Rencontre avec… Gauthier Melchior, vainqueur du Shimano XTR Challenge/MB Race

Par Elodie Lantelme -

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Rencontre avec… Gauthier Melchior, vainqueur du Shimano XTR Challenge/MB Race

Il fait partie des 4 heureux vainqueurs du Shimano XTR Challenge/MB Race dont nous avons choisi de vous dresser le portrait afin de plonger dans la préparation de cette épreuve, autoproclamée « course la plus dure au monde ». Gauthier Melchior, 26 ans, n’en sera pas à sa première MB Race les 7 et 8 juillet prochains. Le Haut-Savoyard participe à ce marathon extrême depuis 2011. Et pour affronter les 140 km et 7000 m de D+, cette année, il a fait son choix dans le montage full Shimano à la carte remporté avec le challenge.

La plage de Talloires, au bord du lac d’Annecy, en Haute-Savoie. C’est là que l’on rencontre Gauthier Melchior. Il ne travaille pas loin, à Faverges, en tant qu’ingénieur qualité. Mais s’il a choisi ce lieu, c’est surtout parce qu’il y vient souvent avec sa copine et ses amis pour faire du paddle : « J’y passe souvent de bons moments. »

Ce qui n’a pas été un bon moment, en revanche, c’est la maladie d’Osgood-Schlatter (une douleur sous la rotule liée à la croissance) qu’il a rencontrée au collège. Mais d’un mal naît parfois un bien, parce que pour sa rééducation, Gauthier s’est mis au VTT. Il avoue aujourd’hui qu’à l’époque, poussé par son père, ancien enduriste moto, et son frère, il n’aimait pas trop ça. Le goût lui est venu petit à petit. Il a continué à rouler. En cross-country, plutôt, parce qu’à Sillingy, où il a grandi, puis à Besançon, pour ses études d’ingénieur, c’est ce qui se pratique le plus facilement : « Ça demande des efforts à la montée, c’est plus ludique que la route et on découvre de nouveaux sentiers, ça, j’adore ! »

Gauthier va goûter à la course par l’intermédiaire de Rémy Gueydan (coureur haut-savoyard qui a notamment remporté la MB Race en 2016) :« Il m’a emmené sur la Forestière. Je me souviens avoir trouvé ça dur. Avec le profil plutôt descendant, j’avais fait plus de 20 km/h de moyenne, j’étais comme un fou ! » Il faut croire que ça lui a plu, puisqu’il a continué, jusqu’à préférer le marathon.

« Je me suis posé pas mal de questions, parce que mon cadre n’était pas forcément compatible avec le système, mais j’avais vraiment envie d’essayer le Di2… »

« Ma première course longue, ç’a été la MB Race. C’était la deuxième édition. J’avais tout juste 18 ans et j’étais content d’être majeur pas pour pour aller en boîte mais pour y participer. Ensuite, je l’ai faite chaque année, avec des objectifs différents, mais j’ai été finisher du 140 dès la deuxième édition. Et ça, à 100 m de la fin, quand tu vois l’arrivée, c’est vraiment une belle émotion ! Et puis les circuits me plaisent bien, c’est pour ça que j’y retourne. En plus, c’est local, et une épreuve pionnière dans le genre marathon extrême. »

 

Cette année, il prendra le départ au guidon d’un BMC Fourstroke 02 de 2014. La bête date un peu : « Je l’ai rachetée d’occase en septembre dernier. J’avais revendu mon précédent vélo et m’étais mis au trail, mais quand j’ai vu l’annonce, j’ai saisi l’opportunité. Il n’était pas trop cher, typé marathon, en 29 pouces et en 100 mm… »

Lui qui se définit en quelques mots comme « calme, amoureux des défis professionnels ou sportifs et également optimiste » va voir cette dernière récompensée après avoir participé au Challenge XTR, qui permettait de remporter, entre autres, un montage Shimano à la carte, un casque et des lunettes Lazer et des chaussures Shimano S-Phyre : « Je l’ai découvert sur la page Facebook de la MB Race. C’était le 12 janvier, le jour de mon anniversaire. J’ai pris ça comme un signe et je me suis dit : “pourquoi pas ?” »

Contrairement à Baptiste (retrouvez notre rencontre de cet autre vainqueur du Shimano XTR Challenge ici), Gauthier a misé sur l’électrique et monté le Di2 sur son BMC : « Je me suis posé pas mal de questions, parce que mon cadre n’était pas forcément compatible avec le système, mais j’avais vraiment envie d’essayer le Di2, alors j’ai bricolé un peu, j’adore ça et je le fais au quotidien dans mon boulot. En plus, à l’époque, il ne faisait pas beau et j’avais d’autres vélos à rouler, donc en 10 jours, tranquillement, j’avais fini le montage. »

Les beaux jours étant revenus, il a testé son vélo dans sa nouvelle configuration. Alors, l’électrique ? « C’est agréable, tu touches à peine le bouton et ça déclenche… enfin pour l’instant ! » On sent l’esprit critique de l’ingénieur qualité qui s’exprime. D’ailleurs, il avoue avoir choisi le double plateau Shim parce que son BMC était initialement monté en mono Sram, qu’il affectionne particulièrement. « Mais en gagnant le challenge, l’occasion de tester le Di2 était trop belle pour la refuser ! Quitte à prendre quelques grammes ! » 250, pour être précis.

Ça, on sent que ça le chagrine, quand même un peu, Gauthier. Il a bien essayé de changer la cassette pour la passer en 11/30 et le plus petit plateau pour un 20 dents, mais comme ils sont asymétriques désormais, la chose n’a pas été possible. Il rigole en avouant que finalement, il s’est résigné : « Non mais ça marche très bien comme ça, je garde tout ! » « Tout », c’est donc 2 plateaux en 24 et 34 devant et une cassette en 11/40 à l’arrière : « J’ai voulu prendre le plus petit possible. Mon expérience du mono me laisse penser que 34/11 suffisent. »

Ce qu’il aime, surtout, c’est qu’avec le Synchro Shift du Di2, il retrouve un poste de pilotage épuré : « Tu as les avantages du monoplateau, une seule commande au cintre, mais aussi ceux du double plateau, avec un étagement intéressant, pour une plage de développement ultra-grande. » Côté freins et pédales, Gauthier est resté sur de l’éprouvé, en revanche, lui qui a l’habitude du Shimano sur ces points : « J’ai toujours roulé en XT jusqu’à présent et n’ai jamais eu de souci, j’aime bien le feeling à l’usage, et la facilité d’entretien, pour les purges. » Il n’y aura pas plus belle épreuve du feu que la MB Race pour son montage complet. Pas de cadeau à prévoir, les mots seront crus s’il le faut. Son contrôle qualité grandeur nature, en quelque sorte.

 

Pour en savoir plus sur la MB Race: mb-race.com/fr/

 

ParElodie Lantelme