EWS 2022 | Sugarloaf : la survie du plus apte

Par Christophe Bortels -

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EWS 2022 | Sugarloaf : la survie du plus apte

Du drama, des crashes, de la casse mécanique, des rebondissements et des ténors qui trébuchent : Sugarloaf, 6e manche des Enduro World Series, ne nous aura rien épargné ! On vous raconte :

On s’en doutait, on le craignait même quand on a vu les premières images des spéciales à Sugarloaf (USA) : ces belles traces fraîchement créées, étroites, sinueuses, bourrées de roches et de racines, elles allaient faire des dégâts… Après une Pro Stage finalement sans trop de surprises, la 2e journée de course aura hélas confirmé nos craintes.

Les courses femmes comme hommes ont en effet été marquées par quelques dégringolades spectaculaires, avant d’être finalement remportées par des pilotes solides et réguliers qui ont parfaitement évité les pièges, tout en étant rapides évidemment !

Femmes

Solide et régulière, voilà deux termes qui définissent parfaitement Isabeau Courdurier. La Française abordait cette 2e journée avec un avantage de moins de 2 secondes, elle la termine avec 14 secondes d’avance ! En tête de bout en bout, jamais en dehors du top 4 en spéciale, elle renoue enfin avec la victoire, après deux manches sans monter sur le podium.

Isabeau Courdurier devance deux Britanniques : Bex Baraona prend la 2e place alors qu’Ella Conolly complète le podium. La première était 3e de la Pro Stage et est donc remontée d’une place, remportant la SP3 au passage, alors que la seconde, 8e samedi, est même remontée de 5 places, notamment grâce à deux scratches dans les deux dernières spéciales.

En lutte pour le podium, l’Italienne Gloria Scarsi repart finalement avec la moins bonne place, la 4e, ce qui reste malgré tout le meilleur résultat de sa carrière ! Becky Cook complète le top 5.

Derrière Rae Morrison et Raphaela Richter, respectivement 6e et 7e, on retrouve Morgane Charre, 8e. La Française remporte la SP4, mais trop de secondes perdues plus tôt dans la journée dans la SP2 (17e) avaient d’emblée ruiné toute chance de podium.

Andréane Lanthier-Nadeau et Flo Espineira complètent le top 10.

Grosse désillusion en revanche pour Mélanie Pugin, qui semblait de retour à son meilleur niveau après sa 2e place dans la Pro Stage. La championne en titre a été trop irrégulière en 2e journée de course, deux fois dans le top 5 en spéciale mais aussi trois fois en dehors du top 10.

On rappellera que Noga Korem s’est blessée lors des entraînements et qu’Harriet Harnden n’a pas pris le départ non plus, sa blessure au bras suite à un crash à Whistler la gênant trop.

Hommes

En embuscade à la 2e place à 0,090s seulement au terme de la Pro Stage, Jesse Melamed n’a pas tremblé en 2e journée et repart de Sugarloaf avec la victoire ! Tout n’a pourtant pas été si simple pour le Canadien, auteur de 2 scratches, 3e sur les deux dernières spéciales, mais seulement 22e sur le 3e chrono du jour. Le leader du championnat a en réalité été celui qui a le plus limité les dégâts, ce qui n’a pas été le cas de ses concurrents directs…

Martin Maes a lui aussi su se montrer très régulier. Cinq fois dans le top 5, une seule fois en dehors (10e sur la SP2), il décroche une très belle 2e place à seulement 3 secondes et demi du vainqueur et monte pour la première fois de la saison sur le podium !

Vainqueur de la Pro Stage, Matt Walker n’a pas réussi à conserver la tête de la course, perdant notamment trop de temps dans la SP 2. C’est tout de même une 3e place synonyme de podium pour le Néo-zélandais.

Un top 3 sans Richie Rude ni Jack Moir ? Eh oui ! Trêve de suspense, il faut remonter à la 21e place du classement pour retrouver la trace de Rude alors que Moir termine… 107e et bon dernier.

Richie Rude avait pourtant largement pris la tête de la course après avoir atomisé la concurrence dans la SP 3 (14 secondes plus rapide que tout le monde !), mais il va ensuite perdre un peu de temps dans la SP4 (22e) suite à une chute, tout en conservant le leadership. Et puis tout s’écroule : un gros crash dans la SP5 (101e) qui le laisse avec une épaule blessée, une 106e place dans l’ultime spéciale, et c’est toute chance de victoire qui disparaît.

Jack Moir, lui, avait le podium a portée de main et pointait d’ailleurs à la 3e place après deux spéciales. C’était sans compter sur le gros pierrier de début de SP3. L’Australien crève, détruit sa roue arrière et perd pas moins de 10 minutes. Fin de la partie… enfin, pas tout à fait ! Là où certains auraient abandonné, Moir repart le couteau entre les dents (et avec une nouvelle roue, ce qui lui vaudra 3 minutes de pénalité) et signe le meilleur temps sur les 2 dernières spéciales… Ça ne changera rien à son résultat final, mais ça a de l’allure !

Allez, retour dans le top 5. A la 4e place, derrière Melamed, Maes et Walker, on retrouve le Français Alex Rudeau qui signe un superbe résultat !

C’est Ed Masters qui termine en 5e position, à 20 secondes de Melamed.

Du classique et du plus inattendu pour compléter le top 10 : Slawomir Lukasik est 6e, Irénée Menjou 6e, Cole Lucas 8e, l’Américain Colton Peterson 9e et Sam Hill 10e, de loin son meilleur résultat cette saison et son 1er top 10 en 2022.

Notons également la 11e place de Dimitri Tordo, la 13e de Kevin Miquel, la 16e de Louis Jeandel, la 18e de Nathan Secondi, la 27e de Remi Gauvin, la 30e d’Adrien Dailly, la 36e du jeune Belge Gilles Franck (auteur d’un joli top 20 en SP2), la 39e de Youn Deniaud (bien parti pour un top 5 mais qui perd tout dans la SP4) ou encore l’abandon de Theo Galy après la SP2.

U21

Chez les plus jeunes, c’est le Canadien Seth Sherlock qui s’impose assez largement après avoir remporté la moitié des spéciales, reléguant son compatriote Emmett Hancock à 28 secondes et l’Américain Jake Keller à 34 secondes. Marin Kaux, 14e, est le Français le mieux classé de la catégorie.

Sophie Riva a quant à elle tout simplement raflé les 6 scratches chez les femmes ! Paz Gallo Fuentes est 2e à 38 secondes et Lauren Bingham 3e à 1:43.

Masters 35+

Il a remis ça ! Après son impressionnante victoire à Burke, le Français Franck Kirscher réalise le doublé aux USA en s’imposant à nouveau ce week-end. La victoire est nettement moins large (13 secondes, contre 1:23 la semaine dernière), certes, mais peu importe ! Il devance l’Américain Jason Memmelaar et le Danois Mads Weidemann, alors que Karim Amour échoue au pied du podium.

Chez les femmes Masters 35+, Ingrid Larouche a conservé sa 1ère place acquise dès la Pro Stage, et ce sont Melissa Newell et Mary McConneloug qui l’accompagnent sur le podium.

Résultats complets :

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ParChristophe Bortels