Pass’Portes gravel : retour sur la première édition

Par Paul Humbert -

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Pass’Portes gravel : retour sur la première édition

En marge du VTT, du VTTAE et de la Pass’portes pédestre, les organisateurs de la grande rando all-mountain de début d’été dans les Portes du Soleil ont inauguré la première Pass’portes gravel. Le gravel et la montagne, c’est deux univers qu’on a envie d’associer, mais organiser un évènement qui les rassemble n’est pas une sinécure. Julie et Esteban, un des papas de Vojo, nous racontent leur première édition :

 

 

Julie : Venant de Belgique, on avait envie de rouler en montagne sur des chemins accessibles en gravel, et cet évènement est rassurant car on sait qu’on sera encadré et le tracé balisé. Je ne pars pas seule avec une trace sans savoir si ça va passer ou pas. Et si on ajoute l’encadrement, les ravitaillements et l’ambiance de la Pass’Portes, ça semblait prometteur.

 

 

Esteban : Par rapport à la Pass’Portes à VTT que j’ai déjà pu faire, on double l’expérience puisque le gravel se déroule sur deux jours. On reprend le concept de base de la Pass’Portes en traversant la frontière dans une aventure encadrée : un bikepacking pour bébé quoi ! La particularité de la Pass’Portes gravel est qu’une nuit est prévue à Morgins, en Suisse.

 

 

Julie : J’avais vraiment une part d’appréhension quant au dénivelé, mais j’attendais également les paysages grandiose avec impatience.

 

 

Esteban : Cela va faire deux ou trois ans qu’on roule en gravel aujourd’hui, et l’année dernière nous nous étions élancés sur la Tuscany Trail où les paysages étaient très beau, la nourriture au top (l’Italie quoi), mais la trace pouvait être améliorée. A la Pass’Portes, j’avais envie d’en prendre plein la vue, mais j’avais peur de nous retrouver avec des gros gros dénivelés face à nous. On roule avec un Sauvage Lapiste et un Léon Graal. On a choisi des pneus un peu plus larges et cramponnés qu’habituellement et on a évidemment emporté tout notre matériel de réparation et une bonne dose de crème solaire. 

Jour | Morzine – Morgins : 58 km, 1987 m D+, 1583 m D-

 

 

Esteban : Sur place, on est accueillis avec le sourire et le cadeau des participants de la Pass’Portes : une banane Camelbak qui nous sera également bien utile en gravel. On découvre qu’on sera accompagnés par Antoine Montegani, qui a conçu le tracé de cette rando, et deux secouristes en quad. On dépose notre sac d’affaires pour le soir et ce dernier prendra seul le chemin de la Suisse.

 

 

Le départ s’est fait en groupe, et rapidement dans la douleur puisqu’au bout de 5 km une sacrée montée nous attendait. Finalement, on s’est vite retrouvés à discuter avec un petit groupe. Et avec ce petit groupe, nous sommes vites restés soudés : personne n’était là pour un quelconque chrono et tout le monde s’attendait. C’est la bonne surprise de cet évènement, nous avons pu rouler en groupe et nous serons ravis de les retrouver sur un prochain évènement.

Julie : La première journée était la plus dure des deux, et plus orientée vers la montée, mais on en a pris plein les mirettes. C’était difficile mais l’arrivée vers le Roc d’Enfer était géniale. J’ai bien souffert dans la longue descente vers Abondance, mais j’ai ensuite vraiment apprécié la longue portion en fond de vallée, au bord de la rivière, en direction de Châtel. On a croisé des touristes et des Pass’Porteurs VTT amusés par nos vélos.

En arrivant le soir à Morgins, un petit village bien mignon, on était ravis de retrouver une cabane de ravitaillement. Les premiers arrivés ont attendu les autres, on est restés ensemble à siroter des bières jusqu’au moment de se séparer pour la soirée : chacun était libre de choisir son logement et son lieu de dîner.

 

 

JOUR 2 | Morgins – Morzine : 61 km, 2409 m D+, 2782 m D-

Julie : La deuxième journée était toujours aussi belle, et plus roulante, sans ces grandes descentes où on perd parfois le plaisir en gravel. On a eu droit à plein de portions en balcon pour profiter du paysage. Le ravito à Champéry était un peu décevant et ça a coincé au niveau des remontées qui affichaient une longue attente, mais ça ne nous a pas gâché notre plaisir. J’oubliais de préciser : oui, on a pris la grande remontée mécanique de Champéry pour éviter une montée qui ne se prêtait pas vraiment au gravel pour une rando « grand public ».

Pendant la sortie, Antoine apportait de la cohésion entre les différents participants. Il n’a pas hésité à glisser deux ou trois conseils (Antoine est guide est moniteur avec Season Guiding).

 

 

Esteban : J’ai bien aimé l’arrivée où tout le monde a été regroupé pour passer la ligne ensemble. On jette nos dernières forces dans la bataille et c’est gai d’arriver dans un endroit vivant comme le salon de la Pass’Portes. Arrivée à Morzine oblige, on a goûté à la fondue au chocolat ! On a ensuite enchaîné avec des bières avec certains des participants pour un apéro qui s’est bien prolongé. 

Julie : À l’arrivée, on est vraiment fier de soi !

 

 

Que retenir ?

On a adoré découvrir la montagne et ses paysages en gravel, dans un esprit Pass’Portes adapté tant que faire se peut à la discipline. Sans trop de surprise, on s’est quand même retrouvés sur des pistes où nos vélos trouvaient leurs limites : des grands chemins truffés de pierres qui roulent et où ça devient vraiment désagréable. Toutefois, l’ensemble du parcours nous a donné envie de revenir ! C’était chouette de voir plus de femmes que sur la rando VTT et de trouver un bon petit groupe pour partager ça. L’organisation était vraiment bien, malgré les couacs en Suisse au ravito et sur les remontées.

 

 

Côté pistes d’améliorations, on verrait peut-être une soirée rassemblant tous les participants autour d’un repas plutôt que de disperser tout le monde dans ce moment convivial. D’autre part, les végétariens que nous avons rencontrés pendant l’évènement auraient aimé certaines options sans viande sur certains ravitos.

 

 

À l’année prochaine, et rendez-vous ici pour notre vidéo et portfolio de la Pass’Portes 2023 :https://www.vojomag.com/passportes-2023-la-banane/ 

Photos : Pass’Portes du Soleil / Keno Derleyn / Denis Angheben.

ParPaul Humbert