Interview | Jens Schuermans : le plus français des crosseurs belges !

Par Olivier Béart -

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Interview | Jens Schuermans : le plus français des crosseurs belges !

Jens Schuermans est flamand, il arbore fièrement les couleurs de champion de Belgique sur son maillot, et il court pour le team français Scott-Creuse Oxygène : un fameux et très intéressant « melting-pot » pour ce coureur à la personnalité très attachante, dont le talent est en train d’exploser au plus haut niveau sur la scène XC internationale avec notamment une 5e place sur la coupe du monde des Gets l’an dernier, ainsi qu’une 3e place en short-track à Val di Sole peu après. Voilà un des hommes à garder à l’œil en 2020. Interview :

Vojo : Jens, beaucoup de Belges te connaissent bien, mais peux-tu rappeler aux autres qui tu es et d’où tu viens ?

Alors, pour commencer, effectivement, je suis Belge, mais aussi fan de sport et de nature depuis que je suis tout petit. Avec ma famille, nous habitions dans un quartier avec peu de voitures et beaucoup de jeunes familles. Avec des amis, on s’est organisé un petit triathlon entre nous, on faisait de la course à pied, du tennis… et aussi VTT. J’ai toujours aimé le vélo. Dès que j’ai essayé à 2 ans et demi, j’ai réussi à rouler sur deux roues et c’était quelque chose de très gratifiant. J’ai aussi fait du ski avant mes 3 ans. En fait, j’ai toujours eu beaucoup de plaisir à faire du sport, tous les sports. J’ai toujours été soutenu en cela par mes parents, mais sans pression. Ils étaient sportifs eux aussi, en amateurs, mais ils ne m’ont jamais forcé.

Tu te souviens de ton premier « vrai » VTT ?

Oui, c’était à 12 ans que j’ai eu mon premier VTT à Noël. Mais je faisais déjà du tennis, de la course à pied et du foot en compétition. Le VTT, j’aimais bien, mais je roulais assez rarement au final car je n’avais pas toujours le temps. Physiquement, j’ai vite senti que j’étais très bien dans ce sport. Personne ne me croyait quand je disais que je roulais très peu car je roulais assez vite dès que je faisais une rando organisée ou une petite course. A 15 ans, j’ai eu une blessure au genou car j’ai grandi trop vite. J’ai dû être opéré, et c’est dans le cadre de la rééducation que j’ai fait du vélo car c’était le premier sport qui m’était autorisé.

Tu viens de Flandre, où on a l’image de paysages plutôt plats. Il y avait de beaux endroits pour rouler autour de chez toi à l’époque ?

Oui, j’habite à Maasmechelen, près d’un super terril, où il y a eu notamment le GP Roel Paulissen et d’autres très belles épreuves de VTT. Un jour, j’ai vu une affiche pour cette course et je me suis inscrit… sans vraiment savoir qu’il s’agissait d’un événement d’un certain niveau. C’était ma première course VTT. Directement, j’ai adoré et j’ai ressenti d’autres choses qu’avec les autres sports que j’avais déjà eu l’occasion de faire en compétition. Pendant encore deux ans, j’ai continué le foot et le tennis, puis c’est seulement l’année où je suis passé Junior en VTT que je me suis dit que j’allais faire du vélo de manière plus sérieuse et mettre la priorité là-dessus.

Très rapidement après ce choix de te focaliser sur le VTT, tu t’es retrouvé à disputer des courses internationales…

Oui, je me suis assez vite retrouvé au départ des coupes du monde, et cela m’a plutôt réussi car dès la première année, j’ai fini 2e au classement général en ayant gagné une manche ! C’est toujours un de mes plus beaux souvenirs sportifs car je ne m’y attendais pas vraiment. En cadets, j’avais gagné quelques courses, mais je n’étais pas au-dessus du lot de manière telle que je puisse m’attendre à faire de telles performances en arrivant face aux meilleurs mondiaux en juniors. Même si, c’est vrai, pendant l’hiver, on avait fait des tests physiques et on m’avait dit que j’avais des valeurs physiologiques assez propices au VTT. Mais c’était le seul indice qui pouvait me mettre la puce à l’oreille.

A cette époque-là, tu faisais encore d’autres choses à côté du vélo en plus !

Oui, je faisais encore d’autres sports, j’allais à des festivals de musique et je continuais mes études bien sûr. Lors de ma 2e année chez les Juniors, après mes beaux débuts, il y avait forcément plus d’attentes et je m’étais bien entraîné, mais j’ai toujours trouvé important à cet âge-là de ne pas faire que du vélo. Ce qui ne m’a pas empêché d’être champion d’Europe, de Belgique et de gagner plusieurs coupes du monde encore chez les Juniors.

En fait, tu as tout gagné chez les jeunes… sauf les championnats du monde.

Oui, effectivement. Cela reste toujours une déception. La première année, j’ai cassé ma chaîne au départ. Je suis allé jusqu’à la zone technique pour réparer, et j’ai perdu 6 minutes dans l’opération. Je suis reparti, j’ai remonté beaucoup de monde et j’arrive à la fin avec pile 6 minutes de retard sur la gagne. Cela montre que j’avais mes chances sans cette casse. Puis, l’année suivante, c’est ma fourche qui a eu un problème, une perte d’huile qui a contaminé mes disques et je n’avais plus de freins. Bref, la course à l’arc-en-ciel, ça avait mal démarré pour moi ! Heureusement, j’y ai eu de meilleures expériences par la suite et j’espère encore pouvoir y faire de belles performances dans les années qui viennent.

Et ton passage en U23, comment s’est-il passé ?

Au début pas trop bien. Mon corps était encore en train de grandir et de changer, et j’ai eu un petit temps d’adaptation à la nouvelle catégorie. Mais j’ai trouvé des solutions en cours de saison et j’ai terminé l’année avec une 6e place au championnat du monde en étant parti en 89e position. La deuxième année, j’ai gagné une manche de la coupe du monde et terminé 2e au général, et grâce à cela j’ai obtenu un contrat d’athlète de haut niveau au sein de la Défense belge, ce qui m’a permis de passer pro à 20 ans.

Tout semblait bien parti, mais un accident va marquer un coup d’arrêt à ta carrière…

Oui, peu après mon premier stage dans l’armée, je suis parti m’entraîner en Afrique du Sud. Là, j’ai fait une grosse chute sur la tête, avec plusieurs fractures à la clé. Cela a beaucoup focalisé l’attention dans un premier temps, mais cinq semaines plus tard on a aussi découvert un problème au niveau de mon genou. Un problème qui, au final, m’a handicapé bien plus longtemps que le reste. Finalement, je ne suis revenu à la compétition que 18 mois plus tard, à la fin de ma 4e année Espoir. Et il m’a fallu du temps pour redevenir compétitif. Mais c’est la vie.

Dès le début, mes parents m’ont toujours énormément encouragé et soutenu, mais ils m’ont aussi toujours incité à ne pas me focaliser uniquement et trop vite sur une seule discipline et sur le vélo. Avec le recul, je leur donne 1000 fois raison

On ne ressent pas d’amertume, de déception dans ta voix quand tu évoques cette période. Pourtant, on imagine que c’est difficile à vivre pour un athlète au sommet de sa forme. Comment as-tu géré cela ?

Quand j’ai eu cette blessure, j’étais encore à l’école et j’avais encore plein d’autres choses qui m’occupaient et me procuraient du plaisir à côté du vélo. Je l’ai dit, mes parents sont aussi sportifs et, dès le début, s’ils m’ont toujours énormément encouragé et soutenu, ils m’ont aussi toujours incité à ne pas me focaliser uniquement et trop vite sur une discipline et sur le vélo. Avec le recul, je leur donne 1000 fois raison, comme aussi au niveau de leur méthode d’éducation très libre, en me laissant faire mes choix, mes expériences, tout en m’accompagnant, m’encadrant. Si je n’avais eu que le vélo dans ma vie à ce moment-là, j’aurais tout perdu en une fraction de seconde, ma vie se serait écroulée. Là, c’était un coup dur mais pas la fin du monde. C’était aussi très important pour moi de pouvoir compter sur le soutien de mes proches dans ces moments-là. Ce n’est pas simple de vivre avec un athlète, et encore moins avec un athlète blessé, mais j’ai toujours été bien entouré. C’est aussi à ce moment-là que j’ai commencé à sortir avec ma copine, avec qui je suis toujours aujourd’hui. Elle m’a apporté énormément elle aussi. Tous ces éléments, ce contexte, c’est pour moi la clé pour ressortir encore plus fort de ce genre d’expérience.

Tu penses que certains parents ou coaches mettent trop vite trop de pression sur de jeunes sportifs ?

Oui, clairement. Je me dis parfois à propos de certains Juniors qu’ils ont déjà l’air blasés, plus motivés, plus émerveillés, comme s’ils faisaient déjà du VTT à haut niveau ou dans un contexte trop compétitif depuis trop longtemps alors qu’ils n’ont même pas 18 ans. C’est bien de faire les choses sérieusement, mais il ne faut pas exagérer, c’est le meilleur moyen de dégoûter de jeunes talents. Et il ne faut jamais perdre la notion de plaisir ! Car sinon, au premier revers, au premier grain de sable dans l’engrenage, ça fait sauter toute la machine. Tu ne peux pas savoir que tu vas faire une carrière dans un sport bien précis quand tu as 8 ou 10 ans ! A cet âge-là, il faut être curieux, goûter plein de sports, s’amuser et apprendre une philosophie de vie, une éthique de travail et de vie. Mais pas miser tout sur un sport bien précis trop vite. Car si on a les bonnes bases dont je parlais juste avant, il ne sera jamais trop tard pour mettre plus l’accent sur un sport en particulier.

Quand tu as été blessé, t’es-tu aussi senti bien encadré au niveau institutionnel ?

Oui, mon contrat à l’armée m’a permis de continuer à avoir une sécurité financière ainsi qu’un vrai support sur toute une série d’aspects annexes. Je suis toujours sous ce type de contrat aujourd’hui et je trouve le système excellent. On rentre quand on est un espoir dans une discipline olympique, et surtout dans des disciplines où, sans le support d’une institution comme l’armée, on a peu de chance d’y arriver car il n’y a pas assez d’argent dans ce domaine pour passer pro rapidement. Il faut suivre une formation militaire d’une dizaine de semaines, qui permet aussi ensuite d’avoir la possibilité de rester dans l’armée une fois que la carrière sportive est terminée. On prépare donc dès le départ notre reconversion et on évacue dès le départ ce qui est un souci pour beaucoup d’athlètes.

Aujourd’hui, tu es dans une équipe française, qui est une des plus en vue de l’Hexagone : Scott-Creuse Oxygène-Guéret. Comment es-tu arrivé là, toi le petit belge, néerlandophone de surcroît ?

Quand j’étais Junior, j’étais dans une équipe néerlandaise, Merida-Combee, dirigée par Léo Combee. C’était vraiment une deuxième famille pour moi. Léo est toujours un ami aujourd’hui et aussi un modèle en matière de gestion d’une équipe. Quand je suis revenu à la compétition après ma blessure, en 2016, l’équipe de Léo n’existait plus. Il me fallait un nouveau team, mais je voulais retrouver cette ambiance familiale. C’est hyper important pour moi et je pense que je ne pourrais pas fonctionner sans ce contexte. Je roulais dans la même catégorie que Antoine Bouqueret et Titouan Carod, qui roulaient pour « Creuse-Ox », et je voyais que Francis Menut (l’oncle d’Audrey) était très proche de ses coureurs. J’aimais vraiment son attitude vis à vis d’eux. Il me rappelait beaucoup Léo. Donc, j’ai demandé à le rencontrer…

Et c’est ainsi que tout a démarré ?

Oui ! Quand je l’ai approché, il s’est tout de suite montré intéressé. Il avait confiance en moi et en mes possibilités d’évolution. Aujourd’hui, je me dis que rejoindre l’équipe Scott-Creuse Oxygène Guéret a été une des meilleures décisions de ma carrière. Pourtant, sur le moment, je me souviens que ce n’était pas une démarche facile pour moi d’aller vers Francis et son équipe. Je suis pourtant quelqu’un de fort sociable habituellement, mais là j’étais très timide, je n’osais pas aller lui demander s’il avait une place pour moi dans l’équipe.

Sans ce contexte « familial », tu penses que tu ne pourrais pas faire les mêmes résultats, être performant ?

Oui, j’en suis persuadé. Quand j’étais plus jeune, c’était indispensable. Maintenant que je suis plus expérimenté, d’autres paramètres jouent aussi un rôle important et équilibrent le tout, mais cela reste très important. Mais je vois que je suis un athlète un peu différent des autres. Beaucoup de top pilotes sont focalisés juste sur eux et ont besoin de sentir que toute l’équipe l’est aussi. Moi je recherche plutôt une bonne ambiance, des échanges avec mes équipiers, le staff. Et ça c’est vraiment le cas dans notre équipe. Ça me déstresse de rigoler, de parler d’autres choses que de vélo pendant un week-end de course. J’ai besoin d’être calme et zen avant une course. Donc ce genre de contexte m’aide beaucoup. L’équipe me permet aussi de donner une place à mes parents, à ma copine pendant les courses. Ça aussi c’est important.

Ta saison 2019 a été ta meilleure depuis que tu es chez les Elites. On a l’impression d’assister à la naissance du vrai Jens Schuermans, celui qui montre enfin de quoi il est vraiment capable…

Oui, c’est une saison importante pour moi. Elle marque l’aboutissement de trois ans de travail avec Francis Menut. Je me souviens de mon premier contact avec l’équipe. C’était pour des tests de suspensions avec SR-Suntour. Je n’y comprenais rien, j’étais largué car je n’avais jamais fait cela auparavant. Mais je n’ai pas été jugé. L’équipe m’a appris. Et ça a toujours été comme ça par la suite, ce qui m’a permis d’arriver là où je suis aujourd’hui. Mes premiers bons résultats, je les ai eus en 2017 avec une 15e place en coupe du monde. En 2018, j’ai fait plusieurs top 20 et une 5e place sur un short-track mais j’étais déçu car je voulais rentrer dans le top 10. Ça ne l’a pas fait mais j’ai persévéré. Et en 2019 ça a marché ! Mais chaque bon résultat de 2019, on a en fait commencé à le construire en 2017.

Tu n’as plus non plus eu de blessures physiques. Et mentalement, tu te sens aussi plus fort ?

Exact, le fait de ne plus m’être blessé ces dernières saisons est important car cela m’a permis de ne plus avoir de coup d’arrêt. J’ai pu être constant à l’entraînement, progresser en continu. Mentalement aussi je suis plus fort, c’est vrai. C’est aussi important que le physique à mon sens. C’est un domaine qui m’intéresse beaucoup et je lis énormément sur la préparation mentale. En fait je ne m’entraîne pas énormément en volume et je ne serai jamais le coureur qui ne pense qu’au vélo. Par contre, je travaille énormément pour que chaque heure que je passe sur le vélo et à l’entraînement soit la plus efficace possible grâce à un contexte et à toute une organisation que je mets en place autour.

Qu’est-ce qui a le plus de valeur à tes yeux dans cette saison 2019 ? Tes multiples places dans le top 15 et même le top 6, ainsi que ta régularité, ou alors c’est ton coup d’éclat à Val di Sole avec ta 3e place sur le short-track derrière Avancini et Van der Poel ?

Rentrer dans le top 10 en 2019 c’était vraiment l’objectif pour moi. J’avais besoin de me prouver que je pouvais le faire. Maintenant que je sais que c’est possible, je n’ai plus de limites, je sais que je peux viser le podium. En fait je veux gagner au moins une coupe du monde et un short-track dans ma vie. Voilà mes vrais objectifs ! Après, ma 3e place sur le ST à Val di Sole, c’était assez fou. En principe je n’aime pas trop la boue. Je sais que ça peut surprendre pour un Belge mais c’est vrai. Je n’avais même pas changé mes pneus, j’avais gardé ma monte pour le sec. Malgré un départ moyen où je me suis accroché avec un autre coureur, j’ai vite vu que mes pneus accrochaient beaucoup mieux que prévu et m’amenaient aussi à prendre d’autres trajectoires que les autres, ce qui m’a permis de remonter et de passer plus vite que les autres à plein d’endroits. Je doublais, je doublais, ça ne s’arrêtait pas… jusqu’à voir Nino Schurter que j’ai même aussi dépassé. Là, j’étais comme dans un tunnel vers le podium, c’était fou. Au-delà de cela, cette course m’a aussi appris quelque chose d’important : avant, je pensais que pour faire un podium, tout devait absolument se dérouler à la perfection. Mais ici, rien au départ ne jouait en ma faveur. Et pourtant ! Ma 11e place à Snowshoe m’a aussi montré que, même malade, je pouvais faire de bons résultats. Tout cela me permet d’entrevoir de belles perspectives en 2020. J’aime croire que ce n’est pas la fin de ma progression.

De tels résultats, cela t’a amené des propositions de la part de gros teams ? Cela ne te tenterait pas de rouler dans une grosse structure ?

Quand je suis venu voir Francis Menut, je lui ai dit que je voulais travailler avec lui jusqu’aux Jeux Olympiques. J’avais la possibilité de changer en 2018, j’avais reçu une belle offre, mais je ne l’ai pas fait. Rien n’est encore signé, mais j’aimerais clairement rester avec Scott-Creuse Oxygène-Guéret après les JO, quel que soit mon résultat. C’est le choix de mon cœur et c’est donc le bon choix. On a commencé un projet ensemble, j’ai envie de le finir ensemble et donc de faire toute ma carrière dans cette équipe. J’espère avoir ce luxe de pouvoir choisir car c’est rare une aussi belle collaboration, une telle entente dans les deux sens. En 2019, j’ai eu quelques teams qui m’ont approché mais ce n’est même pas allé jusqu’à la proposition concrète car j’ai tout de suite dit que j’étais encore pris. Après les JO, si j’ai d’autres propositions, je les examinerai, mais il y a de grandes chances que je reste là où je suis et où je me sens si bien.

C’est tout sauf une vision carriériste ! C’est rare !

Oui, c’est vrai. Je m’estime déjà privilégié. Je fais ce que j’aime, je gagne correctement ma vie, j’ai de l’excellent matériel, je voyage, que demander de plus ? Gagner beaucoup d’argent, cela passe au second plan pour moi.  Beaucoup d’athlètes pensent trop à cela et font parfois de mauvais choix pour eux, pour leur carrière, car ils oublient des points fondamentaux dès qu’on leur présente un gros chèque. Personnellement, je pense que je suis encore en formation, en évolution, et je le serai peut-être toujours. Si un jour je suis vraiment dans le top mondial et si je peux prétendre à un rôle de leader dans un top team, il sera toujours temps d’y réfléchir. D’ici là, j’ai bien d’autres choses dont je dois m’occuper.

Et parmi ces choses… il y a bien sur les Jeux Olympiques ! Tu as déjà fait Rio, comment abordes-tu les prochains JO de Tokyo cet été ?

Officiellement, je ne suis pas encore sélectionné. Il y a encore du travail et du temps avant cela. Bien sûr, je suis bien placé et je suis sûr à 99% d’y aller, mais tant que je n’ai pas mon ticket en poche, rien n’est sûr. Pour Rio, je me suis qualifié au dernier moment car je venais de reprendre seulement un an plus tôt. Logiquement, cela s’est ressenti. Ici, l’avantage, c’est que je peux me préparer totalement différemment, sur le long terme. J’ai de l’expérience aussi. Pour cela, Rio a été très précieux. Je savais que je ne jouais pas pour un diplôme olympique. Pourtant, j’ai fait une bonne course, mais ça a quand même été une déception. Cela dit, ça m’a permis de me focaliser tout de suite sur les jeux suivants, et cette fois-ci, je n’irai pas juste pour participer.

A la fois jovial et discret, Jens Schuermans est assurément un des coureurs les plus intéressants et attachants du plateau. Toujours disponible, souriant, attentif aux autres, il fait partie des personnalités que nous avions envie de vous faire découvrir depuis longtemps. Désormais, c’est chose faite et n’hésitez pas à l’encourager ainsi qu’à aller à sa rencontre lors des prochaines courses, le gaillard en vaut la peine !

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ParOlivier Béart