Présentation & premier essai | Santa Cruz Blur CC : le retour du XC californien ! - Santa Cruz Blur CC 2018 : premier test terrain

Par Olivier Béart -

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Présentation & premier essai | Santa Cruz Blur CC : le retour du XC californien ! - Santa Cruz Blur CC 2018 : premier test terrain

Santa Cruz Blur CC 2018 : premier test terrain

Après la présentation statique, il est temps de se mouiller et de passer aux commandes du nouveau Santa Cruz Blur CC. Quand on pense à la Californie, on pense d’office aux plages de sable fin, aux vagues, aux trails paradisiaques et… au soleil. Oui, sauf que lors de notre venue, la météo était plutôt belge/écossaise que paradisiaque. Qu’à cela ne tienne, rouler dans la boue, on n’a pratiquement fait que cela tout l’hiver, ça ne va pas nous dépayser et encore moins nous arrêter. D’autant que les trails de Santa Cruz et de Skegg’s Forest sont plutôt bien construits, de sorte qu’il n’y a pas d’infâmes bourbiers et qu’on peut tout de même bien pousser un bike comme le nouveau Santa Cruz Blur dans ses retranchements.

Au niveau de la position, on a beau être sur une machine clairement plus orientée performance que le Tallboy, on reste sur quelque chose de tout sauf old-school, mais qui n’a rien d’extrême. Oubliez le combo nez dans le guidon/potence longue, ici, c’est cadre long, potence courte et biker bien « dans le vélo », prêt à donner de grands coups de jarrets dans les côtes, mais aussi à ouvrir les gaz en grand dans les descentes. Venant de Santa Cruz, on ne s’attendait pas à autre chose.

Cela dit, pour tout vous avouer, quand on a vu arriver l’Intense Spider avec sa géométrie vraiment très osée pour un XC/Marathon, on s’attendait aussi à ce que Santa Cruz nous sorte quelque chose de plus atypique, avec un grain de folie en plus, notamment au niveau de l’angle de direction. Mais tout cela, c’est sur papier. Sur le terrain, on attaque directement par un petit single bien sinueux et sans trop de pente pour vérifier le setup. Et là, on sent que c’est vraiment le genre de terrain, typique de la région, sur et pour lequel il a été développé.

Le nouveau Santa Cruz Blur CC, c’est du vif dans les changements de direction, du vélo qui se jette d’un virage à l’autre et qui n’a pas besoin de grosse pente ni de gros obstacles pour s’exprimer, mais qui aime quand ça tourne vite, fort et éventuellement bien serré. C’est aussi un vélo très facile à prendre en main, et qui rappelle en cela un certain Specialized Epic. Mais la comparaison s’arrête là, car pour le reste et surtout du côté de la suspension, les philosophies sont assez différentes.

Le Santa Cruz Blur version 2018 n’oublie pas que le reste de la famille a de grosses prédispositions pour avionner en descente. La suspension VPP, même plus chargée en hydraulique et clairement raffermie par rapport au Tallboy et à ses grands-frères avec plus de débattement (Hightower, etc), reste très active et rentre bien dans le débattement quand on place son poids sur l’arrière et qu’on attaque les portions descendantes ; contrairement à un Epic ou à d’autres purs XC (type Cannondale Scalpel) qui restent toujours plus hauts de l’arrière-train.

Au niveau de la suspension en position ouverte, il rappelle plus un certain Scott Spark qui est, selon nous, un des XC les plus performants et délurés du moment dans les descentes. Mais le Scott Spark a un énorme atout, tout simple mais qui fait une différence significative sur le terrain : sa manette Twinlock qui permet de choisir entre tout ouvert/intermédiaire avec débattement réduit et compression durcie/bloqué. Ici, même si la nouvelle manette au guidon Fox s’actionne avec souplesse et efficacité, y compris dans la boue (ce qui n’a pas toujours été le cas, puisqu’il y a eu de gros soucis à ce niveau ces dernières années), on reste sur un réglage on/off pas toujours adapté aux réalités du terrain et qui force à jouer la carte du compromis dans certaines situations.

Par exemple, le Santa Cruz Blur CC est un excellent grimpeur dans les côtes très techniques, où il procure beaucoup de grip. On peut laisser la suspension ouverte, elle ne s’affaisse que très peu dans les côtes raides et elle offre un grip salvateur quand il s’agit de se frayer un chemin entre les rochers. Mais quand ce n’est ni complètement lisse (seul moment où on peut vraiment utiliser le blocage, très ferme), ni vraiment technique, une position intermédiaire entre le tout ouvert et le tout bloqué apporterait vraiment un gros plus. D’autant que cette position intermédiaire, avec une compression durcie mais pas complètement verrouillée, permettrait de mettre un peu moins d’air et/ou de partir sur un setup usine moins chargé en hydraulique pour la position ouverte, histoire de le rendre encore plus efficace et collé au parquet en descente.

Encore un mot pour dire que nous avons roulé le vélo avec une tige de selle télescopique, et que c’est un accessoire qui lui va particulièrement bien, pour ne pas dire indispensable pour vraiment profiter de tout son potentiel en descente. On a aussi perçu que le Blur se montre plus exigeant dans les dégringolades que son ainé le Tallboy. La rigidité du cadre n’y est pas pour rien, même si elle est bien balancée par les roues, à l’élasticité bien dosée et qui se donnent bien volontiers dans la rocaille ou pour se faufiler dans les racines sans rebondir partout.

Dernier détail, qui peut passer en enduro ou sur un bike non destiné à la compétition, mais qui n’en est pas vraiment un en XC : le position du porte-bidon et le fait qu’il soit coincé entre la Durit de frein et la gaine de dérailleur arrière rend son utilisation compliquée. Et s’il y a officiellement deux porte-bidons, un seul est vraiment utilisable en roulant puisque l’autre est… sous le tube diagonal.

Premiers enseignements :

Avec ce nouveau Santa Cruz Blur, la marque californienne fait honneur à son histoire et propose un vélo bien dans son époque et qui peut regarder les références du segment droit dans les yeux, tout en offrant une indéniable touche d’originalité qui permettra aux crosseurs/marathoniens  de se démarquer dans les pelotons. Accessible au niveau position/géométrie mais plus exigeant côté rigidité, il aime qu’on lui rentre dedans et il comblera ceux qui aiment un pilotage énergique et démonstratif. Seul vrai manque à notre goût : un réglage des suspensions sur 3 positions, contre 2 actuellement. Allez, un peu de travail de ce côté avec les voisins de Fox, et ce nouveau Santa Cruz Blur pourra encore grimper d’un cran dans la hiérarchie des XC de référence du moment. 

Plus d’infos : www.santacruzbicycles.com

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ParOlivier Béart

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