Coupe du Monde de Lourdes : derniers préparatifs et ambitions
Par Paul Humbert -
Après une première année réussie, l’organisation de la coupe du Monde de descente de Lourdes remet le couvert ! Élue meilleur évènement DH UCI, cette coupe du Monde qui voyait seulement le jour est désormais inscrite au calendrier pour trois éditions supplémentaires. Antonio Obregón Muñoz, notre collaborateur espagnol, est allé à la rencontre de l’équipe de bénévoles qui se démène depuis des mois pour proposer un évènement de stature internationale. Un travail de titan, rarement reconnu à sa juste valeur. Antonio a eu la chance de découvrir les nouveautés de la piste en avant-première et il nous laisse avec une seule envie : avancer le temps jusqu’au week-end du 9 et 10 Avril !
La ville de Lourdes s’apparente plus à un village. Au pied de la montagne, elle est reliée au sommet par le funiculaire du Pic du Jer. Jusqu’à présent connue pour sa grotte de la Sainte Vierge, l’histoire et la renommée de la ville s’écrivent désormais dans le grand livre d’histoire du VTT. Cette nouvelle dynamique a été soutenue par une municipalité à la recherche d’une image plus jeune et différente. Cela fait maintenant près de 20 ans que des épreuves régionales et nationales sont disputées et c’est maintenant au tour de la coupe du Monde de s’installer durablement. La taille de l ‘épreuve change, la startlist également mais l’esprit reste le même.
La manche de coupe du Monde qui s’est déroulée en 2015 a été un énorme succès. Les bénévoles ne s’attendaient pas à voir affluer autant de monde dès le samedi. Le dimanche, c’était vraiment la folie et la course était à ne rater sous aucun prétexte.
Je retrouve Patrice Bordères et Aurélien Heraud du club Lourdes VTT et je commence par les féliciter pour leur récompense de « meilleur évènement DH UCI 2015 ». « Nous sommes très fiers » nous explique Patrice, « nous ne sommes qu’une association de bénévoles et nous avons essayé de travailler comme des professionnels, je crois que c’est ce que l’UCI a récompensé. Nous avons été fidèles à nous-mêmes avec notre façon d’accueillir les gens, à la pyrénéenne, simplement mais efficacement. Cette piste et ce site faisaient également plaisir aux pilotes. Nous avons travaillé sur ces bases pour que la compétition soit belle. Ce lieu est magique, les gens sont sympathiques et on a essayé de mettre les petits plats dans les grands. Nous prenons beaucoup de plaisir en organisant cette coupe du Monde et on essaie de communiquer ce plaisir. »
L’année dernière, l’équipe organisatrice s’est concentrée sur l’aspect sportif et la course. Cette année, une attention encore plus particulière sera apportée aux spectateurs. Il y aura des show trial, du BMX et des spectacles le soir. On pourra manger sur place en soirée et il sera possible d’écouter de la musique et de danser. Les deux soirées du week-end seront bien animées. Pour mettre tout le monde dans l’ambiance, l’organisation a signé un partenariat avec une bière pyrénéenne, la Sarriat (mais également avec les eaux minérales d’Ogeu).
« Sur place, le paddock sera agrandi et couvrira plus de 2000m2. Il y a beaucoup de demandes de la part d’exposants. Nous pourrons garer nos voitures en ville, ce qui facilitera l’accès au centre. Le vendredi, les enfants des l’écoles seront sur les bords de la piste. »
Au sommet du Pic du Jer, que nous rejoignons exceptionnellement en voiture, nous arrivons au départ de la piste et c’est Aurélien qui débute la visite guidée. Toutes les décisions relatives au tracé sont prises par lui. Son idéal est une piste naturelle, sans trop de constructions en bois et sans trop de lignes pré-tracées, « il faut laisser les pilotes réfléchir et leur laisser des chances ». L’année dernière, les retours des pilotes ont été entendus et il a été procédé à des améliorations, « on est là pour ça » complète Patrick, « on écoute les pilotes et on fait tout notre possible pour changer ». Il ne faut pas s’attendre à une révolution sur la piste mais à des petits aménagements. Par exemple, le second saut après le premier pierrier a été allongé car jugé trop court l’année dernière. Un changement de taille aura pourtant lieu à l’arrivée de la piste. Exit la passerelle de l’année dernière, elle est remplacée par un saut et une réception en gravier.
Ailleurs sur la piste, les accès piétons ont été retravaillés, « maintenant, les spectateurs peuvent monter à pied sans problème. On a également créé des zones larges pour que les gens puissent s’arrêter et regarder les pilotes passer ».
Coté sécurité, des modifications seront opérées pour faciliter le passage des piétons en toute sécurité (et éviter le scénario qui a vu Rachel Atherton sauter à quelques centimètres d’un piéton lors de la coupe du Monde de Lenzerheide). Des médecins spécialistes sont sur place, leur expérience leur permet d’analyser très vite la gravité de la chute afin de fermer, ou non, la piste en conséquence.
Pour les riders, le planning d’entraînement a été changé. L’année dernière, les groupes A et B étaient présents sur la piste aux mêmes moments. « Nous avons supprimé ça pour éviter les bouchons. Nous avons également repensé la manière de charger les vélos dans le funiculaire. »
Les organisateurs voient déjà plus loin, « ici, nous ne sommes pas tributaires du ski, il y a une remontée mécanique et le site est facile d’accès en train, en avion et par la route. On continue d’améliorer la piste en suivant l’évolution des vélos et on travaille pour faire de l’étape de Lourdes une grande coupe du Monde ». Auraient-ils un projet encore plus grand derrière la tête ? Affaire à suivre…
Patrice s’arrête un instant pour insister sur un point : « Nous ne sommes rien sans nos 150 bénévoles. Ils travaillent ou font leurs études la semaine et ils se lèvent tôt le week-end pour travailler avec leurs pelles et leurs pioches. Il se font plaisir et ils travaillent mieux ici que dans leurs boulots respectifs ! » Pour Patrice, l’exemple à suivre, c’est la coupe du Monde de Fort William. Dans les prochaines années, les signaleurs présents le long de la piste suivront des stages afin de pouvoir réagir dans toutes les circonstances : « Nous ne prenons pas n’importe qui comme Marschall, il y en a 30 dont 4 chefs et ils sont tous de vrais VTTistes. » Cette année, un partenariat a été conclu avec la marque Commençal qui équipera les bénévoles. Toute ce groupe, « c’est une belle famille ».
À Lourdes, tout est pensé pour que les pilotes passent un excellent début de saison, les spectateurs également et il y aura des surprises, alors rendez-vous les 9 et 10 Avril !
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Photos: Antonio Obregón Muñoz pour Vojo.
Retrouvez toutes les informations sur le club de Lourdes VTT et la coupe du Monde : www.lourdesvtt.com