Schwalbe Aerothan : la chambre à air (encore) réinventée

Par Olivier Béart -

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Schwalbe Aerothan : la chambre à air (encore) réinventée

A l’heure où le tubeless règne (presque) sans partage dans le monde du VTT, Schwalbe arrive sur le marché avec un nouveau produit surprenant : une chambre à air ! Mais pas n’importe laquelle… Développée avec BASF, produite en Allemagne au siège de la marque, c’est bel et bien à un produit très high-tech que nous avons affaire ici. Découverte :

Entre les fameuses chambres à air Michelin Latex et les plus récentes Tubolito à la couleur orange très reconnaissable, il ne s’agit clairement pas de la première tentative de faire évoluer ces bons vieux tubes, habituellement en caoutchouc noir. Même Schwalbe s’y était déjà essayé en 2015 avec ses « Evolution Tubes » bleues, et déjà en Aerothan.

Mais, à en croire les propos du responsable du développement, le résultat obtenu avec les premiers modèles n’était pas pleinement satisfaisant. Ils ont donc remis l’ouvrage sur le métier pour développer une nouvelle génération de Schwalbe Aerothan, basée sur une matière première revue (mais toujours développée avec BASF), mais surtout sur un process de fabrication lui aussi revu en profondeur.

Le matériau

L’Aerothan n’est pas une forme de caoutchouc, mais du polyester-polyuréthane thermoplastique, doté de propriétés physiques intéressantes pour cet usage. Schwalbe met en avant sa haute résilience, sa grande résistance à la traction et aux chaleurs extrêmes (surtout utiles sur route avec des freins sur jante), son élasticité et sa résistance à l’usure. Il est aussi recyclable.

Sur le banc d’essai de la marque, ces nouvelles chambres à air Aerothan se sont montrées deux fois plus résistantes à la perforation qu’un modèle classique. Idem pour le test de la guillotine, simulant une crevaison par pincement. Ce qui autorise, toujours selon Schwalbe, à rouler à des pressions jusqu’à 1 bar seulement en limite basse pour un usage VTT. Et en cas de crevaison, l’Aerothan n’éclate en principe pas, mais laisse échapper l’air très doucement.

Le poids est aussi un avantage. Si on n’atteint pas les records des premiers modèles Aerothan bleus, on reste dans des valeurs très basses : 95g pour la version « XC » (pour 87g annoncés) et 122g pour la version « Enduro » (pour 116g annoncés). Idéal aussi pour ne pas trop alourdir le vélo si on les utilise comme chambres à air de réserve.

La construction

Par rapport à la première version, changement de taille : la fabrication de ces nouvelles chambres à air Aerothan transparentes est rapatriée à la maison mère, en Allemagne, un peu au Sud de Cologne, non loin de la frontière belge.

Une nouvelle ligne d’assemblage semi-automatisée a été créée afin de maîtriser pleinement le process de fabrication très complexe. De nouvelles techniques laser ont été développées et brevetées pour former, couper et assembler de manière fiable les chambres.

Précautions d’usage

Comme tout produit pointu, mieux vaut bien lire la notice avant l’emploi. Là, on découvre qu’il est important de ne pas trop gonfler la chambre à air avant la mise en place dans le pneu : 0,3bar maximum. Autre précaution, qui sera plus difficile à respecter sur le terrain si on envisage d’utiliser les Schwalbe Aerothan comme chambres de réserve en cas de crevaison… elles ne supportent pas bien le contact avec le latex et autres produits anti-crevaison. Du moins en théorie. Nous verrons sur le terrain ce qu’il en est et si un nettoyage sommaire de l’intérieur du pneu permet de s’en sortir ou s’il faut vraiment être méticuleux.

Plus encore qu’avec un produit classique, il faut aussi être attentif au choix de la taille avec les Schwalbe Aerothan. Outre le diamètre (26, 27,5 ou 29″ pour les modèles VTT), il y a deux sections : une pour les pneus entre 2.1 et 2.4″ de largeur et l’autre pour des pneus entre 2.5 et 3.0″. Comme elle a une certaine mémoire de forme, Schwalbe recommande de rester sur des tailles de pneus très proches après le premier montage (pas de passage de la chambre d’un pneu en 2.5 à un 2.8″ après quelques semaines par exemple).

En cas de crevaison, il sera toujours possible de réparer, mais uniquement avec les « Glueless Patches » de Schwalbe, car d’autres modèles risqueraient d’avoir du mal à adhérer durablement à la surface de cette chambre bien particulière.

Enfin, on constate aussi que la valve a été modifiée par rapport aux premières chambres Aerothan. Elle n’est plus transparente, mais noire, et semble bien plus solide que la précédente.

Même si le mode d’emploi recommande d’être très précautionneux lors de la mise en place de la chambre dans le pneu et sur la jante, nous avons trouvé l’opération simple, notamment grâce au fait que la chambre se place naturellement dans le pneu et n’a pas du tout tendance à rester coincée entre les tringles du pneu et les crochets de la jante. Le gonflage est aussi très facile et, par rapport à du latex liquide mis dans le pneu, le poids est assez similaire.

Nous n’avons reçu ces chambres que quelques jours avant la présentation et nous n’avons pas encore eu l’occasion de les rouler suffisamment pour vous donner des impressions correctes. Rendez-vous donc d’ici quelques semaines quand nous aurons emmagasiné plus de kilomètres. Vont-elles réussir à nous convaincre de faire un « retour aux chambres » après plus d’une décennie en Tubeless ?

Restera le prix, qui est plutôt corsé pour une chambre à air, aussi technique soit-elle : 27,90€ pièce pour le modèle MTB et 29,90€ pour le MTB+. C’est un peu plus que chez Tubolito, et il faudra donc qu’elles fassent preuve de réelles qualités sur le terrain pour se faire une place sur le marché. Elles présenteront néanmoins peut-être une alternative crédible pour ceux qui trouvent les montages tubeless avec latex complexes à mettre en place.

Plus d’infos : https://schwalbe.com/aerothan/

ParOlivier Béart