Présentation | Specialized Kenevo : le Levo version (gros) enduro ! - Specialized Kenevo : le premier test terrain

Par Olivier Béart -

  • Tech

Présentation | Specialized Kenevo : le Levo version (gros) enduro ! - Specialized Kenevo : le premier test terrain

Specialized Kenevo : le premier test terrain

Lors de la présentation des principales nouveautés de la collection 2018 (le nouvel Epic et le Levo carbone dont nous vous avons déjà parlé), nous avons également eu l’occasion d’examiner le nouveau Specialized Kenevo sous toutes ses coutures mais aussi d’effectuer un premier petit test de quelques heures sur les pistes du bikepark de Mountain Creek, à 2 petites heures de route de New-York.

Une fois les suspensions réglées avec l’équipe Specialized, direction les pistes. Ici, il n’y a pas énormément de dénivelé (3-400m tout au plus) mais les pistes sont très rocailleuses et certaines portions demandent vraiment de se cracher dans les mains pour en venir à bout même si tout est roulable et pensé non pas pour mettre en danger mais pour prendre du plaisir. D’un coin de l’oeil, on regarde les remontées mécaniques, qu’on prend un malin plaisir à ignorer : eh oui, l’avantage d’un vélo électrique comme le Kenevo, c’est qu’on peut se passer de télésiège et/ou de navettes motorisées par autre chose que vos jambes et une petite assistance électrique bienvenue pour emmener les 23 bons kilos de la bête.

La montée se passe sans encombres. Il ne faut pas chercher à accélérer comme on pourrait le faire avec un Levo, mais à allure constante, on apprécie la position équilibrée ainsi que la présence d’une assistance douce et efficace qui aide à ne pas perdre de temps et à avaler sans encombres le dénivelé positif entre chaque descente. Quand on aborde des grimpettes plus techniques, le Specialized Kenevo n’a pas l’agilité du Levo, mais il s’en sort avec les honneurs. On n’a jamais l’impression qu’on va se retourner ou qu’on perd du grip de l’avant à cause d’une proue trop haute, et l’amortisseur Ohlins à ressort ne souffre d’aucun pompage ou enfoncement excessif.

Mais l’important, ce pour quoi le vélo est fait, c’est descendre, descendre et encore descendre jusqu’à plus soif. Vu la carrure de l’animal, on l’emmène directement sur les pistes « black » et « double black » de Mountain Creek. Nous les avions déjà repérées avec le Levo et nous allons donc pouvoir rapidement ressentir les différences entre les deux.

Premier constat : le Specialized Kenevo reste un vélo facile à prendre en mains et à manier malgré son poids, sa géométrie plutôt engagée et son débattement généreux. On n’a pas l’impression d’être aux commandes d’un tank, ni d’une machine réservée à quelques pilotes experts. Et c’est tant mieux.

Là où on va plus se faufiler entre les obstacles avec le Levo, on va carrément les affronter, se jeter dessus et les avaler avec le Kenevo.

Néanmoins, dans les énormes pierriers des pistes les plus engagées de Mountain Creek, on se rend vite compte qu’on pilote autrement qu’avec un Levo. Là où on va plus se faufiler entre les obstacles avec le Levo, on va carrément les affronter, se jeter dessus et les avaler avec le Kenevo.

Les suspensions sont impériales (même si la Lyrik a un peu tendance à plonger au freinage et en réception de saut – mais nous n’avons pas eu le temps d’affiner le réglage à l’aide de volume spacers) et on sent qu’on a en permanence de la réserve. Nous avons aussi bien apprécié la monte pneumatique, dans la mesure où les Butcher en 2.8 n’ont rien de flou (merci la carcasse bien rigide), se montrent solides (nous n’avons pas vu de crevaisons durant tout le press-camp, ni pour nous, ni pour d’autres journalistes) et leur grip est exceptionnel, y compris quand c’est un peu humide.

Les vitesses atteintes sont vraiment élevées et on ressent le vélo comme situé quelque part entre un mini DH (pour le côté suspension et poids qui assure une grande stabilité au vélo) et un bon enduro (pour le côté agile qui reste tout de même présent). Au deuxième passage, nous nous sommes aventurés sur quelques sauts et drops que nous avions évités avec le Levo. Et ça passe, en toute décontraction. Malgré tout, après un peu moins de 2h passées à son guidon et une demi-douzaine de belles descentes, nous avons choisi sagement de le remiser au garage. Car vu les vitesses de passage qu’il permet et après 3 jours de tests assez éprouvants, nous avons senti que la moindre erreur pouvait avoir des conséquences assez importantes…

Verdict

Le nouveau Specialized Kenevo vient répondre à une demande d’une partie des bikers intéressés par un vélo électrique. Si vous habitez dans une région dont le relief est composé plus de collines que de vraies montagnes et si la nature du sol n’y est pas très tourmentée, un Levo est certainement plus indiqué. Mais pour ceux qui habitent à la montagne ou qui aiment rouler sur des pistes très engagées, le Kenevo a assurément de très bons arguments pour les séduire. Le moteur est là pour étendre son rayon d’action et ne pas devoir se limiter aux seules pistes desservies par des remontées mécaniques, mais il sait se faire oublier quand on dévale les pentes. Loin d’être un vélo hyper pointu et compliqué à manier, c’est surtout un vélo amusant… qu’il faut tout de même piloter avec une certaine attention car vu les vitesses qu’on peut atteindre à son guidon sans toujours s’en apercevoir, et le poids à freiner qu’il faut toujours garder à l’esprit, le fait de rouler au-delà de ses limites peut se payer cash avec ce genre de machine.

Plus d’infos : www.specialized.com – Notre présentation et la prise en main de la dernière génération de Specialized Levo

[summary

ParOlivier Béart

Présentation | Specialized Kenevo : le Levo version (gros) enduro ! - Specialized Kenevo : le premier test terrain