Après la FFM, la FFC dévoile son calendrier électrique

Par Olivier Béart -

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Après la FFM, la FFC dévoile son calendrier électrique

Quelques jours après la fédération de moto, la FFC a dévoilé plus en détails les contours du calendrier d’épreuves pour VTT électriques qu’elle prévoit pour 2018. Voici ce qu’il faut retenir, ainsi que la position de Vojo en la matière :

On le savait déjà, la FFC prévoyait l’organisation d’une Coupe de France de VTT électrique mais, quelques jours après l’annonce de la FFM (fédération moto) qui avait fait grand bruit, elle vient d’en officialiser les dates et d’en préciser les contours, ainsi que de confirmer l’organisation d’un championnat de France de VTT électrique… auquel on annonce la présence d’un certain Julien Absalon sur la ligne de départ ! On imagine donc plutôt un format typé XC pour cette épreuve (même si rien de précis n’est dévoilé), alors que la Coupe de France sera plutôt, elle, calquée sur un format enduro avec quelques adaptations.

« La Fédération Française de Cyclisme, dans sa mission de service public qui prévoit, entre autres, la gestion et la promotion des pratiques sous toutes leurs formes et pour tous les publics, avait déjà intégré, en janvier 2015, l’ouverture du Vélo à Assistance Electrique (VAE) à l’ensemble de ses activités Loisirs et ce dans une démarche logique de son développement (sport-santé, accessibilité, développement durable..).

En 2016, une demande de délégation de cette nouvelle activité a été adressée au Ministère des Sports, avec pour rappel, le cadre de la loi (article R.311-1 du Code de la route) qui prévoit que le VAE et/ou VTTAE est considéré comme un vélo si les trois conditions suivantes sont respectées :

– La mise en route du moteur est conditionnée uniquement par le pédalage et doit se couper dès l’arrêt du pédalage (c’est donc une « assistance » au pédalage) ;

– L’assistance doit se couper à 25 km/h, le vélo pouvant rouler plus vite sans assistance ;

– La puissance nominale du moteur doit être de 250 watts maximum.

Si l’une des trois conditions n’est pas respectée, le vélo électrique devient alors, réglementairement, un cyclomoteur.

Il revient, donc, de façon légitime, à la FFC, d’organiser sur son territoire les conditions d’encadrement de cette activité cycliste. »

Par rapport au communiqué de la FFM, on note qu’il n’est à aucun moment question de vélos dépassant les 25km/h et 250 Watts d’assistance.

Le communiqué précise également que :

« Etant délégataire de la discipline du Vélo Tout terrain (VTT), les techniciens de la FFC travaillent depuis plusieurs mois à l’établissement des règles techniques, de sécurité et de contrôle pour l’organisation de compétitions de VTT AE et d’un calendrier officiel permettant la délivrance de titres nationaux. Ces travaux sont coordonnés en rapport avec les décisions réglementaires des instances européennes (UEC) et internationales (UCI).  

C’est ainsi que dès 2018, pour la discipline du Vélo-Tout-terrain uniquement, un circuit officiel de compétitions dédiées à cette nouvelle pratique cycliste, va être mis en place sous le format suivant :

– Une Coupe de France VTTAE Enduro en 3 manches, avec un classement distinct VTTAE à partir de mai 2018

– Un championnat de France dédié aux VTTAE en juin 2018″

Les dates et lieux seront présentés et validés par le prochain Bureau Exécutif de la FFC le 25 janvier prochain, mais il a déjà été dévoilé publiquement que les manches de la Coupe de France auront lieu en mai à Raon l’Etape, en été à Val d’Isère et en septembre dans les Pyrénées.

La position de Vojo

A l’image de ce que nous avions fait lors de l’annonce du calendrier d’épreuves de la FFM, nous nous permettons également ici de préciser notre position en la matière. Pas question d’appeler ici au boycott car, dans notre conception et selon notre expérience de terrain, le VTT électrique est bel et bien un vélo. L’organisation de telles épreuves sous l’égide de la FFC ne nous semble pas non plus à même de créer la même confusion, ni de faire peser les mêmes risques sur notre pratique du VTT en général, qu’une assimilation à un sport purement motorisé avec les menaces d’interdictions et de restrictions qui vont avec, telles des épées de Damoclès.

Néanmoins, même si les contours précis des différentes épreuves doivent encore être éclaircis, nous regrettons que la FFC semble voir le VTT électrique sous le seul angle de la course et de la performance. Vitesse, chronos, rapidité,… ces notions ont-elles encore du sens lorsqu’on roule en vélo avec assistance électrique ? Ne faudrait-il pas en profiter pour réinventer de nouveaux formats qui se différencient clairement du VTT classique ? Des épreuves mêlant adresse, réflexion (sur la gestion de la batterie, l’orientation,…) et plaisir ne seraient-elles pas justement susceptibles de s’adresser à un nouveau public et d’évacuer par là même les questionnements sans fin sur les performances des moteurs (avec toute la logistique de contrôle qui va avec pour tester les moteurs, les batteries, poser des scellés, etc.) en mettant en avant non pas uniquement les performances d’une machine ou d’un pilote, mais l’osmose d’un trio jambes/machine/cerveau ?

Nous restons, comme toujours, ouverts à la discussion et nous irons voir sur place ce que donnent ces compétitions mises en place et soutenues par la FFC, mais nous pensons que le VTT électrique est une magnifique opportunité d’ouverture et de renouvellement, tant dans les formats de course qu’au niveau des pratiquants. Le cantonner à des formats existants, a fortiori des formats orientés vers la vitesse et la performance, n’est pas, à notre avis, la meilleure façon d’envisager son avenir avec sérénité.

Plus d’infos :
– L’annonce de la FFM et notre position
– Notre dossier sur la pratique du VTT électrique et les positions des différentes fédérations

ParOlivier Béart