Shimano GRX : 3 nouveaux groupes pour le gravel

Par Léo Kervran -

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Shimano GRX : 3 nouveaux groupes pour le gravel

Mis à part quelques rares pièces comme le dérailleur arrière Ultegra RX, Shimano ne disposait pas encore dans sa gamme de véritable groupe dédié au gravel et à l’aventure, contrairement à son principal concurrent Sram. Le vide est aujourd’hui comblé, puisque la marque japonaise dévoile une toute nouvelle famille de composants spécialement conçues pour ces pratiques : les GRX. Présentation.

Les séries GRX intègrent les dérailleurs, le pédalier, les manettes, les étriers et les roues mais pas les cassettes, les chaînes et les disques. Shimano conseille d’utiliser les produits déjà existants dans ses gammes route ou VTT les plus polyvalentes : Tiagra, 105 et Ultegra côté bitume ou Deore, SLX et Deore XT côté racines (en 10 ou 11 vitesses, et il n’est donc pas question du dernier XTR puisque celui-ci est désormais en 12 vitesses).

Les pédaliers

Les pédaliers GRX seront disponibles en mono ou double plateau, pour du 10 (double uniquement) ou du 11 vitesses. Les monoplateaux, de 40 ou 42 dents, intègrent le design narrow-wide de Shimano appelé Dynamic Chain Engagement pour limiter au maximum les risques de déraillement.

Les pédaliers double plateau offrent le plus grand ratio jamais proposé par Shimano avec un écart de 16 ou 17 dents entre les deux couronnes : 48-31 (série RX800) ou 46-30 (série RX600). Le pédalier 2×10 n’est disponible qu’en gamme RX600 et donc en denture 46-30. Les pentes rencontrées en gravel étant plus variées que sur route, Shimano a fait le choix de la polyvalence plutôt que de l’étagement serré.

La principale caractéristique de ces pédaliers vis-à-vis des autres gammes Shimano est leur ligne de chaîne. Ils ont en effet été décalés de 2,5 mm vers l’extérieur. Cela permet de décaler également le dérailleur avant et d’offrir ainsi plus de dégagement pour pouvoir monter des pneus plus larges ou pour les conditions difficiles.

Sur la balance, ces pédaliers vont de 655 g à 819 g suivant le niveau de gamme et la configuration choisie.

Les dérailleurs avant

Le décalage du pédalier se répercute donc sur ces dérailleurs. Les pédaliers et dérailleurs avant GRX ne sont donc pas compatibles avec les autres gammes Shimano. Les dérailleurs mécaniques et électriques RX800 acceptent l’écart de 17 dents du pédalier RX800 tandis que le dérailleur mécanique RX400 ne peux pas aller au-delà des 16 dents du pédalier RX600.

Côté poids, les dérailleurs mécaniques sont à 95g tandis que le dérailleur électrique pèse 131g.

Les dérailleurs arrière

Les dérailleurs arrières adoptent la technologie Shadow+, issue du VTT, qui permet de stabiliser la chape et limiter les risques de déraillement. Tous les modèles sont disponibles en 2 longueurs de chape, selon qu’on choisisse de les associer à une cassette « route » en 11-30 ou 11-34 ou à une cassette « VTT » en 11-40 ou 11-42.

Comme pour l’avant, il n’y a pas de dérailleur arrière dans la série RX600. Les poids vont de 251g à 322g suivant la déclinaison choisie (chape longue/courte, électrique/mécanique).

Les manettes

Les manettes sont probablement les pièces les plus travaillées de la famille GRX. Le caoutchouc des cocottes a été travaillé et strié pour offrir un grip excellent en toutes circonstances. Les leviers de freins sont plus incurvés que les modèles de route pour faciliter la préhension même sur les chemins chaotiques.

Côté freinage justement, seuls les freins à disque hydrauliques sont au programme. La série RX800 dispose par ailleurs de manettes avec la technologie Servo-Wave (ST-RX815), comme sur les freins de VTT pour offrir une puissance de freinage similaire. Pour ceux qui préfère plus de modulation ou un toucher plus proche des manettes de routes, les RX810 et les manettes des séries RX600 et RX400 n’embarquent pas le Servo-Wave.

Shimano a également pensé à ceux qui utilisent une tige de selle télescopique en gravel, une pratique très à la mode outre-atlantique. Sur la manette gauche RX800 mécanique, le levier de vitesse habituellement destiné au changement de plateaux dispose ainsi d’une course totale de 9 mm pour pouvoir actionner une tige de selle lorsqu’on roule en 1×11. Une manette gauche « classique » de transmission monoplateau, sans shifter, reste disponible dans les gammes RX800 et RX600.

Enfin, Shimano laisse la possibilité de monter une paire supplémentaire de leviers de freins de part et d’autre de la potence comme on le voit parfois sur Paris-Roubaix ou en cyclocross. Dans ce cas, la Durit sort de la cocotte, se connecte à cette manette et ressort de l’autre côté pour aller en direction du frein. Il n’y a pas de système particulier à utiliser comme avec des freins à câbles mais la purge risque d’être un peu plus compliquée…

Sur la balance, les manettes vont de 565g à 613g la paire suivant la configuration choisie. Les poids des leviers additionnels ne nous ont pas été communiqués.

Les étriers

Les étriers GRX utilisent le standard Flatmount très courant en route et que l’on retrouve désormais sur certains VTT. Disponibles en séries RX800 et RX400, ils sont compatibles avec des plaquettes classiques ou des plaquettes IceTech à ailettes pour mieux dissiper la chaleur.

L’étrier RX400 pèse 143g et on ne connaît pas encore le poids du RX800 mais il devrait être assez proche.

Les roues

Enfin, Shimano complète la gamme avec une nouvelle paire de roues. Les WH-RX570 (à vos souhaits) disposent d’une jante très basse de 22 mm de hauteur, et plutôt large pour la catégorie avec 21,6 mm. Elles sont donc plus proches de roues de VTT que de roues de route mais ne sont pas au format Boost et n’acceptent que des axes traversants de 12 mm. Tubeless Ready, elles seront disponibles en 700c (1600g) et en 650b (1540g).

Shimano oblige, le disque se monte en Centerlock.

Vous l’aurez remarqué, seule la gamme RX800 est complète. En-dessous de cette gamme, de nombreux composants n’existe que dans une version : RX600 uniquement pour le pédalier, RX400 uniquement pour les étriers et les dérailleurs. Bien sûr, toutes les gammes sont compatibles entre elles donc les mélanges ne poseront aucun problème mais c’est un choix surprenant de la part de Shimano qui nous a plus souvent habitué à offrir des groupes très complets.

Quoi qu’il en soit, les produits présentés seront disponibles en juin pour les versions mécaniques et en août pour les versions électriques.

Plus d’infos : bike.shimano.com

ParLéo Kervran