Houffamarathon et BeMC se rejoignent !
Par Olivier Béart -
Juste après son retour du Crocodile Trophy où il officiait au chronométrage et peu après notre première réunion qui a permis de sceller le partenariat entre le BeMC et Vojo, nous avons rencontré Koenraad Vanschoren. Le chef d’orchestre de la plus grande course par étapes belge nous a réservé une petite surprise en nous annonçant qu’il vient de reprendre le Houffamarathon, auquel il veut donner un nouvel élan. Et il vous a également réservé deux places pour le BeMC qui affiche déjà complet !
Koenraad, comment as-tu créé le BeMC ?
C’est tout simple : j’ai vu qu’il n’existait pas de grosse course par étapes en Belgique alors que je savais qu’il y avait vraiment du potentiel pour faire quelque chose de beau chez nous. En 2012, je me suis lancé dans l’organisation du BeMC et cela a de suite été un beau succès avec plus de 350 participants. Rapidement, j’ai voulu obtenir le label UCI et aujourd’hui, avec 550 coureurs, le BeMC est la plus grosse course par étapes solo classée en catégorie 1, devant l’Alpentour ou le Crocodile Trophy. C’est une belle reconnaissance pour le travail de toute l’équipe et j’en suis très fier car nous faisons vraiment cela avec passion.
Tu veux dire que l’organisation de courses n’est pas ton métier ?
J’aimerais bien qu’un jour ça puisse le devenir car j’adore cela, mais non. Je fais cela en plus de mon boulot… et je ne compte plus les congés sans solde que j’ai dû prendre ces dernières années.
Cette année encore, le BeMC a rencontré un grand succès…
Oui, c’est la meilleure année depuis la création de la course ! On a rempli les 350 premières places disponibles en moins de 48h ! Il reste encore des places en catégorie UCI, et les amateurs qui le souhaitent peuvent me contacter pour être mis sur liste d’attente en cas de désistement. Au niveau des top pilotes, nous devrions une nouvelle fois avoir Tiago Ferreira (vainqueur en 2016 et qui est depuis devenu champion du Monde), Sébastien Carabin, Hans Becking, ou encore le team Topeak Ergon qui devrait venir au grand complet avec non seulement Sally Bigham (vainqueur chez les Dames en 2016) mais aussi Christian Hynek et Alban Lakata. Il y aura aussi sans doute quelques surprises…
Quand nous nous sommes rencontrés la première fois, tu nous as dit que tu espérais attirer plus de Wallons et de Français. Est-ce que cela a été le cas ?
Oui, j’ai une bonne quarantaine de francophones inscrits cette année. Mais j’aimerais que cela soit encore plus. Car même si je suis Flamand, je me définis avant tout comme un Belge qui organise des courses en Belgique. J’aimerais vraiment que la course soit encore plus mixte qu’elle ne l’est à présent, mais je vois que c’est en bonne voie et cela me réjouit.
Qu’est-ce qui va changer pour l’édition 2017 du BeMC ?
Le plus gros changement concerne l’ordre des étapes. On va commencer par l’étape de 87km en direction de Tenneville puis on passera à l’étape reine le 2e jour avec 100km et plus de 3050m de d+ entre Houffalize et La Roche. Avant, on terminait par celle-là mais on a vu ces dernières années que cela compliquait l’organisation et que les derniers finissaient vraiment tard. On a pensé aux personnes qui doivent reprendre la route après et on s’est dit que terminer par l’étape de 70km en deux boucles autour de La Roche était une meilleure idée.
Pour nous, les derniers amateurs sont aussi importants que les meilleurs pilotes au Monde car, sans eux, on ne pourrait pas organiser une course UCI !
On a aussi fait quelques modifications en pensant aux amateurs et aux personnes qui se lancent dans le BeMC comme un défi, sans objectif de performance. Pour nous, ces participants sont aussi importants que les meilleurs pilotes au Monde car sans eux, on ne pourrait pas organiser une course UCI ! Par exemple, il y aura 4 ravitaillements sur chaque étape, en pensant aux gars qui roulent sans assistance. Pour les derniers, cela fait un ravito toutes les 2h, cela nous semble bien. Au sein des étapes, je vous promet qu’il y aura aussi de nouvelles jolies portions techniques. On ne veut pas faire trop dur, mais la réputation du BeMC tient beaucoup à la technicité des parcours. On y tient !
Justement, tu n’as pas de soucis pour obtenir les autorisations vu que tu aimes choisir des passages originaux ?
Au fil des années, j’ai noué de bonnes relations avec les responsables de la DNF et les autorités. Ils savent que nous faisons très attention au débalisage et que les parcours sont nettoyés parfaitement après la course. Avec l’expérience, je sais aussi ce que je peux demander et ce à quoi je dois renoncer. Bien sûr on ne peut pas tout faire et je connais encore des sentiers sympas que je ne peux pas prendre dans le cadre de la course, mais je ne dois pas beaucoup me restreindre au final.
En 2017, tu veux mettre encore plus l’accent sur la sensibilisation des coureurs en matière de déchets !
Oui ! Au début, on a eu quelques soucis. Je ne m’imaginais pas qu’il y aurait autant de déchets. La semaine après la course, j’ai tout ramassé et à la fin, j’avais 2 grands sacs par étape. C’était inacceptable. Ces dernières années, il y a eu d’énormes progrès, mais il y a encore trop de gens qui jettent. Je voudrais donc impliquer les top pilotes dans les actions de prévention pour qu’ils fassent passer un message car contrairement à ce qu’on peut penser, les meilleurs ne jettent pas leurs papiers ! Ce n’est pas sur les deux secondes perdues en remettant un papier dans le maillot qu’ils gagnent une course. Tout le monde doit respecter la nature du premier au dernier, sinon c’est notre passion qui est compromise !
Aujourd’hui, tu te lances aussi dans un nouveau gros projet avec la reprise du Houffamarathon ! Explique-nous cela…
Cela fait longtemps que je voulais aussi organiser un marathon d’un jour. On a essayé l’an dernier de faire un BeMC marathon, mais c’est dur de se lancer. Notre course par étapes a une super réputation et le marathon se doit d’être au même niveau. Cela nécessite des moyens et un minium de participants pour arriver à l’équilibre. Puis, en revenant du Crocodile Trophy il y a quelques semaines, un ami m’a contacté et m’a dit qu’il avait appris que le Houffamarathon cherchait un repreneur. J’ai contacté Freecaster alors que j’étais encore en plein jetlag et en moins d’une heure l’affaire était conclue. Cela ne me ressemble pas mais j’ai fait cela sur un coup de tête. Ou plutôt un coup de coeur, car je sais que c’est exactement ce qu’il nous faut pour faire une belle course d’un jour.
Que vas-tu changer sur le Houffamarathon 2017 ?
Il se déroulera toujours le dernier week-end d’août et le nom va rester car il est très connu, notamment aux Pays-Bas. Mais le plus gros changement concernera les parcours. Je vais garder plus ou moins les distances actuelles de 50, 80, 100 et 130km, mais avec des tracés exclusifs et plus dans l’esprit du BeMC. Le 100 et le 130km seront sans doute plus durs que par le passé. Il devrait y avoir 3600m de d+ sur la grande boucle ! Le 80 sera un intermédiaire et le 50 sera plus accessible. Quant au lieu de départ/arrivée, il sera déplacé au niveau du complexe Vayamundo/Ol Fosse d’Outh. L’objectif est de redevenir un des plus beaux marathons de Belgique et un des mieux organisés, un peu comme le Grand Raid Godefroy, le Raid des Hautes Fagnes ou l’Ardennes Trophy.
L’organisation du BeMC a réservé deux places en catégorie « amateur » (non UCI) pour les lecteurs de VojoMag ! Le tirage au sort a désormais eu lieu et les gagnants sont : Christophe Carpentier de Wimereux (FR) et David Soares Da Costa de Thieusies (BEL). Bravo à eux !
Pour ceux qui souhaiteraient encore s’inscrire, il reste des place en mode UCI (coureurs avec licence) et vous pouvez également toujours tenter votre chance en contactant l’organisateur par mail (via le site Web du BeMC) pour être mis sur liste d’attente et bénéficier d’éventuels désistements.
Liens utiles : Le site du BeMC – la page Facebook du Houffamarathon