Nouveauté | Pivot Phoenix : le DH à deux chaînes est là
Par Léo Kervran -
Après deux ans de tests et de prototypage, le nouveau Pivot Phoenix de DH se dévoile enfin dans une version commerciale ! Entièrement en carbone, le cadre diffère de celui qu’on a pu apercevoir sur les coupes du monde ces dernières saisons mais arbore toujours cette étonnante transmission à deux chaînes. Voici toutes les informations :
Environ 20 000 $ le cadre par prototype : c’est le coût des Pivot Phoenix de Bernard Kerr, Jenna Hastings et Jakob Jewett, les fameuses machines aux tubes en carbone et jonctions en aluminium usiné. Chris Cocalis, le fondateur de la marque, ne le regrette absolument pas : « We go racing to build better bikes overall », nous a-t-il expliqué. En revanche, c’est un peu plus compliqué à assumer pour un modèle de série, même pour une marque aux tarifs aussi élevés que ceux de Pivot…
Pour le Phoenix de série, la marque est donc revenue sur un cadre entièrement en carbone, son matériau de prédilection. Cocalis ne ferme pas complètement la porte à commercialisation de certains vélos construits comme les prototypes, « Ça pourrait être envisageable pour des modèles bien précis, avec une géométrie sur mesure, pour des versions spéciales », mais ce n’est pas pour tout de suite : « Il y aurait des choses à revoir à l’atelier et en production pour que ce soit réellement faisable », conclut-il.
En revanche, une chose n’a pas changé : la suspension à point de pivot haut avec deux chaînes, plutôt qu’un système classique avec galet de renvoi ! Derrière, on trouve une version modifiée de l’habituelle architecture DW-Link chère à Pivot.
En effet, le Phoenix passe sur un système à point de pivot haut (ou « semi-haut » selon le discours de la marque), très en vogue en DH depuis plusieurs années, et en 6 bar linkage avec deux biellettes pour guider le triangle arrière contre une seule auparavant. Au-dessus, un nouveau basculeur vient actionner l’amortisseur, qui a changé de position et se trouve désormais à la verticale devant le tube de selle.
Interrogé sur d’éventuelles déclinaisons de ce concept sur d’autres vélos comme le Firebird d’enduro, Chris Cocalis a répondu que le pivot haut devait encore faire l’objet de test mais qu’à l’heure actuelle, il ne pensait pas que ce soit réellement intéressant. Le 6 bar linkage, en revanche, aurait plus de potentiel.
On le rappelle, l’intérêt principal du point de pivot haut est d’avoir une roue arrière qui recule sur les chocs, afin de moins « accrocher » les obstacles et de conserver plus de vitesse. Sur ce nouveau Phoenix, le recul atteint -21 à -22 mm à 150 mm de débattement, avant que la trajectoire ne revienne légèrement vers l’avant pour finir à -15 mm par rapport au point de départ.
Au total, la suspension développe 210 mm de débattement, soit 20 mm de plus que sur la génération précédente. Ce gain significatif vient du passage au format mulet, c’est-à-dire avec une roue arrière en 27,5″ plutôt qu’en 29″ comme devant. Pour faire « rentrer » la roue de 29″ derrière, il avait fallu réduire le débattement et cette fois, Pivot a décidé de faire le chemin inverse : réduire la taille de la roue pour retrouver du débattement. La marque explique que ce format correspond aussi aux préférences de Bernard Kerr, l’un de ses pilotes phares.
Quant au curieux système à deux chaînes, il n’a selon la marque que des avantages pour le programme du vélo : ce serait plus efficace avec moins de frottements qu’un galet de renvoi classique mais aussi plus silencieux, tout en réduisant considérablement les risques de déraillement. Le développement est équivalent à celui offert par un plateau de 37 dents et ne peut pas être changé. En revanche, Pivot assure que le réglage de la tension de la chaîne « de renvoi », celle entre les deux « plateaux », se fait facilement.
Côté géométrie, le Phoenix affiche en position Low un angle de direction de 62,5°, un reach de 460 mm en taille M, un stack de 635 mm dans toutes les tailles et des bases de 443 mm.
Ceci n’est toutefois que la configuration d’origine, car le comportement du vélo peut être ajusté grâce à plusieurs réglages :
- un flip-chip de géométrie (deux positions, High et Low) permet de redresser les angles de 0,4° à 0,5°, d’allonger le reach de 5 mm, de remonter le boîtier de pédalier de 6 mm et de raccourcir les bases de 3 mm
- le reach est ajustable au niveau du jeu de direction sur 3 positions, -5 / 0 / +5 mm. Combiné au flip-chip de géométrie et aux 4 tailles dans lesquelles le Phoenix est disponible, cela permet à Pivot d’offrir une plage de reach de 430 à 525 mm par incrément de 5 mm
- enfin, le vélo dispose aussi d’un flip-chip de suspension qui donne la possibilité d’avoir plus ou moins de progressivité en fin de course. La marque précise que les deux réglages fonctionnent avec des amortisseur à ressort air comme hélicoïdal.
Côté pratique, le Phoenix reçoit toutes les protections qu’on est en droit d’attendre sur un vélo de DH de ce niveau de gamme : triangle arrière, bumpers pour la fourche intégrés aux entrées de gaines, pièce pour protéger du frottement dans les bennes de pick-ups… On note aussi un boîtier de pédalier au standard BB92 plutôt que fileté, un choix fait pour installer un pédalier au Q-Factor standard et non un pédalier DH plus large afin d’avoir une position plus agréable et d’offrir un peu plus de dégagement aux manivelles dans les virages. Le jeu de direction est en ZS56 en haut comme en bas et l’axe de roue arrière en SuperBoost 157, une habitude chez Pivot.
Deux modèles et un kit cadre figurent au catalogue, tous disponibles en deux coloris (bleu/rouge comme ici et noir/or). Comptez 10 999 € pour la version Pro Saint, équipée de suspensions Fox 40 et Float X2 Factory, d’un groupe Shimano Saint (disques Galfer Shark), de roues DT Swiss FR 560 et de pneus Continental Kryptotal DH SuperSoft, 9099 € pour la version Ride GX DH en RockShox Boxxer et Vivid, Sram GX DH et Maven Bronze et roues DT Swiss 1900 ou 5399 € pour le kit cadre (avec pédalier et amortisseur Fox Float X2 Factory).
Plus d’informations : pivotcycles.com
En France, Pivot est distribué par Mohawk’s : mohawkscycles.fr