Le Roc des Alpes, c’est fini… what’s next ?

Par Elodie Lantelme -

Le Roc des Alpes, c’est fini… what’s next ?

La 5e édition du Roc des Alpes, qui s’est déroulée à La Clusaz du 16 au 18 juin 2017, était la plus belle. C’était aussi la dernière, avant que le rendez-vous ne devienne, l’an prochain, l’Alps Bike Festival et ne continue sa route… sans ASO, le géant de l’événementiel, qui a désormais d’autres projets. Explications.

Ce changement de dénomination marque le départ du groupe ASO (Roc d’Ardenne, Roc d’Azur, Tour de France, Paris-Roubaix, Flèche wallonne, Liège-Bastogne-Liège, Mud Days, etc.) de l’organisation. Ou plutôt, il atteste du non-renouvellement du contrat de cinq ans signé avec La Clusaz en 2011. En cause : un nombre d’inscrits en-deçà des attentes d’Amaury Sport Organisation pour cette épreuve.

« L’objectif fixé pour le Roc des Alpes était de 6000 inscrits, précise Alexis Bongard, directeur de la station (et accessoirement VVTiste assidu, qui a terminé 2e de l’Enduroc électrique de cette édition). Nous ne l’avons pas atteint avec ASO, qui a donc considéré que ce modèle économique n’était pas assez rentable par rapport à d’autres modèles économiques du groupe, en course à pied ou épreuves cyclistes sur route, par exemple. »Ce que confirme Fred Salomone, consultant pour ASO, directeur de course du Roc des Alpes et du Roc d’Azur, notamment : « ASO revient actuellement sur ses projets de développement en VTT. Le groupe va se concentrer sur le Roc d’Azur, pour le développer en termes de qualité concernant tout ce qui touche au service concurrents : les épreuves (avec notamment des actions pour réduire les bouchons), le site, le salon… Avec 20000 participants au Roc d’Azur, 15000 sur L’Étape du Tour, ASO est une structure qui a vocation à porter de très gros projets, et aujourd’hui, la route s’internationalise beaucoup plus que le VTT. »

 

« Notre but avec l’Alps Bike Festival est plus de développer les épreuves enfants, enduro et électriques pour 2018. »

D’où l’arrêt des Roc Series, celui du Roc Argentina après 2015 et aujourd’hui celui du Roc des Alpes (le Roc d’Ardenne, organisé sur un modèle spécifique avec des acteurs locaux occupe, lui, une place à part). Mais cette fin a eu des airs de baroud d’honneur à La Clusaz, puisque cette cinquième édition a aussi été la plus belle.

Le Roc des Alpes en 2016, des conditions météo dures qui n’avaient pas fait rire tout le monde.

On se souvient du premier Roc des Alpes et de ses parcours pas folichons, trop cassants pour les inscrits non-habitués aux reliefs alpins, ou inintéressants au niveau pilotage pour les plus aguerris. On garde en mémoire aussi les deux dernières éditions, marquées par une météo épouvantable…

La météo des deux éditions précédentes n’a pas favorisé les inscriptions en amont sur le Roc des Alpes 2017, pourtant tenu sous un soleil radieux.

« Nous n’avons pas eu beaucoup de réussite avec le temps, et ça a joué pour beaucoup, assure Fred Salomone. Parce que cette année, comme nous ne sentions pas d’engouement au niveau des inscriptions très en amont, nous avions dimensionné l’événement pour un plus faible nombre de participants (en termes de ravitaillements, de T-shirts, d’équipes sécurité…). Mais quand, face à la vague de beau temps, dix jours avant le jour J, les demandes se sont mises à affluer, nous avons rouvert des places. Nous avons pu réajuster à 3250, mais c’était trop tard pour aller plus largement au-delà. Donc on a refusé beaucoup de concurrents… »Les 1200 concurrents de moins sur cette édition 2017 que sur le Roc des Alpes 2016 (3328 inscrits sur les 18 épreuves, contre plus de 4500 en 2016) ne sont donc pas dus à un désintérêt pour le rendez-vous ou la destination, qui n’a cessé de développer son offre VTT.

Assistée du shaper Jonathan Duvillard, aidée par le pilote Sunn Kilian Bron, qui y a ouvert sa Trace (une ligne enduro façon trésor caché), La Clusaz a étoffé son offre de parcours, ouvert trois nouvelles sections d’enduro cette année, des DH plus accessibles, mieux tracées, qui laissent la part belle aux singles. Elle a aménagé un nouveau bike-park pour cet été et prévoit d’autres ouvertures pour l’été prochain…

Un terrain de jeu que pourront donc découvrir ou redécouvrir les participants à la première édition de l’Alps Bike Festival. « Lorsqu’ASO nous a annoncé sa décision de ne pas reconduire le contrat, ils nous ont aussi laissé la possibilité de reprendre l’événement. Ce que nous avons choisi, en le faisant évoluer, indique Alexis Bongard. L’idée est de garder les points positifs du Roc des Alpes et de l’améliorer en suivant 3 axes de développement : les rendez-vous enfants que nous allons renforcer ; les pratiques core qui nous sont propres, comme l’enduro, que nous pourrions organiser sur le mode d’un challenge de 3 jours, avec la possibilité de ne prendre part qu’à une journée ; et l’électrique, adultes ou enfants, à travers une approche ludique, avec des spéciales en montée, du franchissement… »

Les rendez-vous « de masse », type cross-country seront également conservés, car l’objectif reste de faire de ce rendez-vous un événement festif. « C’est pourquoi nous avons tenu au mot “Festival”, conclut Alexis Bongard. Nous voulons que cet Alps Bike festival soit avant tout une fête sur 3 jours, avec des épreuves de VTT et des soirées festives ; ça, on sait faire, été comme hiver. Nous avons aussi un tissu bénévoles très actif et des ressources en matière d’organisation de courses. Après, ASO a une puissance énorme en termes de communication, de pratiques d’inscriptions… On va s’entourer. C’est un challenge intéressant. »

Parmi les valeurs sûres d’un rendez-vous VTT à La Clusaz, le reblochon et le biscantin (jus de pomme), qui restent à apprécier, avec ou sans ASO.

Rendez-vous du 15 au 17 juin 2018 pour voir comment il a été relevé.

www.alpsbikefestival.com

Images : ©Manu Molle/ASO et EL

ParElodie Lantelme