Vidéo | Les échecs n’existent pas : de Chamonix à Zermatt en VTT

Par Adrien Protano -

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Vidéo | Les échecs n’existent pas : de Chamonix à Zermatt en VTT

Avec « Les Échecs n’existent pas« , Jules Dreyer et Valentin Schindler livrent un film qui dépasse largement le cadre du VTT enduro. Leur documentaire retrace la tentative d’établir un premier temps de référence sur la mythique Haute Route entre Chamonix et Zermatt, une traversée habituellement réservée à l’alpinisme, que le duo a choisi de revisiter, déplacer et questionner.

Le tracé imaginé reprend l’essence de la haute montagne : 220 km, 12 000 m de D+, et un objectif ambitieux, relier Chamonix à Zermatt en moins de 48 h, uniquement par des sentiers techniques et engagés. Mais derrière le défi sportif, c’est surtout une réflexion intime qui se dessine : comment affronte-t-on l’échec lorsqu’on s’aventure sur un terrain où personne n’a encore osé tenter ce format ?

Jules, réalisateur et pilote, le raconte sans détour : « Je n’avais pas envisagé l’échec. Pas une seconde. Et c’est pour ça que l’idée même d’y être confronté est devenue si difficile à accepter. Dans la conception du projet, dans l’entraînement, dans l’enthousiasme qui accompagne les longues semaines de préparation, l’échec ne fait pas partie du paysage. Il n’a pas sa place. Tout est construit pour que le défi vive, pour qu’il avance, pour qu’il aille au bout ».

Valentin décrit un ressenti plus abrupt : « Je n’avais pas envisagé l’échec. Pas une seconde. Et c’est pour ça que l’idée même d’y être confronté est devenue si difficile à accepter ».

Ces mots prennent une autre dimension lorsque l’on découvre le film : on y voit deux athlètes avancer, douter, s’accrocher… puis décider de ne pas aller au bout du tracé. Une décision lourde, mais qui ouvre une porte inattendue : et si l’échec n’était pas ce qu’on pensait ?

Le film met en lumière quelque chose d’essentiel : dans un projet aussi dense, la réussite ne se limite jamais à la ligne d’arrivée. Jules l’exprime clairement : « On a pris énormément de plaisir à imaginer ce défi, à s’entraîner, à construire l’aventure… et aussi à réaliser un documentaire qui raconte tout ça. Le plaisir du processus plutôt que l’obsession du résultat. La joie n’est pas concentrée dans un instant final. Elle se niche partout : dans les repérages, les discussions techniques, les choix d’itinéraires, l’excitation de la préparation physique, l’écriture des images, les doutes partagés. Je pense que si l’on prend du plaisir uniquement dans la réussite d’un projet, on se trompe. Et on se laisse toutes les chances de finir déçu ».

Par Adrien Protano