Martin Maes : « Je me disais qu’un Top 5 serait fantastique… »

Par Marie-Eve Rebts -

  • Sport

Martin Maes : « Je me disais qu’un Top 5 serait fantastique… »

Au lendemain de sa victoire historique en finale de la coupe du monde de descente à La Bresse, Martin Maes nous a accordé quelques minutes de son temps pour revenir sur cet exploit. Une véritable leçon de lucidité et de sagesse !

Remettons d’abord les choses dans leur contexte : Martin Maes, c’est avant tout l’actuel « numéro deux » au classement Enduro World Series derrière Sam Hill, et le récent vainqueur de la mythique étape à Whistler cet été. Mais le Belge a aussi une affection particulière pour la descente, discipline dans laquelle il avait remporté la Coupe de Belgique alors qu’il était adolescent, devant les spécialistes belges de la DH… déjà !

Ces dernières années, Martin a ainsi pris l’habitude de participer à la Coupe du monde de Fort William, avec à la clé une victoire chez les juniors en 2014 et une dixième place chez les élites cette saison. Il a aussi pris le départ à La Bresse ce week-end, « parce que c’était proche de la maison ». Tout simplement…

« J’ai aussi vu ça comme un bon entraînement pour les championnats du monde de Lenzerheide auxquels je vais participer »,ajoute le pilote. « Je suis encore jeune et après six années d’enduro, c’est toujours intéressant de faire autre chose, d’autant plus que mon team m’en offre la possibilité et me suit franchement dans cette aventure. »

« Ce week-end, je partais avec l’objectif de terminer dans le Top 10 comme à Fort William. Le terrain ici me convient bien puisqu’il est assez proche de celui de la maison. Je me disais qu’un Top 5 serait fantastique mais je n’avais même pas pensé à la victoire. J’ai seulement réalisé que c’était possible quand Gee (Atherton, deuxième de la course au final, ndlr) a fini son run et qu’il était derrière moi, car j’étais convaincu qu’il pouvait faire quelque chose ici et terminerait sans doute sur le podium. »

« Amaury était bien en avance sur mon temps dans les premières portions mais je savais que j’avais bien roulé sur la fin de la piste. En fait, j’ai senti en descendant que je faisais un bon run, car j’ai réussi à rouler un peu comme dans la Top of the World à Whistler il y a quelques semaines. Au-delà de la victoire, je suis super satisfait d’avoir réussi à rouler comme ça, à la limite et sans faire d’erreur – ce qui est franchement compliqué à tenir même durant deux ou trois minutes. Je dirais même qu’au final j’ai pris moins de risques ici à La Bresse qu’à Whistler car en enduro, on roule une seule fois la piste avant d’aller à fond dessus. En descente, on a plus le temps de faire des repérages et d’adapter comment on veut rouler en fonction du terrain. »

Dans moins de deux semaines, Martin Maes fera une nouvelle pige en descente aux championnats du monde de Lenzerheide. Lorsqu’on lui demande si sa victoire à La Bresse change quelque chose dans sa façon d’aborder cette course, il répond : « C’est bien d’arriver en sachant que je peux gagner, mais je n’aurai pas plus de pression car je suis encore jeune et j’ai encore beaucoup à prouver. Et puis mon plus gros objectif cette année, c’est la saison d’Enduro World Series. »

Vous l’aurez compris : Martin Maes est du genre à rester les pieds sur terre. Mais sa victoire ce week-end le fait quand même cogiter… « Ca fait clairement quelque chose de rentrer dans l’histoire avec cette première victoire belge. Et puis jusqu’à présent, aucun pilote n’avait non plus gagné une Coupe du monde en enduro et en descente la même saison. Quand on vit une telle chose, ça apporte beaucoup de fierté et de motivation, et ça fait réfléchir à l’avenir. »

On termine donc par lui demander s’il pourrait envisager une saison complète en Coupe du monde de descente, par exemple quand il aura remporté le général des Enduro World Series. Ce à quoi il répond : « Ce n’est pas impossible ! »

ParMarie-Eve Rebts