Enduro Jura 2018 : des kilomètres de spéciales à n’en plus Comté !

Par Paul Humbert -

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Enduro Jura 2018 : des kilomètres de spéciales à n’en plus Comté !

Vous nous connaissez, on aime l’enduro Jura et il n’a pas fallu trop nous pousser pour retourner attraper un morceau de Comté au bord des plus belles spéciales du Jura. Concoctée une nouvelle fois par François Bailly-Maître et une sympathique équipe de bénévoles, l’édition 2018 n’a pas failli à la réputation de la course. Nous avons suivi les participants et trois en particuliers : Léa, Arnaud et Cédric, les trois gagnants de notre concours Schwalbe/Enduro Jura qui testaient une monte de pneus conseillée par François Bailly-Maître. Portfolio et premières impressions :

Le format de l’enduro Jura ne change pas en 2018, mais il se raffine. Au programme, on retrouve deux jours de course pendant lesquels la grosse centaine de participants est complètement prise en charge.

 

 

La première journée, principalement parcourue à la pédale et affichant plus de 1500m de dénivelé positif tout de même, comptait 5 spéciales. 

Le lendemain, une liaison à la pédale était encore prévue avant d’enchaîner trois spéciales ponctuées par deux remontées en bus. 

Le programme était plutôt copieux, surtout quand on connaît la durée des spéciales. Après deux jours, les plus rapides ont un chrono totalisant presque une heure de course. 

 

 

Côté participants justement, on compte une grosse centaines de riders venus pour moitié de France et pour l’autre moitié de l’étranger avec une belle représentation suisse, belge et même américaine ou argentine. 

Une petite dizaine de concurrentes féminines sont présentes au départ de l’épreuve.

Les différence d’origine et de nationalité s’effacent toutefois rapidement quand il est question de survivre dans la boue du Jura ! Les participants de l’édition 2016 tremblaient au départ de la course une fois le bulletin météo consulté. De grosses pluies sont attendues le samedi après-midi et personne n’a envie de réitérer l’expérience.

Avec un temps toujours au beau fixe, les premières spéciales sont enchaînées sur un terrain toujours gorgé d’eau et glissant. François Bailly-Maître en ouvreur de luxe connaît ses spéciales sur le bout des crampons et il ne peut s’empêcher de grimacer par endroits. Il va y avoir de la glissade !

 

 

Après les passages de Damien Oton, Rémy Absalon et des quelques riders suivants, les appuis sont moins assurés et tout le monde essaye de commencer la journée sans chute. 

À l’arrivée, un jet d’eau permet de décharger les vélos des kilos de boue qui sont venus s’y loger. 

C’est justement là que nous retrouvons Léa, la première de nos trois gagnants. Avant la course, elle a installé un pneu Schwalbe Dirty Dan à l’avant de son vélo pour aller se planter dans la boue, en complément d’un Magic Mary à l’arrière. L’ensemble remplace les pneus d’origine de son vélo et si dans la terre du Jura rien ne semble vraiment adhérer, elle a l’air plutôt confiante ! 

Quelques mètres plus loin, c’est Arnaud que nous retrouvons. Il s’accroche comme il peut à son vélo, avec un montage Schwalbe identique, mais conserve un large sourire.

Avec une deuxième spéciale dans la veine de la première, les riders accusent rapidement le coup. 

Fort heureusement, la troisième spéciale sera plus facile à rouler, à la faveur d’un terrain qui sèche, et toujours pas un nuage à l’horizon. Il semblerait que la pluie annoncée épargne les spéciales du Jura ! 

Les spéciales s’enchaînant, les organismes fatiguent et avec des heures de départ laissées libres, les espaces entre les riders se font de plus en plus grands. 

Deux ravitaillements ponctuent la première journée. Le second, bien chargé, a lieu dans une brasserie locale : la brasserie du Lizon.

 

 

Côté photographes et vidéastes, on prend un malin plaisir à s’arrêter dans un décor digne de JURAssic park. 

 

 

 

De la mousse pousse sur tous les arbres et le décor est assez irréel.

 

 

Il aura fallu attendre que les derniers concurrents terminent la dernière spéciale du premier jour pour que la pluie commence à tomber. 

À l’enduro Jura, tout le monde est logé et mange ensemble. Pour la première fois, tout est organisé au même endroit et une fois les vélos lavés et les douches prises, place à un apéro bien mérité.

Après le repas, direction la salle de spectacle du village vacances. Un cours tout particulier est donné aux participants par « le professeur ». Nous avions pensé vous en dire un peu plus, mais on préfère finalement vous laisser vous inscrire à une future édition pour le découvrir par vous-même. Certains diront que ce seul cours justifie une inscription à l’enduro Jura…

Avant d’aller se coucher, ou boire un dernier verre, c’est selon, l’assemblée a droit à un premier montage vidéo des images du jours signé Pierre Henni, ainsi qu’aux plus belles images du samedi signées Benjamin Becker. 

Le lendemain matin, les cuisses sont encore fatiguées mais les sourires sont toujours là. Au chronométrage, François Bailly-Maître et son équipe ont fait appel à un visage familier qui n’est autre que celui de Pauline Dieffenthaler. 

Les vélos aussi ont souffert, on désosse l’un pour équiper l’autre.

Une première liaison attendait les pilotes pour rejoindre les belles crêtes jurassienne. La météo était toujours du côté des pilotes, même si le sol gardait les stigmates des pluies passées. 

Au menu de la matinée, on retrouvait une spéciale « signature » de l’enduro Jura.

Baptisée « sur les grès », elle plonge dans la vallée, les pierriers, traverse un hameau, une route où la spéciale est neutralisée pour terminer en apothéose 680 mètres plus bas. 

 

 

À partir de là, les pilotes n’auront plus qu’à s’assoir dans un des bus, bien odorants une fois la fin de journée, pour retrouver le départ des deux dernières spéciales… et quelles spéciales ! 

La « Riote » et la « Tendue » qui attendent les pilotes sont deux pépites de l’enduro Jura. Le terrain sèche, les riders aussi. 

Les relances ne sont pas tendres et les espaces entre les pilotes sont parfois bien longs. Parfois au contraire, ils sont les uns derrière les autres au moment de passer devant nos objectifs. 

Au ravitaillement, les esprits se reposent.

Certains composent des assiettes mêlant subtilement produits régionaux et valeurs sûres…

 

 

La course s’arrête dans l’avant-dernière spéciale pour Thomas Lapeyrie qui accuse un coup de moins bien et des soucis (et approximations) mécaniques.

La dernière spéciale de l’enduro Jura se déroule en mode « poursuite ». Les espaces laissés entre les riders correspondent à ce qui les départage à l’issue de l’avant-dernière spéciale.  

Avec un quart d’heure de spéciale pour les meilleurs, elle suffira à pomper toute l’énergie restante des riders en course. 

Pour la compréhension de la course, c’est assez simple : le premier rider arrivé remporter la course. 

C’est Damien Oton qui passe l’ultime pont en tête. Il est suivi par Rémy Absalon, Yoann Pacard puis Flo Arthus.

Chez les filles, c’est Monika Büchi qui termine la première, devant Liesbeth Hessens et Léa Deslandes. 

Oui, Léa, qui découvrait ses nouveaux pneus Schwalbe au départ de la course ! « Ils m’ont sauvé la vie ! Avant, j’avais les pneus d’origine vendus avec mon vélo ! » Le test semble donc plutôt concluant et elle repart avec le sourire et un panier (bien) garni !

On retrouve également Cédric, bien content de sa course et de ses pneus. Un peu frileux à l’idée de quitter une paire de Maxxis Shorty déjà bien performant, il découvre une nouvelle alternative intéressante avec deux Magic Mary.Pour Arnaud, le retour est bien plus complet : « Le montage du Dirty Dan à l’avant n’a posé aucun problème. Le Magic Mary a été un peu plus difficile à monter, mais une fois positionné, il a bien claqué sur les jantes Arch Mk3 montées par Asterion. J’ai eu totalement confiance en ce Dirty Dan malgré la boue bien présente. Il gardait bien la trajectoire, reprenait très rapidement s’il y avait une perte d’adhérence, sans faire peur au pilote et il n a jamais bourré au point de devoir s arrêter. Je n ai jamais hésité à freiner avec l’avant, même dans la boue ! Sur les pierres ou les racines le pneu était également bon et sur le bitume j avais l impression d être sur un rail ! »

« Pour le Magic Mary, c’est sûr qu’il aime moins la boue que le Dirty Dan mais il n’a pas démérité ! Dans le « sec jurassien », ou semi-sec, il a été impeccable dans les freinages, accroche latérale et rendement. En résumé, une belle découverte et un bon conseil quant aux choix proposés par Francois Bailly-Maitre. Je vais les conserver pour les Vosges ! »

 

 

À l’enduro Jura, la course est une chose, mais elle ne doit pas se mettre en travers de la convivialité. L’organisation l’avait bien compris et tous les participants se voyaient offrir une bière bien locale à l’arrivée de l’ultime spéciale. Les corps sont fatigués mais tout le monde est bien content d’être arrivé au bout. 

Par hasard, l’arrivée des pilotes coïncidait avec la fin de la manche de coupe du Monde de descente à Leogang. Les pilotes se sont donc rapprochés autour de Yoann Paccard pour regarder le run victorieux d’Amaury Pierron. 

De retour au village vacances, les coureurs se retrouvent dans la bonne humeur, et sous le soleil pour le podium. Il y a plus de jus dans les saucisses que dans les jambes des pilotes mais tout le monde a la sourire et se promet de revenir pour la prochaine édition de l’enduro Jura ! 

Les résultats complets : [gview file= »https://www.vojomag.com/app/uploads/2018/06/Enduro-Jura-caté.pdf »]

ParPaul Humbert