EDR Morillon 2025 | Portfolio : clap de fin par Alex Rudeau et Elly Hoskin
Par Adrien Protano -

Pour l’ultime manche de la coupe du Monde d’enduro 2025, une nouvelle étape attendait les riders à Morillon, en Haute-Savoie. Si les classements généraux élites étaient connus, la bataille n’en fut pas moins belle et ce sont Elly Hoskin et Alex Rudeau qui remportent cette dernière manche EDR. Revivez ce week-end de course à travers nos plus belles images :
Morillon est une commune voisine de Samoëns, qui a déjà accueilli des coupes du Monde d’enduro par le passé. On retrouve assez logiquement un terrain similaire : alpin, pentu et mêlant portions dans les bois et traversées de pistes de ski dans l’herbe sur certaines spéciales.
Pour cette nouvelle manche, la course était organisée sur 4 jours : deux jours d’entraînements et deux jours de course. On compte ainsi 9 spéciales et 80 km en cumulé, pour plus de 5000 m de dénivelé négatif.
Le parcours a été choisi en complétant l’offre des pistes officielles avec des tracés créés par des riders locaux. Une création de piste a également eu lieu. Tous les tracés ne seront pas rendus officiels et balisés par la suite malheureusement.
Les reconnaissances se sont déroulées sur un terrain humide, voire carrément sous la pluie. Mais le soleil était de retour dès le premier jour de course, assurant une alternance délicate entre portions ouvertes sèches et bois glissants.
Le choix des pneus était ainsi crucial. On a vu Greg Callaghan partir en mud le premier jour : il remportera la troisième spéciale de la course.
Morillon et les alentours sont le lieu de vie et d’entraînements de plusieurs top riders : Greg Callaghan justement, Louis Jeandel et Morgane Charre, malheureusement blessée à la main pour cette fin de saison.
Chez les femmes, on comptait également Ella Conolly au rang des absentes, en raison de maladie/fatigue généralisée. Jack Moir, encore blessé, en a profité pour aller assister aux spéciales sur le bord de la piste.
Pour une première édition, Morillon a mis les petits plats dans les grands, avec des spéciales qui ont su susciter l’enthousiasme des riders et d’un public mêlant curieux et aficionados. L’affluence n’était évidemment pas comparable à celle d’une coupe du Monde de DH ou de XC, mais quelques centaines de personnes se rassemblaient chaque soir autour de la zone paddock où ont été aménagés des zones de jeu, de demo, de restauration, un bar…
Sur les spéciales du dimanche, on comptait un bon groupe prêt à braver la pente pour aller encourager les riders. Sur les derniers virages en herbes en bas des spéciales, il y avait encore plus de monde.
Cette coupe du monde d’enduro avait un petit air de course de descente, avec plusieurs arrivées sur les grands virages en herbe des pistes de ski.
Cette course intervient à une semaine de l’ultime course d’enduro de la saison : les championnats du Monde dans le Valais. Le joli maillot irisé d’Alex Rudeau va être remis en jeu !
C’est parti pour cette première journée de course !
Dans les paddocks, on aperçoit une curieuse fourche Rockshox qui présente une proéminence sur le bas des fourreaux.
Chez Yeti Fox Factory Racing, on teste également des pneumatiques prototypes de chez Kenda.
On observe aussi qu’une série de pilotes ont choisi un vélo au plus petit débattement pour cette manche, à l’image de Louis Jeandel qui a favorisé le Lapierre Zesty à son grand frère le Spicy, mais aussi le choix d’Alex Rudeau d’équiper son vélo d’une fourche Fox Float 36, en lieu et place de la plus grosse 38 habituelle ou de la Podium inversée (cf. Test nouveauté | Fox Podium : la révolution inversée ?).
En parlant du pilote français, son vélo était équipé d’une curieuse commande au guidon. Renseignement pris, elle permet de commander le blocage de l’amortisseur.
Dans les mains des pilotes de la marque Ari, un modèle qui joue les discrets avec cette chaussette en néoprène au niveau de la zone de l’amortisseur.
À plus les paddocks !
Dès la première spéciale, le ton est donné. Le terrain est naturel et rapide, même si les pluies des derniers jours peuvent rendre le grip parfois surprenant.
Le terrain va sécher au fur et à mesure de la journée, avec un soleil bien présent… De quoi donner lieu à des conditions idéales.
Les spéciales du samedi sont plutôt rapides et aériennes, ce qui contraste pas mal avec les passages plus naturels et pentus des spéciales qui attentent les pilotes le lendemain.
Ed Masters à la manoeuvre, avec toujours autant de style.
LE patron au bout de la première journée de course, c’est Jesse Melamed. Le pilote a signé le temps scratch sur les deux premières spéciales, et termine le samedi avec 5 secondes d’avance sur Alex Rudeau.
L’autre grosse information au bout de la première journée de course, c’est l’impressionnante chute de Charles Murray. Le pilote néo-zélandais s’est fait piéger par une compression dans un des larges passages en herbe et finit la journée bien secoué. Personne ne peut encore affirmer s’il prendra le départ demain.
Derrière, la bataille fait rage également : le local Greg Callaghan, Lief Rodgers et Tommaso Calonaci se tiennent dans un mouchoir de poche.
Chez les Femmes, Elly Hoskin devance Delia Da Mocogno et Raphaella Ritcher. Rien n’est encore joué, mais la pilote canadienne est parvenue à se ménager une petite avance de plus de 12 secondes après ces quatre premières spéciales.
De la bataille et du suspense, on en retrouve chez les Juniors Hommes où deux Français s’opposent ! Hugo Marti Montessinos a créé la surprise en étant plus rapide que le leader de la coupe du monde, Melvin Almueil.
L’histoire est bien différente chez les Juniors Femmes, puisque la Française Élise Porta a tué tout suspense… avec plus de deux minutes d’avance.
Une première journée riche en émotions !
Les deux gagnants de la veille (et compatriotes) se souhaitent bonne chance avant le départ du dimanche.
Malgré les petits doutes de la veille, Charles Murray est bien en route vers les premières spéciales.
En plus d’être plus naturelles, les spéciales de ce deuxième jour réservaient également de petites (mais méchantes) relances aux pilotes.
Fait de course : Dan Booker est victime d’un souci de transmission et déraille au pied de cette remontée dans la spéciale 5 (il signe le 67e temps de la spéciale, ce qui lui fait perdre 11 places au classement général).
Meilleur temps sur la spéciale 5, troisième sur la spéciale 6… Alex Rudeau frappe fort en ce début de dimanche.
Seul Jesse Melamed lui rend coup pour coup, et les deux hommes se tiennent en moins de trois secondes à ce stade.
Elly Hoskin, quant à elle, continue sa démonstration.
Très attendue par le public pour ses passages (très) raides, la spéciale 7 va livrer du spectacle ! Plusieurs pilotes manquent d’adhérence et doivent poser le pied… jusqu’à un certain Charles Murray qui va littéralement faire une sortie de piste, suivi de Jesse Melamed dans la foulée.
L’avant dernière spéciale s’avère longue, 8 minutes pour les plus rapides, et éreintante avec un profil assez plat et un terrain technique, rempli de racines et de petits pièges ici et là.
Et voilà que les premiers pilotes font déjà leur arrivée dans les derniers virages en herbe pour rallier la raquette d’arrivée au sein du village.
Cette manche de Morillon fait office d’au revoir pour plusieurs grands noms de la discipline qui ont annoncé la fin de leur carrière professionnelle. C’est notamment le cas de Christian Textor, mais aussi de Matt Walker… Champagne !
En haut de la neuvième et dernière spéciale du jour, les pilotes regardent les vidéos Gopro réalisées durant les reconnaissances pour se remémorer les trajectoires et subtilités. La concentration est totale.
Jesse Melamed dans sa bulle. Deux secondes le séparent de la victoire, tout est encore possible.
Malgré une bonne spéciale du Canadien, Alex Rudeau s’offre le scratch sur cette dernière descente, histoire de remporter cette manche de Morillon avec la manière.
« Je me sens bien, c’est ma 22e victoire et la dernière remonte à 2023, également en France, donc je pense que l’ambiance en France me convient bien. J’aime beaucoup ce format, avec deux jours de course », confiait-il à son arrivée.
« Si je n’avais pas heurté autant d’arbres, j’aurais peut-être remporté la course », plaisante Jesse Melamed, tout en se disant ravi d’avoir atteint son objectif principal qui était de rester sur le podium. Lief Rodgers complète le podium.
De quoi mettre le pilote français en parfaite confiance avant les championnats du monde du week-end prochain !
Sans surprise, la course est remportée par Elly Hoskin chez les femmes. Elle termine avec plus de 23 secondes d’avance sur Raphaela Richter. Simona Kuchynková a réussi à défendre sa place face à Nadine Ellecosta et monte sur la troisième marche du podium.
« Je suis vraiment très heureuse, ça a été une longue, longue semaine et je suis vraiment contente d’avoir pu confirmer ma victoire lors de la dernière spéciale, j’avais vraiment hâte d’y être. Ma mère m’envoyait des SMS toute la journée, me disant à l’aide d’émojis à quel point je m’en sortais bien. Rafa (Richter) m’a vraiment mis la pression pendant un moment, puis j’ai fait une bonne huitième spéciale et j’ai juste dû tenir le coup lors de la dernière », détaille Hoskin.
Chez les Juniors Femmes, la Française Élise Porta s’est imposée avec autorité puisqu’elle franchit la ligne en 52:39, soit avec plus de 3 minutes et 35 secondes d’avance sur ses plus proches poursuivantes, Chloe Bear et Lacey Adams. « Le premier jour était super cool, je suis super contente d’avoir gagné avec cette avance sur les autres filles, j’ai juste essayé de conserver mon avantage aujourd’hui et de rester sur mon vélo, en roulant avec fluidité », explique la gagnante du jour.
Chez les Hommes, le Français Melvin Almueis avait à cœur de gagner devant son public… Il termine avec 22 secondes d’avance sur un autre français, Hugo Marti Montessinos. Áron Babó termine troisième.
LE CLASSEMENT GÉNÉRAL EDR 2025
Pas de surprise en tête des classements généraux à l’issue de la saison 2025 Elite. Les gagnants étaient connus depuis la dernière manche des EDR. En revanche, derrière eux, tout pouvait encore bouger.
Chez les femmes, on retrouve Ella Connoly, devant Simona Kuchynková et Nadine Ellecosta.
Très régulier cette saison, Slawomir Lukasik s’impose au général devant Jesse Melamed et Charles Murray.
« Je suis ravi d’être sur le podium général, mais c’est un peu difficile parce que j’étais deuxième. J’ai eu un week-end mouvementé, avec de très bonnes performances et spéciales, puis quelques chutes et erreurs. C’est assez difficile mentalement parce que j’ai tout donné cette saison et que la troisième place au classement général reste un résultat incroyable, mais j’étais troisième l’année dernière, donc mon objectif était d’être deuxième ou premier. Nous allons devoir revenir et réessayer », confie Charles Murray.
En junior dames, Lacey Adams repart avec le trophée de cette saison 2025, devant Lucile Metge et Chloe Bear.
Chez les juniors hommes, le Français Melvin Almueis devance Hugo Marti Montessinos et Áron Babó.
En 2027, la Haute-Savoie accueillera des super-mondiaux, regroupant toutes les disciplines du cyclisme. La zone du « Grand Massif » est fléchée pour l’enduro. Est-ce que Morillon sera le théâtre de cette bataille pour le maillot arc-en-ciel ?
Les résultats complets de l’EDR de Morillon : https://www.vojomag.com/news/morillon-edr-2025-resultats-de-la-coupe-du-monde-vtt-enduro/