Evans et Hincapie au Cape Epic, oui mais…
Par Olivier Béart -
Le Cape Epic vient d’annoncer la participation de Cadel Evans et George Hincapie, deux stars de la route aujourd’hui retirées qui courront pour le plaisir en catégorie Master. Une nouvelle qui n’a pas manqué de faire réagir de nombreux bikers, eu égard aux confessions d’Hincapie et à la politique très ferme contre le dopage que la course africaine veut afficher.
C’est dans un communiqué de presse que le Cape Epic a annoncé la nouvelle : Cadel Evans, ancien vttiste et vainqueur du Tour de France 2011, ainsi que George Hincapie, 17 fois finisher du Tour de France, ont décidé de participer au Cape Epic. A 40 et 43 ans, les deux anciennes stars du cyclisme sur route rouleront en catégorie Master.
Cette annonce est sympathique et il sera en effet intéressant de voir ce que ces deux champions pourront faire sur pareille course. « Depuis que j’ai entendu parler du Cape Epic, je veux y participer, explique Evans. Quand j’ai arrêté la compétition sur route, j’ai recommencé à rouler en vtt. Je n’ai plus fait de compétitions depuis février 2015 mais je vais remettre quelques dossards d’ici là ». Quant à Hincapie, il avoue : » Je n’ai jamais roulé en compétition vtt, même si j’aime bien rouler en off-road pour m’amuser. Je me suis lancé dans ce défi car Cadel me l’a demandé et cela promet d’être une belle aventure ».
Nul doute qu’il s’agira d’une belle aventure pour eux… mais sur la toile, pas mal de bikers et de participants du Cape Epic s’interrogent : cette participation d’un cycliste ayant avoué s’être dopé (Hincapie a longtemps été un coéquipier de Lance Armstrong) est-elle compatible avec l’image de très grande fermeté par rapport au dopage que la course sud-africaine veut se donner ? Ainsi, le Cape Epic dispose d’une « Zero Tolerance Policy » qui stipule que « n’importe quel athlète (pro ou amateur) sactionné par une fédération ou une entité anti-dopage après le 31/12/2012 (…) sera interdit à vie de participation au Cape Epic (…) comme coureur ou à tout autre niveau et notamment comme team manager ».
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Côté calendrier, les révélations d’Hincapie remontent à octobre 2012 et ne tombent donc pas sous le coup de cette règle (même si Hincapie, alors retiré de la compétition, a été sanctionné en 2013). Mais, ainsi que le soulignent nos confrères du site MarathonMTB.com et plusieurs commentaires sur la page Facebook du Cape Epic, sur le plan symbolique, le message envoyé par une organisation de cette importance a de quoi interpeller et beaucoup se demandent si le « coup de com » en valait la chandelle.
De son côté, l’organisation du Cape Epic a fait savoir que « en 2012, quand nous avons pris cette mesure de tolérance zéro, nous avons choisi de ne pas l’appliquer rétroactivement car nous trouvions cela naïf ». Kevin Vermaak avait expliqué à l’époque que « Le cyclisme a un passé sombre. D’anciens cyclistes qui ont connu cette période ont retrouvé le plaisir de faire du vélo comme mountainbikers et participer au Cape Epic est une expression de leur volonté de rouler propre. D’anciens coureurs ayant été pris, et ayant purgé leur période de suspension, pourront rouler au Cape Epic dans le futur. Nous voulons participer à cette nouvelle ère d’un cyclisme plus propre. » Espérons en tout cas qu’au fil du temps, cette course de légende n’en perde pas son âme.
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