Evasion | Un road-trip en Malaisie avec Kilian Bron
Par Olivier Béart -
Plus connu dans le monde des affaires que pour y faire du vélo, La Malaisie est un pays en plein essor. A première vue, ce n’est pas la destination qu’on choisirait pour un road-trip digne de ce nom. Et pourtant. Même si les richesses du pays sont en grande partie liées au pétrole et à la production d’huile de palme, entrainant des déforestations conséquentes la communauté de pilotes augmente d’année en année et certaines régions encore protégées nous motivent à explorer le pays. En compagnie de Thiromana Yin, gérant de « Adventurewelike » ; Dominic, le guide local et William Klock accroché à sa caméra, c’est parti pour un trip de 3000km à la recherche des spots les plus réputés du pays.
Premier arrêt à Malacca à 2 heures de routes au sud de Kuala Lumpur, la capitale. La chaleur humide est déjà écrasante mais le dépaysement est total.
A base de devers et de racines, nous faisons quelques runs avant de visiter le centre historique de Malacca, anciennement colonisé par les Portugais et plus tard par les Hollandais. Le quartier rouge porte bien son nom, le « must do » de cette première étape du voyage.
La Malaisie a une histoire riche et on le ressent encore aujourd’hui avec une belle diversité de cultures et origines. Les petits singes curieux qui viennent à notre rencontre ajoutent aussi au dépaysement, sans oublier les autres petites bestioles qu’on croise régulièrement sur notre route…
Le deuxième spot se trouve à l’opposé ouest du pays, à Kuantan. Il s’agit encore d’une piste de descente mais radicalement différente de Malacca.
La jungle est plus humide et de gros rochers granitiques sont posés au milieu de nulle part. Le tracé de dessine autour de ces blocs en empruntant quelques pierriers bien engagés.
Nous faisons escale à Kuala Lumpur après cette première partie du road trip. C’est pour nous l’occasion de visiter le centre des affaires et les fameuses Petronas Tower.
Le contraste est très clair entre la modernité et le développement croissant de Kuala Lumpur avec les paysages de jungle aux alentours ainsi que les monuments religieux encore présents dans la ville. Nous retrouverons cette sensation dans le reste de la Malaisie, à moindre échelle.
Pour échapper à la chaleur étouffante de la plaine et de la Jungle urbaine, nous prenons de la hauteur à la recherche de trails dans Cameron Highland.
Il s’agit d’une vallée connue pour ses plantations de thé et nous rêvons de trouver des tracés au milieu de tous ces champs. C’est magnifique mais relativement raide pour espérer rouler tranquillement sans se faire peur.
Pour faire court, 2 facteurs rendent la tâche compliquée. Le premier est cet arbre, le théier, qui ressemble à un buisson mais qui a des branches très dures. Les feuilles cachent le danger et quand les pédales passent trop près, c’est la chute. Le vide n’arrange rien et les chemins en balcon utilisés pour le transport des récoltes sont souvent très exposés.
Avant de rejoindre le spot de Jerai à quelques kilomètres de la frontière Thaïlandaise, nous ferons escale dans un temple Hindou. Ces monuments sont d’ailleurs le principal signe de diversité des cultures en Malaisie. Temples chinois, pakistanais ou mosquées, vous ne pouvez pas les manquer.
Jerai est une montagne imposante au milieu de nulle part, en bord d’océan. Certainement le plus long ride depuis le début du roadtrip avec une descente de 7km de long, cumulé à une autre piste de descente de 3 minutes.
Les conditions sont très sèches et le terrain encore différent. De la pente, des racines et du dévers dans un mélange sablonneux, c’est le programme du jour. Les locaux nous ouvrent la route et se faufilent à travers des pistes sinueuses et piégeuses. Les trajectoires sont multiples mais hors de question de couper un arbre en travers du chemin, Jerai est une réserve naturelle.
Toujours en quête de nouveaux spots, direction Penang Island sur la côte ouest. L’île garde en mémoire son passé britannique et reflète à elle-même une grande partie de l’histoire du pays. Touristique et culturelle, la capitale de l’Etat George Town reste incontournable. De par son architecture ou ses bars sympas, il y a quoi s’occuper et en prendre plein les yeux.
Il y a surtout de quoi faire en vélo, c’est le coup de cœur du trip. Penang Hill domine les building de la ville en offrant des descentes de plus 700 mètres de dénivelé. Pour un pays relativement plat, il s’agit du spot idéal pour rouler et les Malaisiens l’ont bien compris. Cette montagne regroupe une grande partie des plus beaux trails à base de racines et de canyons naturels.
Un conseil, assurez-vous d’avoir des freins avant de vous lancer. Une piste porte même le nom de « mini Champéry » faisant allusion à la célèbre piste de DH Suisse, droit dans la pente… Pour avoir rouler l’original, c’est aussi pentu. Mais la température et ici humide et écrasante avec des serpents qui se jettent d’arbres en arbres.
En contournant Penang Hill, c’est une autre piste aménagée de quelques sauts et virages relevés, accessible uniquement à la pédale. Pour changer des serpents, ce sont les chimpanzés qui font office de spectateurs.
Au final, avant de vous laisser déguster la vidéo, je retiens de ce trip qu’il a été éprouvant mais riche en rencontres et nouvelles découvertes. Les températures écrasantes ont rendu la tâche compliquée mais nos deux guides Thiromana et Dominic n’ont pas failli.
Après des milliers de kilomètres à sillonner le pays, le bilan est largement positif et nous pouvons nous faire une idée claire et détaillée de ce qu’est le monde du vélo en Malaisie. Au délà du vélo, nous retenons avant tout la gentillesse et l’accueil de tous ces locaux, ces sourires et souvenirs qui resteront gravés.
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Images : William Klock