Roc 2025 | Roc d’Azur : l’Italie gourmande

Par Christophe Bortels -

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Roc 2025 | Roc d’Azur : l’Italie gourmande

Pour ce dernier jour du Roc, place à l’épreuve la plus attendue et la plus convoitée de la semaine… le Roc d’Azur ! Toute nouvelle section d’une dizaine de kilomètres, course moins rapide que d’habitude en l’absence des crosseux, Italiens en très grande forme : de la descente du Fournel au Col du Bougnon, on vous fait revivre cette édition 2025 du Roc d’Azur qui semblait promise aux marathoniens.

En ce dimanche 12 octobre, il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c’est que c’est déjà la dernière journée du Roc d’Azur 2025. La bonne, c’est que c’est enfin le jour du Roc d’Azur. LE Roc d’Azur, l’épreuve mythique qu’on ne présente plus. Plus courte qu’un marathon, plus longue qu’un XC, mais chaque année disputée à un rythme effréné par des coureurs de diverses disciplines… Bref, le genre de course que beaucoup de cyclistes rêvent d’ajouter à leur palmarès. Cette année encore, ils étaient plusieurs milliers au départ, lancés en sept vagues de 8h30 à 11h. Avec cette info toujours surprenante : les premiers auront terminé la course alors que les concurrents de la dernière vague ne se seront même pas encore élancés !

Epreuve très rapide oblige, on doit comme d’habitude limiter notre suivi de course aux hauts lieux du Roc d’Azur, à commencer par la descente du Fournel. Ce n’est pas la plus belle descente du parcours (elle est à 90% sur chemin large), mais c’est vrai que la portion finale, particulièrement technique, reste très spectaculaire. Ajoutez à ça le fait qu’elle est facile d’accès, et on comprend pourquoi les spectateurs s’y rendent en masse chaque année.

Toutefois, on doit dire que cette année l’ambiance y était peut-être un cran en dessous de ce qu’on retrouve d’habitude dans le Fournel. A cause de l’absence de « stars » ? Peut-être… Parmi les spectateurs, certains se seront en effet étonnés de ne pas apercevoir des fidèles de l’épreuve comme Jordan Sarrou (Monsieur Roc d’Azur avec ses 5 victoires, un record) et ses camarades spécialistes du XC, ou encore le routier Romain Bardet, pour ne citer qu’eux. Mais il faut dire que le Roc d’Azur faisait face à une double concurrence directe cette année : la coupe du monde de XCO au Canada et les championnats du monde de gravel aux Pays-Bas. Sans les crosseux et leur train d’enfer, il y avait donc une fenêtre de tir pour que les marathoniens s’illustrent ce dimanche sur le Roc, deux jours après le redoutable Roc Marathon.

D’ailleurs, c ‘est Casey South, vainqueur du Roc Marathon en 2024, qui dévale en premier la mythique descente !

La première longue montée du parcours n’a pas permis de créer des écarts et ça défile à intervalles réguliers.

Dans le lot, on repère pas mal de têtes déjà aperçues sur le Roc Marathon deux jours plus tôt comme Hector Paez Leon, Martin Fanger, Gioele De Cosmo, Axel Roudil-Cortinat ou encore Fabian Rabensteiner, tous dans le top 15 après 12 kilomètres.

Concentration maximale pour naviguer entre les rochers !

Rosa van Doorn pointe en tête chez les femmes au pied du Fournel. Mais comme chez les hommes, les écarts sont réduits.

L’Italienne Giorgia Marchet est juste derrière elle alors que les Françaises Lauriane Duraffourg (ici en photo) et Noémie Garnier ne sont pas loin non plus.

Surprise juste après le Fournel : après un petit bout de route, les concurrents entament une toute nouvelle section d’une dizaine de kilomètres !

Le placement est crucial, parce que les premiers hectomètres sont en singletrack où il est compliqué de dépasser. Mais la majorité de cette nouvelle boucle est constituée de chemins larges. Pas le plus excitant dans l’absolu, mais on se réjouit tout de même de voir le parcours évoluer !

Quelques kilomètres plus loin pour nous, mais 26 bornes plus tard pour les concurrents, nous voici dans l’autre lieu mythique du Roc d’Azur : Le Col du Bougnon !

Là aussi, ce n’est pas la montée la plus longue ni la plus difficile ou la plus technique du parcours, mais sa facilité d’accès et la possibilité d’être au plus près des concurrents en font un lieu idéal pour créer une atmosphère unique et toujours bon enfant.

Arche métallique au sommet de la bosse, couloir de banderoles sur les dernières dizaines de mètres : cette année le Bougnon avait des petits airs de col du Tour de France.

En attendant les concurrents, ils sont plusieurs à se mesurer aux forts pourcentages de la célèbre montée, en VTT et même en gravel.

Dans le sillage de la moto ouvreuse, voici les premiers ! Ils sont deux, ils sont co-équipier, ils sont Italiens…

Gioele De Cosmo et Jakob Dorigoni gravissent le Bougnon avec pratiquement une minute d’avance !

Derrière le duo d’Italiens, le Français Axel Roudil-Cortinat tire le petit groupe de poursuivants où l’on retrouve aussi Casey South, le Norvégien Osten Brovold Midtsundstad ou encore Fabian Rabensteiner.

Un autre Français, Loan Cheneval, ferme le groupe.

Quelques secondes derrière, Hector Paez Leon et Hans Becking tentent de recoller au groupe de chasse.

Martin Fanger et José Dias, eux aussi déjà présents sur le Roc Marathon, sont un peu plus loin.

Festival de watts dans le Bougnon !

Le Belge Théo Demarcin est en route vers un nouveau top 15 sur le Roc d’Azur.

Dans le final, les deux Italiens ont travaillé ensemble pour conserver leur avance. Et il n’y aura pas de sprint entre co-équipiers : un accord a été établi et Jakob Dorigoni (à gauche) franchit la ligne d’arrivée avec quelques centimètres d’avance sur Gioele De Cosmo, 2e comme sur le Roc Marathon.

L’entente à été parfaite pour les deux membres du Team Torpado ; ils bouclent les 56 kilomètres du parcours en 2h22.

Un joli travail d’équipe !

Jakob Dorigoni, le vainqueur : « Aujourd’hui c’était une course d’équipe pour nous, on était tous les quatre devant et dans la deuxième ou troisième montée Gio et moi on a attaqué et les autres ont contrôlé la course dans le groupe. On a fait un contre-la-montre comme au Cape Epic ensemble, toujours à fond ! Cette victoire est très importante pour moi car je me suis cassé le scaphoïde au championnat d’Europe cet été et depuis lors j’ai seulement fait deux courses. Vu ma saison avec ce crash, Gioele m’a dit « tu as besoin d’une victoire » et il me l’a laissée. Il a fait deuxième vendredi, aujourd’hui deuxième aussi donc pour l’équipe c’était un super week-end ! »

Terminant 41 secondes derrière les Italiens, Hector Paez Leon complète le podium, exactement comme sur le marathon vendredi dernier.

Le top 3 du Roc d’Azur 2025 : Gioele De Cosmo (2e), Jakob Dorigoni (1er) et Hector Paez Leon (3e).

Derrière ce top 3, Axel Roudil-Cortinat vient régler le sprint pour la médaille en chocolat dans un groupe royal où figurent Hans Becking, Casey South, Martin Fanger, José Dias et Osten Brovold Midtsundstad.

Axel Roudil-Cortinat : « Étonnamment, c’est parti moins vite que sur le Roc Marathon ! On a mis une ou deux minutes de plus sur la première bosse et j’ai largement préféré. Un groupe d’une dizaine de coureurs s’est rapidement isolé en tête, puis ça s’est fait à la cassure. Dans les descentes il fallait être bien placé et être bien propre. Il y a eu quelques crevaisons… Au final on s’est isolés à trois pour la quatrième place, mais sur la route personne ne voulait rouler alors on s’est fait rattraper. Il fallait la jouer tactique pour le sprint, et c’est un truc que j’aime bien ! »

Fabian Rabensteiner complète le top 10.

On notera aussi la belle 26e place du routier (mais ancien vététiste) Clément Berthet de l’équipe AG2R La Mondiale… au lendemain de sa 48e place sur le Tour de Lombardie !

Chez les femmes, l’Italienne Giorgia Marchet complète la razzia italienne sur ce Roc 2025 et s’impose en 2h50 au terme d’une belle lutte. Elle prend la 106 place au scratch.

La Néerlandaise Rosa van Doorn termine 2e à moins d’une minute alors que l’Italienne Chiara Gualandi complète le podium. Comme chez les hommes, on retrouve la France pour la médaille en chocolat avec la 4e place de Lauriane Duraffourg.

« C‘était une course incroyable, on s’est battues sportivement avec Rosa. J’ai poussé fort à la fin et dans les 10 derniers kilomètres j’ai fait un trou, puis j’ai poussé sur le plat aussi. C’est un rêve d’enfant de gagner ici, je suis super heureuse !« , confiait Giorgia Marchet à l’arrivée.

Clap de fin sur ce Roc. Rendez-vous du 7 au 11 octobre 2026 pour la 42e édition du Roc d’Azur !

Résultats complets du Roc d’Azur 2025

Par  Christophe Bortels