Enduro World Cup 2023 | Pietra Ligure : poussière, suspense et surprises italiennes

Par Christophe Bortels -

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Enduro World Cup 2023 | Pietra Ligure : poussière, suspense et surprises italiennes

Ce samedi à Pietra Ligure, en Italie, se déroulait la 3e étape de la coupe du monde d’enduro. Il s’agissait de la toute première de la saison sur le sol européen… mais aussi la première des trois épreuves qui auront lieu en juin avant une longue pause estivale. Voici toutes les infos et les résultats :

Disputées en Océanie fin mars à Maydena et Derby, les deux premières manches de la coupe du monde d’enduro semblent déjà bien loin… Tellement qu’on presque du mal à croire que la course de Pietra Ligure (Italie) qui avait lieu ce samedi était bien déjà la 3e du calendrier mondial ! On rappellera que Pietra est située à 5 km de son illustre voisine, Finale Ligure, qui accueillera quant à elle la 2e étape de la coupe du marathon ce dimanche.

Les pilotes ont pu découvrir un florilège de ce que Pietra Ligure a à offrir en matière de traces enduro. Ils visitaient ainsi le Monte Grosso, cette colline à deux pas de la ville qui culmine à 300m à peine, le gros secteur de Pietra Ligure, avec des traces qui démarrent à plus de 1000m d’altitude, et enfin, juste en dessous, le nouveau petit secteur de Ranzi.

On retrouvait pour démarrer la journée deux grosses spéciales sur Pietra – à peu près 4 km chacune – deux plus courtes sur Ranzi dans la foulée (0,85 km et 1 km), et enfin deux descentes un rien plus longues (1.88 km et 1.28 km) sur le Monte Grosso en guise de dessert. Total : 6 spéciales pas particulièrement techniques mais souvent rapides, poussiéreuses et fuyantes, 54 km à parcourir, 2900 m de dénivelé négatif pour « seulement » 1900 m à gravir à la pédale puisqu’un shuttle déposait les concurrents à 1000 m d’altitude au matin.

Maintenant que le décor est planté, place aux résultats !

Femmes

On imaginait bien que Morgane Charre serait à l’aise sur ce type de terrain rapide, défoncé et fuyant, mais la course de la Française n’en reste pas moins très impressionnante. Dominant assez largement les deux premières spéciales du jour, elle s’est rapidement créé une avance confortable avant de baisser légèrement le rythme et de signer trois 3e places consécutives. La championne du monde de descente 2012 abordait l’ultime spéciale avec un matelas de pratiquement 15 secondes. Et elle n’a pas flanché. Résultat : le 6e temps à 3 secondes et demie, et la victoire finale !

Dans le sillage de Morgane Charre, surprise, c’est Gloria Scarsi qu’on retrouve ! Alors oui, l’Italienne était sur ses terres… ce qui n’enlève rien à la performance de la pilote Canyon, qui devance quasi toutes les meilleurs de la discipline et signe là son meilleur résultat en enduro au niveau mondial. Elle termine à 13.760s secondes de la vainqueur du jour.

Derrière Charre et Scarsi, on a assisté à une jolie lutte entre Isabeau Courdurier et Raphaela Richter, qui ont occupé la 3e place en alternance au fil de la course. C’est finalement la Française qui devance l’Allemande et monte sur la 3e marche du podium grâce à une excellente SP5 (meilleur temps), où Richter ne signe que le 10e chrono à plus de 10 secondes.

Quatrième donc, Raphaela Richter s’est montrée particulièrement percutante à Pietra Ligure puisqu’elle a signé deux des six scratches de la journée ! Mélanie Pugin, un peu en retrait ces derniers temps, réalise une belle course ce samedi et prend la 5e place à 41 secondes de Morgane Charre.

Le top 10 est complété par Rae Morrison (6e),  Bex Baraona (7e) – leader du général avant cette manche -, Noga Korem (8e), Harriet Harnden (9e) et Chloe Taylor (10e).

On notera aussi la 11e place d’Andréane Lanthier-Nadeau, la 14e de Julie Duvert, la 22e d’Estelle Charles (en photo ci-dessus) pour son retour à la compétition, ou encore la 24e de Barbora Prudkova, qui s’était illustrée à Derby avec une 6e position. Ella Conolly était absente en raison de ce qui semble être une blessure à la nuque.

Hommes

On a assisté à un scénario quasi identique à celui des femmes chez les hommes, avec un Jesse Melamed un peu en retrait dans la SP1 et qui prend les commandes de la course au terme de la spéciale suivante. Sauf que, malgré un scratch dans les SP2 et 4, tout ne va pas être si facile pour le Canadien.

Car derrière, il y a un Français très en forme, qui va grappiller des places au fil de la journée ! Sixième de la SP1, 4e après la SP2, 3e après la SP3, 2e au terme de la SP4… Alex Rudeau est lancé dans une folle remontée et pointe à moins de 6 secondes de Melamed alors qu’il reste deux spéciales à dévaler. Tout est encore ouvert pour la victoire…

C’est là qu’intervient un troisième larron : Rhys Verner. Le Canadien avait commencé la journée en fanfare avec le meilleur chrono de la première spéciale. Il va la terminer presque aussi bien ! 3e derrière Alex Rudeau après les quatre premières spéciales, il signe le scratch dans la SP5 et chipe la 2e place provisoire au Français. Son 9e temps dans la dernière spéciale ne changera rien au classement, car les chronos sont très serrés…

C’est donc finalement bien Jesse Melamed qui remporte cette 3e manche de la coupe du monde d’enduro, mais les écarts sont particulièrement faibles puisque Rhys Verner, 2e, échoue à seulement 4.700s et Alex Rudeau, 3e, à 7.460s.

A distance du trio de tête, Dimitri Tordo prend une belle 4e place, juste devant Charles Murray, 5e.

Slawomir Lukasik réalise encore une course solide. Après sa 2e place à Derby, c’est une 6e position pour le Polonais ce week-end à Pietra Ligure.

Il y avait Gloria Scarsi en surprise italienne chez les femmes, il y a Tommaso Francardo chez les hommes ! Le pilote Ancillotti s’est invité dans le top 10 dès la SP2 grâce à un 4e temps, et il ne l’a plus quitté. Il termine 7e.

Richie Rude avait entamé sa saison avec une 7e place à Maydena et avait enchaîné avec une victoire à Derby, il doit cette fois se contenter de la 8e position à Pietra Ligure. L’Américain a manqué de régularité ce samedi, et a notamment vu sa course plombée par une 16e place dans la SP2 suite à un crash.

Le top 10 est complété par Louis Jeandel (9e) et Youn Deniaud (10e).

Petite déception pour Jack Moir et Martin Maes, respectivement 11e et 12e. A l’exception d’un 3e temps dans la SP5, l’Australien n’est jamais parvenu à faire mieux qu’une 10e place en spéciale, alors que le Belge n’a intégré qu’une fois le top 10 et une fois le top 5 sur les six spéciales du jour.

On notera enfin la 15e place de Kevin Miquel, la 18e d’Irénée Menjou, la 19e de Cole Lucas, la 22e d’Adrien Dailly (ici en photo) juste derrière Hugo Pigeon mais juste devant Dan Booker, ou encore la 29e de Matt Walker.

Le jeune et prometteur Belge Gilles Franck réalisait quant à lui un début de course très solide pour son retour de blessure, qui lui avait fait manquer les deux premières manches de la saison en Tasmanie. Il pointait même à une impressionnante 21e place à la mi-course, mais les trois spéciales suivantes seront nettement moins bonnes que les trois premières suite à une casse de dérailleur puis un bris de chaîne, ce qui va le faire reculer en 42e position finale.

Femmes U21

Chez les femmes U21, la redoutable Emmy Lan a une nouvelle fois été la plus rapide, mais ce samedi la domination n’a pas été sans partage. La Canadienne ne remporte en effet « que » la moitié des spéciales et décroche la victoire avec 16 secondes d’avance.

Il faut dire que derrière, la jeune Française Lily Planquart (en photo ci-dessus) s’est montrée particulièrement régulière, avec un top 3 dans chacune des spéciales et même le scratch dans la dernière ! Elle termine logiquement à une jolie 2e place. C’est une autre Canadienne, Elly Hoskin, qui complète le podium.

On notera aussi la 5e place de la Française Claire Chabbert, qui a signé le scratch dans la SP4, et la 8e de sa compatriote Justine Henry.

Hommes U21

C’est un Français qui s’est imposé chez les plus jeunes, et de fort belle manière ! Cinquième de la SP1, Raphaël Giambi a pris les commandes de la course au terme de la 2e spéciale du jour et est parvenu à la conserver jusqu’à la fin. Il a signé le scratch sur la SP2 puis la SP3, a réalisé le 4e temps sur les deux spéciales suivantes et a semble-t-il été en gestion sur l’ultime chrono du jour où il prend la 11e place. Giambi s’impose finalement avec 4.610s d’avance.

Le Britannique William Brodie termine 2e du classement final alors que le podium est complété par Alexis Icardo, un autre Français (en photo ci-dessus).

Résultats complets :

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ParChristophe Bortels