Portfolio | Les Gets DH 2025 : du chaos naît la gloire

Par Paul Humbert -

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Portfolio | Les Gets DH 2025 : du chaos naît la gloire

Une piste qui change d’heure en heure, un ciel capricieux qui déverse sa pluie sans se soucier du spectacle, des spectateurs plus motivés que jamais et venus en masse : voici la recette de la finale de descente des Gets ! Portfolio :

Dimanche matin, la pluie tombe à nouveau sur la piste des Gets. Les juniors s’élancent sur un tracé gras et piégeux…

Juniors

Cassandre Peizerat, la plus rapide des qualifications, part la dernière. La Française termine finalement troisième : un excellent résultat puisqu’il s’agit de son meilleur classement en Coupe du monde et de son premier podium.

C’est Rosa Zierl qui s’impose, avec un chrono de 5:03.

Le public est déjà nombreux, certains s’adonnant même à des concours de ventriglisse pour patienter avant les élites.

Chez les hommes, ils sont quelques-uns à survoler la catégorie et à attirer toutes l’attention des team managers des grandes équipes. On pense évidemment aux frères Alran, de l’équipe Commencal Muc-Off, mais aussi au champion du monde en titre Asa Vermette. Ce dernier doit toutefois se contenter de la deuxième place, à quatre secondes.

Till Alran signe une 4ème place, qui aurait pu lui échapper après avoir frôlé un piquet à la sortie du dernier bois.

Tyler Waite répond également présent et termine troisième.

Max Alran, lui, survole la course en 3:56, soit le même chrono que Ronan Dunne chez les Elites, ce dernier étant finalement plus rapide de quelques centièmes. Il faut toutefois préciser que les élites s’élancent sans pluie, mais sur une piste qui sèche par endroits, rendant certaines sections plus collantes.

Devant un public médusé, Max Alran signe un run d’exception sur une piste exigeante.

Les podiums juniors.


Dames

À l’échauffement, chacune reste dans sa routine : pédaler, s’étirer, réveiller le corps, les muscles, les réflexes.

Sur la piste, la pluie a cessé. Les pentes herbeuses sèchent, mais la boue se met à coller.

Parmi les premières à s’élancer, Marine Cabirou signe son grand retour. Elle réalise un chrono de référence qui tiendra presque jusqu’au bout. De retour après une blessure au dos, la Française prouve à tout le paddock, s’il en était besoin, qu’il faut encore compter sur elle.

Tahnée Seagrave, grande favorite, s’élance ensuite. Malgré une chute le matin même, ses trois premiers intermédiaires sont en vert. Mais son rythme s’effondre en fin de piste et elle doit se contenter de la 6ᵉ place.

À l’inverse, Camille Balanche construit son run progressivement : 9ᵉ au premier intermédiaire, elle remonte jusqu’à la 4ᵉ place. À l’arrivée, la Suissesse annonce également mettre un terme à sa carrière à la fin de la saison, qu’elle conclura devant son public lors des Mondiaux de Champéry.

Même schéma pour Gracey Hemstreet : la Canadienne, en pleine ascension cette saison, monte en puissance et signe un chrono de 4:55.

Elle déloge Marine Cabirou du hot seat.

Dernière à partir, Valentina Höll. La championne du monde, leader du général, reste une menace partout, mais peine à décrocher une victoire cette saison. Deux intermédiaires en vert ne suffisent pas : elle termine troisième. L’Autrichienne conserve toutefois son maillot de leader.

Le podium des femmes.


Hommes

Sur les bords de la piste, la foule est immense : on n’avait pas vu autant de monde aux Gets depuis les Mondiaux 2022. Les concours de ventriglisse improvisés se déroulent au son des tronçonneuses.

Les week-ends se suivent mais ne se ressemblent pas pour les équipes. Sur certaines pistes, les réglages mécaniques font la différence de quelques centièmes. Aux Gets, la recette est plus simple : rester sur son vélo, tenir sa ligne, crampons au sol du début à la fin.

Côté Français, Loïc Bruni et Dylan Levesque signent les meilleurs débuts de piste. Mais Levesque, pilote Scott, termine finalement 19ᵉ.

Déception pour Jackson Goldstone, victime d’une chute en finale exactement au même endroit qu’en Q1.

Une première égratignure sur son tableau de chasse jusque-là parfait cette saison.

Après la course, on remarque son vélo au lavage : dans un boîtier sous le pédalier, cinq poids en tungstène lestent la machine, un sixième étant même caché dans l’axe.

Amaury Pierron chauffe le public à blanc, prêt à rééditer son exploit de 2024 dans la boue. Mais il chute dans une des dernières sections critiques.

Sans cette erreur, difficile d’imaginer ce qui aurait pu l’empêcher de gagner.

Son frère Antoine Pierron prend la 8ᵉ place, confirmant qu’il n’a plus rien d’une ombre. Régulier et en progression, il faudra compter sur lui dans les courses à venir.

L’équipe Goodman, représentée par Nathan Pontvianne et Thomas Estaque, place ses pilotes en 15ᵉ et 21ᵉ positions.

Pontvianne signait son retour en Coupe du monde après une grosse blessure en début d’été.

Loris Vergier terminera 13ème.

Dans la tente d’échauffement, Ronan Dunne reste impassible, répétant ses gammes avant le départ.

Déjà sur le podium en 2024, Andras Kolb réalise l’un des runs les plus impressionnants de la course. Tout en glisse et en engagement, il est le seul à tenter la trajectoire intérieure du dernier passage technique.

Il prend la tête sur le hot seat avant le départ de Martin Maes.

Devant son fan club, le Belge monte en puissance. Ses images ne dégagent pas une impression de vitesse extrême, mais il ne commet aucune erreur et accélère à chaque intermédiaire.

Premier rider en pédales plates à rouler aussi vite depuis longtemps, il passe la ligne et s’installe en tête.

Dans le public, on croise un Marsupilami, Napoléon, des cônes de chantier et même un hockeyeur.

Loïc Bruni s’élance en terrain conquis. Mais malgré son aisance, le chrono est sans appel : ce n’est pas pour lui cette fois. Il reçoit toutefois une haie d’honneur du public.

Puis vient Ronan Dunne. L’Irlandais semble inaltérable. Là où tous connaissent des passages plus faibles, lui reste constant.

À l’arrivée, le chrono s’allume en vert : 3:56.

Il chasse Martin Maes du hot seat et prend place pour regarder le dernier à partir.

Rémi Thirion s’élance en dernier. Tout le monde connaît son talent et son aisance dans la boue. Tant qu’il n’a pas franchi la ligne, la menace est réelle. Mais une chute le prive du podium et le relègue à la 23ᵉ place. La foule exulte : la course est terminée, Ronan Dunne est vainqueur.

L’Irlandais met un terme à deux décennies de domination française sur ce tracé. Depuis 2004, aucun rider étranger ne s’était imposé aux Gets !

Les supporters irlandais jubilent, tandis que les Français, fair-play, envahissent la raquette d’arrivée dans la plus pure tradition haut-savoyarde.

La piste des Gets a encore offert un spectacle incroyable. Chaque course a sa saveur, et cette fois, la victoire s’est jouée au pilotage et à l’instinct.

Les résultats complets de la course :  www.vojomag.com/news/world-cup-dh-2025-7-dunne-et-hemstreet-survolent-maes-et-cabirou-2e

Nos trouvailles dans le paddock DH aux Gets 2025 :  www.vojomag.com/world-cup-2025-les-gets-nos-trouvailles-dans-les-paddocks

Par  Paul Humbert