. La cité trois fois sainte est un lieu chargé d’histoire, incontournable en temps que touriste. En raison d’un timing serré, nous n’aurons pas le temps pour un détour par la mer morte (« Dead Sea »), ni de visiter Tel Aviv ou encore de rider le populaire Sugar Trail. Mais ce n’est certainement que partie remise tant nous avons été séduits par la splendeur des paysages, par les sentiers les traversant et par l’hospitalité des organisateurs du Samarathon. Nous prenons donc la route vers le sud du Pays pour rejoindre le Kibbutz Ketura dans la vallée Arava, lieu de départ du prologue du Samarathon. Nous y rejoignons 300 autres coureurs pour participer à la 5ème édition de l’événement.

En cette année pré-olympique, les organisateurs du Samarathon ont opté pour la labellisation UCI S2 et un format de course par équipé de 2 pilotes. Le tracé annoncé parcourt 230 kilomètres en 4 jours à travers le désert avec près de 50% sur singletracks. On retrouve de très bons coureurs au départ tel Soren Nissen qui fait équipé avec Cory Wallace ou encore les champions Israëliens Shlomi Haimy et Guy Sessler ici en photo. Pour autant, le Samarathon se veut décontracté, attachant davantage d’importance à la convivialité et au plaisir qu’à la compétition pure et dure. « Ride hard, play harder » est le slogan de la semaine !

Etape 1 (Prologue) : Ketura – Ketura

Les participants s’élancent par équipes de 2 sur le prologue de 21 kilomètres toutes les minutes et nous découvrons le terrain très caillouteux qui nous attend durant 4 jours. Le parcours de ce prologue n’est pas de tout repos puisqu’il est constitué principalement de singletracks sur un terrain vallonné et caillouteux. L’on retrouve deux types de singletracks dans le désert de Samar : ceux naturels empruntés historiquement par les chameaux (d’où l’emblème de l’épreuve) et ceux construits plus récemment à la main par les locaux spécifiquement pour la pratique du VTT. De gros efforts sont d’ailleurs mis en oeuvre pour agrandir et améliorer ce réseau de sentiers afin de faire de Timna Park une destination de premier choix pour la pratique du VTT. A moyen terme, l’épreuve Samarathon devrait d’ailleurs comporter environ 70% de Singletracks.

Le retour au Kibbutz Ketura s’effectue par une piste qui secoue bien. A notre droite, ce sont les montagnes Jordaniennes qui offrent un joli paysage. L’épreuve démarre de façon magistrale !

Ce fut un excellent déblocage pour nous après plusieurs mois hors des compétitions. L’épreuve démarre de la meilleure des manières pour nous puisque nous l’emportons en catégorie mixte avec un peu plus de deux minutes d’avance sur les deuxièmes.

Le prologue en vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=OtITstCoiOQ

 

Etape 2 : Ketura – Neot Semadar

C’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous abordons la première étape type marathon, qui laisse davantage place à la découverte de nouveaux sentiers, de nouvelles couleurs, de nouveaux points de vue. Après huit kilomètres plus roulants et rapides que la veille, l’ensemble des coureurs prennent de l’altitude pour atteindre le plateau Maale Shaharut et sa vue imprenable sur la vallée désertique. La montée devient de plus en plus raide, nous obligeant à descendre du vélo en son final.

A mi-parcours, on trouve une partie sablonneuse qui demande un pilotage spécifique ; une faible pression dans les pneus est préférable pour ne pas poser pied à terre. Pour l’épreuve, il est d’ailleurs préférable d’opter pour une section d’au moins 2.20 et des carcasses renforcées. Quant au vélo, nous recommandons un tout suspendu de XC plutôt qu’un semi-rigide car le désert est largement garni de cailloux et de roches.

La gros morceau de l’étape se déroule sur un plateau offrant un excellent mix entre pistes rapides et singletracks ludiques avec des vues très dégagées. Nous n’oublions pas la crème solaire… puisque comme vous pouvez le constater sur les photos, il n’y a pas beaucoup d’ombre dans cette région du Monde !

Si l’étape s’est montrée globalement roulante une fois passé la première ascension, le final ravit les grimpeurs à nouveau. Une montée à forts pourcentages qui fait l’objet d’un classement KOM. Pour nous, c’est l’opportunité de revenir au contact des deux équipes mixtes qui avaient pris les devants et de conserver le leadership au général pour vingt petites secondes seulement. L’équipe constituée de Cory Wallace et Soren Nissen ont également mis à profit ces fortes pentes pour remporter l’étape et s’emparer par la même occasion de la tunique de leader chez les hommes.

Une fois la ligne d’arrivée franchie, l’ensemble des participants rejoignent alors le camp de base des quatre jours par une navette en bus. Il s’agit d’un lieu paradisiaque autour d’un lac entouré de montagnes au sein du parc national Timna. C’est un lieu d’échange entre les différents participants ; un lieu où l’on partage le quotidien avant et après les étapes : les repas, les discussions, les briefings, les cérémonies de remise des prix, les visionnages des vidéos et photos . En effet, l’aspect compétition n’est qu’une partie d’une course VTT par étapes comme celle-ci. Les paysages, la découverte, la qualité des sentiers, l’ambiance, la nourriture, les bières, le camping, les rencontres, l’entraide, les anecdotes font également partie du quotidien.

Le résumé vidéo du jour : https://www.youtube.com/watch?v=8pUezk2wCXE&feature=youtu.be

Etape 3 : Neot Semadar – Timna

Le troisième jour du Samarathon 2019 est à la fois le plus long en terme de kilomètres et le plus roulant. Certains de nos amis Belges (et Français) ont surement remarqué la bière dessinée sur le profil de la course. Elle représente la bière locale offerte à l’arrivée de chaque étape mais elle peut aussi servir de motivation une fois collée (sans mauvais jeu de mot) sur le vélo dans les moments difficiles.

Les 30 premiers kilomètres de l’étape alternent entre singletracks et pistes sur un terrain encore une fois rocailleux qui laisse place à de rares occasions à un sol plus sablonneux.

Vent et étape en ligne ne font pas toujours bon ménage surtout lorsqu’il est de face… ce qui fut le cas sur cette étape ! On avoue avoir regardé la bière du stickers quelques fois entre le kilomètres 40 et le kilomètre 55. Pour autant, le cadre désertique vierge de toute installation humaine, les canyons, les rayons du soleil ou encore la température parfaite de 20 degrés nous ramènent vite à la réalité. Même si c’est dur pour les jambes, on est quand même bien là !

Puis la piste se transforme en sentier et la pente se raidit pour retrouver un parcours ludique jusqu’à l’arrivée. On surplombe alors la vallée et notre élévation offre à nouveau des vues imprenables.

Dans le désert, les sentiers serpentent entre les vallons et les canyons. Un horizon dégagé sans aucune trace de civilisation : dépaysement total garanti !

La vidéo du jour : https://www.youtube.com/watch?v=gf9hGtyEIJY&feature=youtu.be

Etape 4 : Timna – Timna

Déjà la dernière étape ! Celle-ci est plus courte en distance avec une proportion de singletracks supérieure. Un format qui nous fait clairement penser à celui que l’on a trouvé sur la BC Bike Race, et dont le terrain de jeu exceptionnel fera l’unanimité ici aussi.

La première boucle de 17 kilomètres permet d’étirer l’ensemble des participants avant d’attaquer la seconde partie « Singletrack Festival » qui fait office de bouquet final.

La seconde boucle de 35 kilomètres est majestueuse ! Les premiers singletracks roulés sont plutôt flow. Les teintes du terrain alternent alors entre les couleurs rouges, oranges, jaunes et grises.

Puis le sentier devient un peu plus cassant, se frayant parfois un passage entre les éléments.

Il règne un air de Moab sur cette seconde boucle !

Le niveau technique du parcours est certes plus élevé que les autres jours mais il reste toutefois largement accessible à un pratiquant régulier.

Le travail accompli par les locaux sur cette boucle est énorme et montre toute la volonté de Timna Park de développer la pratique du VTT dans ce lieu.

La video du jour : https://www.youtube.com/watch?v=IS8N2aloWD4&t=13s

La destination Israël et la participation au Samarathon ont constitué un voyage extraordinaire pour nous  ! Certes, la prise en charge par l’organisation du Samarathon était l’idéal pour un premier contact avec ce Pays ; toutefois la perception (dûe à la médiatisation des relations politiques) que nous en avons depuis l’Europe est très différente de ce que nous avons ressenti en Israël. Clairement, le Samarathon est une épreuve à considérer très sérieusement pour ceux qui cherchent à s’éclipser du climat hivernal le temps d’une ou deux semaines dans le cadre d’une aventure VTT très dépaysante et très bien rodée.

Site officiel :https://en.samarathon.co.il

ParFred Gombert