Hope lance un cadre enduro carbone !

Par Olivier Béart -

Hope lance un cadre enduro carbone !

Des photos « teasing » étaient apparues sur les réseaux sociaux, mais cela reste une grosse surprise : Hope se lance dans la production d’un tout nouveau cadre en carbone destiné à l’enduro ! Voici les premières infos et les images de ce beau bébé, produit en Grande-Bretagne et qui laisse apparaître une finition magnifique. Ne sortez pas le chéquier tout de suite, la production de masse n’est pas prévue dans l’immédiat. Mais ça n’empêche pas d’apprécier la démarche et de s’intéresser aux étapes de développement de ce beau bébé :

Le concept :

Hope-sea-otter-vojo-2016-paul-humbert-5Simon et Ian, les fondateurs, s’expliquent : « Nous n’avons jamais eu envie de devenir une marque de vélo et ce n’est toujours pas le cas, mais c’est plutôt la satisfaction et le plaisir de produire un vélo complet. L’idée de base était de produire un cadre soudé en acier, mais la technologie évoluant avec les années ainsi que nos possibilités de production pour les accessoires, nous avons décidé de passer au carbone ! »

Hope-sea-otter-vojo-2016-paul-humbert-12A ce stade, il s’agit juste d’un exercice de style, mais la marque ne dit pas qu’une petite production ne verra pas le jour…

Une production « made in UK »

Hope-sea-otter-vojo-2016-paul-humbert-13Alors que la très grande majorité des cadres en carbone proviennent d’Asie, Hope a fait le choix de garder la production en Grande-Bretagne, une véritable marque de fabrique de l’entreprise qui prend son rôle social très à coeur. « Il y a un vrai savoir-faire dans le domaine du carbone dans notre pays. Dois-je rappeler que la plupart des teams de F1 sont basés ici dans les environs ? Cela nous donne accès à des ingénieurs parmi les plus talentueux juste à côté de notre porte. Le challenge a été de transférer ces compétences au monde du vélo ».

Hope-sea-otter-vojo-2016-paul-humbert-10Hope dispose aussi « in house » de tout le savoir-faire et de l’outillage d’usinage CNC qui, en plus de servir à fabriquer les composants que nous connaissons, peut aussi servir pour faire des moules pour les pièces en carbone. Un domaine où, là aussi, une grande expertise est nécessaire.

Hope-sea-otter-vojo-2016-paul-humbert-11Enfin, la découpe et la mise en place des feuilles de carbone est un tout nouveau métier pour la marque, mais Hope se réjouit que ces opérations demandeuses de main d’oeuvre permettent de fournir des emplois locaux dans les années qui viennent, tout en garantissant aussi que ses cadres sont produits dans des conditions environnementales conformes aux très strictes exigences européennes.

Hope-sea-otter-vojo-2016-paul-humbert-7Le cadre sera typé enduro/trail, nommé HB.211 pour Hope, Barnoldswick (la ville où se trouve le siège de Hope) et 211 en référence à un célèbre réacteur Rolls-Royce fabriqué dans la même ville. Il est équipé d’une suspension de type 4 Bar Linkage de 160mm de déattement.

L’intégration en ligne de mire

Hope-sea-otter-vojo-2016-paul-humbert-9Même si la marque n’entend pas créer de nouveaux standards pour le plaisir, le fait de pouvoir réaliser un vélo presque de A à Z, du cadre aux composants, permet aussi de jouer la carte de l’intégration et de s’affranchir de certaines contraintes auxquelles les constructeurs sont habituellement soumis.

Hope-sea-otter-vojo-2016-paul-humbert-14Ainsi, le moyeu arrière adopte une largeur spécifique afin d’avoir une géométrie parfaite au niveau des rayons et d’éviter le fameux parapluie. « Nous avons décalé le bars arrière du côté de la transmission pour avoir une meilleure ligne de chaîne et donner plus de place au niveau du boîtier de pédalier. Nous avons fait cela avant le Boost, mais en fait c’est quasiment la même chose. Du côté opposé, nous avons affiné le tout. » 

Hope-sea-otter-vojo-2016-paul-humbert-21Le cadre est doté d’un axe de 17mm de diamètre pour plus de rigidité.

Hope-sea-otter-vojo-2016-paul-humbert-15Le boîtier de pédalier utilise des roulements standards de 30mm de diamètre, mais avec une interface aluminium pour plus de fiabilité.

Hope-sea-otter-vojo-2016-paul-humbert-25Tout a été pensé pour une intégration parfaite et sans entretoises avec le pédalier maison, ainsi que pour garantir la meilleure durée de vie possible aux roulements.

Hope-sea-otter-vojo-2016-paul-humbert-23Les roulements des pivots de la suspension ont aussi été pensés dans une optique de grande durabilité. Quand on roule en Grande-Bretagne, on sait de quoi on parle ! Le bras arrière est en aluminium usiné.

Hope-sea-otter-vojo-2016-paul-humbert-20La fixation de frein arrière a un perçage radial, comme sur le Postmount, mais elle est positionnée de sorte à placer l’étrier parfaitement par rapport au disque. « C’est toujours frustrant de voir qu’on modélise des choses parfaitement sur l’ordinateur puis qu’un simple positionnement un peu hasardeux de l’étrier par certains fabricants de cadres ne permet pas de rendre toutes ces qualités sur le terrain. Cela n’empêche pas le frein de fonctionner, mais en tant qu’ingénieurs, ça nous chipote un peu. Ici, nous avons vraiment optimisé le positionnement.

Hope-sea-otter-vojo-2016-paul-humbert-17Comme dit plus haut, la production carbone chez Hope va se concentrer sur les tiges de selle et sans doute aussi d’autres composants dans un avenir proche. Aucune production de masse du cadre n’est au programme… « mais la porte n’est pas fermée » dit-on néanmoins du côté de Barnoldswick !

ParOlivier Béart