EWS #8 | Zermatt : Maes s’impose, le champion est…

Par Christophe Bortels -

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EWS #8 | Zermatt : Maes s’impose, le champion est…

Une seule journée de course et 5 spéciales : voilà ce qu’il y avait au menu ce samedi à Zermatt (Suisse) pour départager Florian Nicolaï, en tête du général, et Sam Hill, champion en titre, séparés par seulement 60 points avant cette manche finale des Enduro World Series ! Alors, qui a triomphé ? Et qui est le grand perdant de la journée ? Réponse avec notre récit de la journée et les résultats complets :

La 8e et ultime manche des Enduro World Series 2019… déjà ! Et aussi étonnant que cela puisse paraître, c’était la première fois que la série faisait étape en Suisse depuis ses débuts en 2013… C’est donc à Zermatt, au pied du célèbre Cervin, sur des spéciales particulièrement longues, rocheuses et physiques, que tout allait se jouer. Car si chez les Dames le titre est déjà attribué depuis la manche précédente à Isabeau Courdurier – qui a régné quasi sans partage sur la saison – rien n’était encore décidé chez les Hommes, tant Elites que Masters…

Hommes

L’équation était à la fois simple… et complexe : avec ses 60 points d’avance au classement, il suffisait que Florian Nicolaï termine devant Sam Hill pour être sacré champion, et ce peu importe qui remportait la Queen Stage (la dernière de la journée) et ses 40 points bonus. Les choses se compliquaient un peu si Sam Hill terminait devant son concurrent, a fortiori en ajoutant dans l’équation la Queen Stage pour l’un ou pour l’autre. Hill gagne et Nicolai fait 2e ? C’est malgré tout Nicolai qui resterait en tête pour 10 points puisqu’il en prendrait 50 de moins que Hill… sauf si Hill remportait la Queen Stage. Mais s’ils terminaient tous deux plus loin dans le classement, l’écart de points attribués diminuerait et tout devenait possible, Queen Stage comprise ou non. Et en cas d’égalité de points, le titre reviendrait par contre à Sam Hill puisque ça voudrait dire qu’il aurait terminé devant Nicolaï, et que c’est la position dans cette ultime course qui, d’après le règlement EWS, serait déterminante pour trancher. Bref, il allait sans doute falloir sortir la calculette !

4e à Northstar pour son retour à la compétition après sa suspension, Martin Maes a remis les pendules à l’heure d’entrée de jeu ce samedi en s’imposant sur les deux premières spéciales du jour. Son avance est alors de 12 secondes sur Richie Rude, 2e, et 14 secondes sur un certain… Sam Hill ! Pendant ce temps, Florian Nicolaï est seulement 10e et perd virtuellement la tête du championnat.

Mais la SP3 rebat les cartes : alors que Martin Maes et Richie Rude ne signent que les 17e et 18e temps à 18 secondes du scratch, Sam Hill remporte la spéciale et en profite pour passer en tête ! Maes recule à la 2e place, Rude à la 5e, tandis que Florian Nicolaï remonte à la 7e, ce qui est mathématiquement toujours insuffisant pour assurer le classement final. Il n’y a alors plus que 2 spéciales à disputer et 20 secondes séparent les deux prétendants au titre…

Martin Maes frappe ensuite très fort dans la 4e spéciale : il signe le scratch et relègue Rude (2e) à… 14 secondes et Hill (7e) à 24 secondes ! Logiquement, Maes reprend les commandes de la course devant Hill (+20s) et Miquel (+25s). Rude grappille une position et est alors 4e. 15e de la spéciale 4, Nicolaï conserve quant à lui sa 7e place au classement.

Ça ne changera plus en tête, et même si Martin Maes doit laisser filer la Queen Stage, il conserve une avance de 12 secondes. Le jeune Belge termine donc la saison comme il l’avait commencée : par une victoire !

Mais derrière, qu’en est-il de la course au titre ?! Trêve de suspense… Grâce à sa 2e place, et après avoir signé le scratch dans la Queen Stage, Sam Hill est champion du monde pour la 3e fois de suite ! L’Australien devient le premier pilote à remporter trois fois la couronne mondiale – consécutivement ou non -, devant Richie Rude avec deux sacres et Jérôme Clementz ainsi que Jared Graves, un titre chacun.

Finalement 5e après une belle remontée et une 5e place dans la Queen Stage, Florian Nicolaï n’a rien pu faire face à un Hill hyper régulier, non seulement en deuxième moitié de saison mais aussi sur cette course. Le Français se fait chiper sur cette ultime manche la première position du classement qu’il avait occupée en continu depuis que Martin Maes s’était vu retirer deux de ses trois victoires du début de saison. Nicolaï n’a pas démérité pour autant et termine à une belle 2e place finale !

3e avant l’ultime spéciale, Kevin Miquel perd une place au terme de la SP5 et termine au pied du podium pour… 65 centièmes de seconde. Mais il a de quoi se consoler : le Français monte sur la 3e marche du podium du championnat !

C’est Richie Rude qui prive Kevin Miquel du podium sur cette manche. Après 2 victoires consécutives, il doit cette fois se contenter de la 3e place. L’Américain termine 7e du général en ayant raté les trois premières manches suite à suspension pour dopage.

Dans le top 10, on retrouve aussi Youn Deniaud (6e), Jesse Melamed (7e, ici en photo), Matt Walker (8e), Gusti Wildhaber (9e) et Dimitri Tordo (10e).

Rayon Français, on notera aussi la belle 13e place d’Hugo Pigeon, la 16e de Thomas Lapeyrie (photo) et la 19e de Damien Oton, blessé avant la première manche, qui entre donc dans le top 20 pour sa première course de la saison.

Adrien Dailly, lui, a connu une journée compliquée. Il termine 26e après n’être entré que deux fois dans le top 10, oscillant entre la 21e et la 67e place sur les trois autres spéciales.

Dames

Il n’y avait plus aucun enjeu chez les Dames – pour la première place du classement final du moins -, mais pression ou pas, Isabeau Courdurier a poursuivi sur sa lancée aux commandes de son proto Intense. La française a raflé quatre des cinq spéciales et n’en a concédé qu’une, la Queen Stage, remportée par une Andréane Lanthier-Nadeau très en forme elle aussi puisqu’elle termine 2e de la course et jamais au-delà de la 3e place en spéciale ! Avec cette 8e victoire en autant de manches, Courdurier boucle donc une saison parfaite !

Toujours surprenante, Raphaela Richter monte sur la 3e marche du podium féminin tandis que le top 5 est complété par Ines Thoma et Anita Gehrig.

A la 6e place, on retrouve Rae Morrison, juste devant Morgane Charre, 7e, Katy Winton 8e (photo) et Mélanie Pugin, 3e Française, en 9e position. Becky Cook clôture le top 10.

Masters

Chez les Masters 40+, le suspense ne pouvait pas être plus total avant cette course avec Karim Amour – champion sortant, ici en photo – et Cédric Ravanel à stricte égalité de points. C’est ce dernier qui va d’emblée prendre l’avantage, creusant un écart de 22 secondes dans la SP1, qu’il va ensuite étendre à 24 puis 39 secondes au terme des 3 premières spéciales. Karim Amour reprend 3 secondes et demie en SP4, puis 9 secondes dans la SP5 – raflant au passage les 25 points de la Queen Stage -, mais ce ne sera pas suffisant : Cédric Ravanel remporte la course pour 26 secondes et le championnat avec 25 points d’avance !

Alba Wunderlin remporte quant à elle la Queen Stage et la course chez les Dames Master 35+, mais c’est Louise Margareta Paulin, 2e, qui décroche le titre.

U21

Du côté des Juniors enfin, rien n’était mathématiquement joué, mais Antoine Vidal bénéficiait d’une avance confortable de 325 points sur le Néo-zélandais Brady Stone. Il pouvait donc se contenter de gérer pour assurer le titre. Mission accomplie pour le jeune Français : Vidal signe quatre des cinq scratches et gagne logiquement la course, ce qui lui permet de définitivement sceller sa première place au championnat ! Son dauphin Brady Stone termine 3e de l’épreuve derrière le Canadien Kasper Woolley.

On termine avec les Dames U21 où Lucy Schick et Leah Maunsell, aux deux premières places du championnat avant d’aborder cette course, se sont fait surprendre par les Britanniques Harriett Harnden, victorieuse avec quasiment 3 minutes d’avance, et Polly Henderson, 2e. Schick, 3e, est malgré tout sacrée championne Junior 2019 pour sa première saison en EWS, devant Maunsell, qui termine 4e de cette manche.

Place maintenant à la dernière épreuve de la saison : le Trophée des Nations, le week-end prochain à Finale Ligure, en Italie !

Résultats EWS #8 – Zermatt :

www.enduroworldseries.com/live/#overall_leader

ParChristophe Bortels