GRG Enduro 2019 : comme une douce folie des grandeurs

Par Olivier Béart -

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GRG Enduro 2019 : comme une douce folie des grandeurs

Depuis sa reprise par une bande de passionnés, le Grand Raid Godefroy ne cesse de grandir. L’enduro, qui s’est ajouté au programme il y a déjà 4 ans, ne déroge pas à la règle : plus de 400 inscrits, EWS Qualifier, championnat de Belgique, finale de la BEC,… Pour autant, il n’en perd pas son âme, ni son côté convivial. Vojo y était, retour sur cette petite perle avec nos plus belles images.

Il y a des passages vraiment chauds et qui donnent des sensations, comme ici dans la SP3 connue pour ses impressionnants passages de dalles…

… mais tout reste roulable pour qui a un niveau technique correct. L’engagement demandé est moindre que sur l’enduro de l’Amblève par exemple (qui fait figure de référence en matière de difficulté en Belgique), mais on est loin de tomber dans quelque chose de « fade » pour autant !

Puis, l’enduro du Grand Raid Godefroy, c’est aussi le plaisir de rouler dans les paysages grandioses de la vallée de la Semois, avec régulièrement des points de vue à couper le souffle.

Côté météo, tout avait mal commencé pour cette édition 2019, avec de grosses averses durant le briefing et les premières spéciales.

Puis, le miracle s’est produit. Les nuages se sont dissipés et le soleil est réapparu généreusement ! Très sec lors des reconnaissances, le terrain a rapidement « bu » l’eau des pluies du matin et l’ensemble des traces est resté globalement exempt de boue.

Cela n’a pas empêché les belles glissades… dont on vous livre ici un petit florilège.

Du côté des nouveautés, trois ont particulièrement retenu notre attention.

Il y a tout d’abord un final complètement remanié dans la SP3 « Dalle à Tof », avec notamment un passage dans une série de lacets abrupts et complexes à négocier, avec en plus un choix de trajectoire assez large sur la partie basse.

Plus dégagée, la dernière portion était aussi un peu différente des autres années.

Le haut de la SP6, la fameuse BBQ, avait aussi été retravaillé avec une nouvelle portion dans une coupe à blanc. Ça semble gentil comme ça…

… mais de plus près, ce n’est pas la même histoire, avec en entrée de portion cette racine proéminente qui a happé bien des pédales… et provoqué de nombreuses chutes et embardées !

Quelques mètres plus loin, c’est une série de virages à plat qui a posé pas mal de problèmes.

Résultat : des drifs plus impressionnants les uns que les autres.

Enfin, les organisateurs ont pu, enfin, inclure une 7e spéciale, dite de « La Ramonette », en guise de final pour l’enduro ! Bon, un souci de cellule a empêché de prendre les chronos de cette SP en compte mais qu’à cela ne tienne, elle est tellement photogénique qu’on ne pouvait pas passer à côté !Partant des hauteurs de Bouillon, elle est courte mais absolument sublime pour clôturer l’enduro. Elle nécessite par contre des aménagements lourds dans sa partie basse (mise en place d’une circulation alternée avec feux sur la route nationale qui se trouve en bas, pour garantir la sécurité des pilotes), que le nouveau bourgmestre (maire) de la ville a accepté alors que son prédécesseur n’avait jamais donné son accord.
Quand on voit cela, le moins qu’on puisse dire c’est que le jeu en valait la chandelle, non ? C’est néanmoins l’occasion d’insister sur un point : si jamais des bikers étaient tentés de refaire cette spéciale en dehors de l’enduro du GRG, une prudence extrême s’impose sur la partie basse, à l’arrivée sur la route ! Au moindre incident, les autorisations pourraient être retirées.

Côté course

Du côté des chronos, c’est Bart de Vocht qui s’est montré le plus rapide et aussi le plus régulier  du jour.

L’ancien crosseur de haut niveau reconverti à l’enduro remporte à la fois le scratch, le titre de champion de Belgique et le final de la Belgian Enduro Cup ! Carton plein, donc.

A ses trousses, on retrouve son « meilleur ennemi », Julien Soussigne. Présent depuis le début de la BEC, il se positionne clairement comme le 3e meilleur Belge derrière Maes et De Vocht.

C’est d’ailleurs ce trio qui représentera la Belgique sur le Trophée des Nations dans quelques semaines à Finale Ligure.

Sur la 3e marche, on retrouve Remi Cara ! Excellent compétiteur en XC (il est champion de Belgique amateur en titre), il s’essaie très occasionnellement à l’enduro et le moins qu’on puisse dire c’est que cela lui a réussi à Bouillon. Le verra-t-on sur plus de manches l’an prochain ?

Tom Maes signe aussi une superbe course. Il fait honneur au légendaire coup de guidon familial en terminant à la 4e place scratch ! La 5e place revient à Tom van Ingeldom (dont nous n’avons hélas pas d’images d’action).

Signalons aussi la très belle performance de Gilles Franck qui enchaînait les excellents chronos avant de partir à la faute dans la SP5 et de perdre tout espoir d’être sur le podium.

Prudent, il a préféré lever le pied et se préserver en vue des prochains EWS.

Au rang des anecdotes malheureuses, on relèvera aussi la mésaventure de Kenny Belaey, la légende du trial qu’on voit de plus en plus sur les enduros (et qui y roule très vite !), qui a oublié de mettre la puce sur son vélo avant la SP1 ! Il est donc retourné la chercher à Bouillon avant de refaire la liaison et la première spéciale tout juste dans les délais !

Au niveau des catégories, Jonas Debois l’emporte en Junior…

… devant Jacques Evrard (photo) et le Hollandais Manu Warnet.

Colin Demarteau fait honneur à son maillot de leader de la BEC en Cadets. Il s’impose à Bouillon avec des chronos qui le placent déjà régulièrement dans le top 15 scratch ! Il l’emporte devant Géraud Heine et Lenny Osborne.

Daniel Prijkel gagne en Master 1.

Bobaf Compère gagne en Master 2 et remporte le titre de champion de Belgique M2.Herman Hylkema est 2e et remporte le général de la BEC.

Et Kris Hertsens est premier en Master 3 (nous avons honteusement loupé Kris lors de tous ses passages, désolé…) devant Bruno Evrard (photo) qui remporte le général de la Belgian Enduro Cup.

En E-Bike, c’est l’inévitable Patric Maes qui l’emporte et qui gagne du même coup le général de la BEC. Il n’y avait par contre pas (encore ?) de titre de champion de Belgique en jeu dans cette catégorie.

Enfin, on termine par la catégorie Dames où c’est Camille Maes qui l’emporte au scratch suite à une course très intelligente et régulière, alors que la favorite Alex Marchal a été mise hors jeu suite à une casse mécanique en début de la SP4 (perte d’un galet de dérailleur) qui lui a imposé de faire toute cette section à pied !

Au sujet des Dames, il nous faut hélas vous expliquer une bien triste histoire quant à l’attribution du titre de championne de Belgique, pour lequel le représentant de la fédération s’est montré bien tatillon quant à la lecture du règlement. Logiquement, vu sa performance, c’est Camille Maes qui aurait dû être couronnée. Mais c’est Kristien Nelen (ici de dos) qui a été appelée sur le podium…

Pourquoi ? Tout simplement parce que Camille n’a que 17 ans et n’est pas encore Elite ! Des larmes ont coulé, tant du côté de Camille Maes, déçue, que de Kristien Nelen, qui ne voulait pas gagner un titre de cette manière. Heureusement, les filles se sont serré les coudes et aucune animosité ne persiste suite à cet incident, mais pour des disciplines purement amateur, a fortiori en catégorie Dame, il faudrait franchement envisager de changer les règles. Car quand elles en arrivent à transformer la fête en pleurs, c’est qu’il y a un problème…

Cela n’a heureusement pas empêché la bonne ambiance lors de l’after et pour le reste des podiums, dont voici les images !

Belgian Enduro Cup

Top 5 scratch BEC, Elite hommes et dames.

Cadet, Junior, Ebike, Master 3, 2 et 1.

Championnat de Belgique

Les champions de Belgique, puis les podiums Elite H, Junior, Cadet, Master 1 et Master 2.

Un grand bravo aussi à l’équipe d’organisation qui a une fois de plus fait du très bon travail !

Et rendez-vous l’année prochaine !

Plus d’infos et classements complets : http://www.grandraidgodefroy.be

ParOlivier Béart