Une pré-coupe du monde de XC vu de l’intérieur, c’est comment ?

Par Léo Kervran -

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Une pré-coupe du monde de XC vu de l’intérieur, c’est comment ?

Située dans le Val d’Aoste italien à quelques minutes de la frontière avec la France, La Thuile est une destination prisée des enduristes mais le village accueille aussi chaque année l’une des plus belles courses de XC de la saison, dernière étape des réputés Internazionali d’Italia. On avait l’opportunité d’y aller cette année mais personne n’était suffisamment entraîné chez Vojo, alors on y a envoyé notre voisin bien affuté, Rémi Groslambert. Il nous raconte son expérience :

A côté du vélo… il est encore dans le vélo ! Rémi, c’est le co-fondateur d’Evoride Wheels, un monteur de roue qui propose des modèles pour toutes les disciplines du vélo. S’il dispose de sa propre gamme de roues en carbone, il peut aussi faire du montage à la carte avec tous types de produits comme tout bon monteur. Allez, on lui laisse la parole.

« Cette idée d’aller faire la HC [course UCI Hors Classe, le dernier échelon avant les coupes du monde] de La Thuile est sortie lors d’une discussion avec Paul lors d’une pause déjeuner. Je n’avais rien de prévu ce week-end, c’était après mon objectif des championnats de France marathon, pas loin de la maison et j’avais eu de bons échos sur le circuit, alors pourquoi pas ?

J’avais prévu d’y aller le vendredi pour faire la reconnaissance mais trop de travail, donc j’y suis allé à la journée. Départ 8h30 d’Annecy, j’ai quand même le temps de faire la reco et je retrouve quelques Français bien connus sur place comme Max Loret et Thomas Griot. Le circuit est vraiment technique, il faut bien le rouler avant la course pour le maîtriser et avoir les lignes en tête.

On peut le diviser en deux parties : une super physique et raide avec des remontées sur pistes de ski, des obstacles artificiels comme des sauts, des relevés… Avec une bosse de 4 min, c’est assez long pour du XCO. La deuxième partie est naturelle le long d’un torrent, super belle, bien plus punchy, les effort sont plus courts mais bien plus techniques, il fallait vraiment bien connaître ses lignes car il y a des cailloux et des racines un peu partout.

Je me rends compte qu’avec mon semi-rigide sans tige de selle télescopique, ça allait être compliqué. Sur mon deuxième tour de reco avec Max [Loret], je prenais 5 secondes en bas de chaque descente. Répété sur 7 tours, ça fait beaucoup ! Mais c’est un circuit vraiment cool, ultra technique mais avec des parties bien naturelles, quand tu le connais bien il y a du flow sans qu’on se mette en danger car il n’y a rien d’extrême. Il n’y a pas une partie où on se dit qu’elle sert à rien, le circuit est complet.

Je prends un départ un peu en arrière, je ne sais pas pourquoi mais ça m’allait bien car il y a un long effort juste derrière et j’aime bien partir un peu en dedans quand c’est comme ça, je profite de la longue bosse pour remonter et me placer gentiment. Je remonte top 30, les 25 premiers marquaient des points UCI donc c’est parfait. Comme attendu je perds du temps dans les descentes mais ce n’est pas pas ultra gênant dans les 2 premiers tours car on est encore bien en file.

Après 2 tours et demi je sens que mon état de fraîcheur (championnats de France marathon 7 jours avant, course en Suisse le mercredi) commence à me le faire payer. En plus de ça, j’ai une petite perte de pression à l’arrière qui m’empêchait de prendre deux gros obstacles. Le circuit est relativement court et avec le plateau et les tops pilotes devant, je savais que je risquais de sortir aux 80 %.

C’est ce qui s’est passé mais j’ai pris du plaisir quand même. C’est une hors classe donc il y a plein de nationalités, j’ai roulé avec des kazakhs, des espagnols… C’est sympa. Pour bien faire, il faudrait arriver plus frais et surtout rouler en tout-suspendu avec une tige de selle télescopique mais le circuit donne envie de revenir, c’est sûr ! C’est le plus technique de l’année je pense, bien plus que Nove Mesto. »

Pour l’anecdote, cette petite parenthèse XCO s’est bien vite refermée puisque dès la semaine suivante, Rémi était au départ des 140 km de la MB Race… qu’il a remporté !

Résultats complets

Photos Internazionali d’Italia Series

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