Les assurances vélo : pourquoi, pour qui et comment ?

Par Léo Kervran -

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Les assurances vélo : pourquoi, pour qui et comment ?

« J’aimerais bien assurer mon vélo mais je ne sais pas ce qui est le mieux ! » C’est une remarque qui revient régulièrement sur les forums, les randos ou tout simplement lors d’une discussion entre vététistes, mais bien souvent, la réponse n’est pas très claire. Il faut dire qu’il existe de nombreuses façon d’assurer sa monture et/ou de s’assurer soi-même et qu’il n’est pas toujours très simple de s’y retrouver au milieu de toutes ces offres. Pour vous aider, Vojo s’est penché sur le sujet :

Assurer le vélo

Si vous ne disposez pas d’une assurance multirisque habitation, qu’elle n’est pas très intéressante sur ce point ou que souhaitez aussi vous protéger en cas de casse, vous pouvez vous tourner vers les assurances spécifiques, pour un tarif généralement autour de 10 € par mois. Proposées par des grands groupes de l’assurance ou de petites sociétés spécialisées, elles sont nombreuses et variées et nous n’essayerons pas de les citer toutes.

Néanmoins, certains points sont communs à la plupart des offres et c’est sur ceux-ci que nous allons attirer votre attention. Tout d’abord, il faut savoir que la plupart des assureurs réservent leurs programmes aux vélos neufs, à condition de prendre l’assurance dans les 4 à 6 semaines qui suivent l’achat. Si c’est plus ou que le vélo vient de l’occasion, certains acceptent d’étudier les dossiers mais c’est au cas par cas, il n’y a pas de règle.

En ce qui concerne le vol, l’utilisation d’un antivol homologué et classé « deux roues » par la FUB, la Fédération des Usagers de la Bicyclette (liste à retrouver ici) est une condition récurrente. Le Bicycode (un marquage reconnu par la Gendarmerie Nationale, qui inscrit le vélo dans un fichier national) est parfois aussi exigé. En Belgique, ces deux conditions ne sont pas aussi formalisées mais l’usage d’un bon système antivol sera systématiquement vérifié, ainsi que l’utilisation d’un point d’ancrage fixe pour sécuriser le vélo.

Souvent, ces assurances ne prennent pas en charge le vélo la nuit, sous-entendant que c’est à la multirisques habitation de prendre le relais. Si vous avez besoin d’une assurance spécifique qui couvre également votre vélo la nuit, attention à bien vérifier ce point. Parmi les conditions plus variables, certains assureurs limitent la couverture à un vol par an ou à des sommes qui correspondent à du moyen de gamme en neuf aujourd’hui, autour de 4000 €, tandis que d’autres interdisent la pratique en compétition.

A ce sujet, si vous êtes compétiteur et que vous êtes licencié dans un club affilié à la FFC ou à la FFCT, regardez bien les documents à remplir lors de la demande ou du renouvellement de licence. Les deux fédérations travaillent avec des assureurs partenaires et proposent des offres souvent complètes d’un point de vue couverture. Ce n’est en revanche pas le cas en Belgique et si vous souhaitez protéger votre vélo, vous devrez vous tourner vers un assureur classique (ou votre assurance habitation).

Enfin, il reste un cas particulier à mentionner, celui de Decathlon. Le groupe propose depuis plusieurs années un service d’assurances sportives, et parmi celles-ci, on trouve une offre pour le matériel vélo. La formule est intéressante sur certains points (pas de franchise, pas de vétusté en cas de casse, fonctionne même sur les vélos d’occasion) mais dans certains cas bien précis, le remboursement se fait… en bons d’achats chez Decathlon !

Assurer le pilote

Voilà pour la monture, mais qu’en est-il du pilote ? Le VTT reste un sport à risque et les conséquences ou séquelles d’une chute peuvent parfois être assez graves. A cet effet, il existe des contrats qui couvrent (avec quelques variations suivant l’assureur) les frais médicaux et d’hospitalisation qui ne sont pas remboursés par la Sécurité Sociale et la mutuelle mais aussi les frais de recherche et de secours si nécessaire, ou encore la perte financière si les blessures ou l’invalidité entraînent un arrêt de travail temporaire ou permanent. Ce sont les assurances individuelles accident.

Si vous êtes licencié à la FFC ou à la FFCT, votre fédération propose de la même manière que pour le matériel de souscrire à une assurance complémentaire adaptée à la pratique du VTT (avec plusieurs niveaux de couverture), en plus des garanties de bases offertes par la licence.

En revanche, si vous n’êtes pas licencié, il faudra vous tourner vers un assureur classique avec un contrat de type Garantie Accidents de la Vie (GAV). Il existe de très nombreuses formules et autant de tarifs donc il est difficile de faire des généralités sur ce point, mais nous pouvons tout de même signaler deux choses. Premièrement, si vous faites des compétitions mais que vous n’êtes pas licencié à une fédération, assurez-vous que le contrat qui vous intéresse couvre bien la pratique en compétition, ce n’est pas le cas de tous. L’autre point concerne le rayon d’action : ces garanties doivent, par obligation légale, couvrir les accidents survenus dans tous les pays de l’Union Européenne ainsi qu’en Suisse. Dans les autres pays, les accidents doivent être couverts uniquement si la durée du séjour est inférieure à 3 mois, au-delà l’assureur est libre de proposer un suivi ou non.

Pour les enfants, l’assurance individuelle accident peut être comprise dans l’assurance scolaire, selon le contrat souscrit (on parle parfois d’assurance extra-scolaire pour ces formules qui couvrent l’enfant en tout lieu et toute l’année, y compris en vacances ou dans les activités de loisir).

Par ailleurs, si vous roulez souvent en ville ou sur route, il est bon de savoir qu’en cas d’accident avec un véhicule motorisé, les cyclistes sont, sauf faute inexcusable de leur part (un argument qui ne peut pas être opposé aux victimes de moins de 16 ans ou plus de 70 ans), couverts par l’assureur du véhicule et ce peu importe les circonstances de l’accident. En revanche, les dommages matériels ne seront indemnisés par l’assureur du véhicule motorisé que s’il est prouvé que le cycliste n’a commis absolument aucune faute.

En Belgique c’est un peu plus simple dans la mesure où la licence est plus chère qu’en France mais offre une couverture plus complète. Si vous êtes licenciés, vous n’avez donc pas à vous préoccuper de souscrire à un quelconque contrat supplémentaire. Si vous ne l’êtes pas, la réflexion est la même que pour la France : si cela vous intéresse, vous pouvez souscrire à une assurance individuelle accident, en prenant bien garde (entre autres) aux conditions de lieu et de pratique.

ParLéo Kervran