Enduro de l’Amblève 2018 : Martin Maes de retour avec sa cape d’invincibilité !

Par Olivier Béart -

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Enduro de l’Amblève 2018 : Martin Maes de retour avec sa cape d’invincibilité !

L’enduro de l’Amblève fait figure de référence en Belgique pour son parcours hyper sélectif qui en surprendrait plus d’un qui ose encore appeler la région le « plat pays ». Après avoir été critiqués pour des choix parfois un peu extrêmes, les organisateurs ont su se remettre en question pour arriver cette année à un compromis proche de la perfection ! Vojo était sur les sentiers et à côté, derrière l’objectif, pour vous faire vivre de l’intérieur cet Enduro de l’Amblève 2018 remporté de main de maître par Martin Maes !

Une fois de plus, l’Enduro de l’Amblève affiche complet, avec 300 pilotes tout juste au départ. Si les grandes lignes du programme sont bien évidemment connues à l’avance, la bande des gars de Remouchamps aime dévoiler une série de détails à la dernière minute pour conserver l’effet de surprise. Pour les traces, c’est même une obligation car les autorisations ne sont délivrées que de manière exceptionnelle pour la course et il est interdit d’y rouler à d’autres moments… mais cela pourrait changer, puisque la commune semble de plus en plus convaincue de l’utilité de créer un vrai parcours enduro balisé et ouvert toute l’année !

L’Enduro de l’Amblève est connu depuis toujours pour sa difficulté. Il fait un peu peur et on sait que quand on y roule, c’est pour sortir de sa zone de confort. C’est aussi ce qui fait son charme. Mais, ces dernières années, beaucoup avaient trouvé que Bobaf, le maître d’œuvre, et sa bande avaient mis le curseur trop loin.

Bien sûr, il y a encore eu quelques chutes et glissades spectaculaires, mais de l’avis quasi unanime, l’édition 2018 avait tout d’un grand cru, avec un équilibre presque parfait trouvé entre plaisir et difficulté, flow et franchissement. Oui, l’Enduro de l’Amblève est dur et il doit le rester. Mais si en plus on s’y amuse vraiment sans avoir l’impression qu’on est sans arrêt au-dessus de ses limites ou qu’on se met en danger, on atteint alors le Nirvana. Et cette année, même s’il reste toujours de petites choses à améliorer ça ou là, on n’en était pas loin !

Dans les premières spéciales, pas mal de pilotes ont eu du mal à se mettre dans le rythme. Il faut dire que même si le sol était globalement bien sec, les dévers, grosses compressions suivies de remontées de talus, virages très serrés et autres petits franchissements en latéral dans la pente ont donné du fil à retordre à beaucoup. Loïc Maryns, aussi enduriste moto à ses heures perdues, y était très à l’aise avec des chronos parmi les plus rapides… mais plusieurs crevaisons sont venues à bout de ses ambitions.

Les crevaisons ont d’ailleurs été nombreuses. Votre serviteur n’a d’ailleurs pas été épargné ! La   spéciale 4, très rapide et remplie de cailloux aura sérieusement entamé le pneu arrière. Et il n’y a pas eu qu’une victime. Mais même avec un arrière quasiment sans air, quel pied d’avoir de tels enchaînements ! A droite, Christophe Bortels, autre membre fondateur de Vojo, en pleine action.

La fameuse « Golden Strike » était toujours bien présente, avec sa célèbre dalle de schiste pour entrer directement dans le vif du sujet, puis une portion inédite entre les rochers et un final similaire à celui des autres années avec notamment une « lame » rocheuse plutôt complexe à franchir. Enfin, pour les bikers « normaux »… et même pour Bobaf au guidon de la moto ouvreuse ! Mais pas pour des gars de la trempe d’un Martin Maes ou d’un Julien Soussigne qui n’en font qu’une bouchée.

La SP6, Roche Crahay, a été revue en profondeur et son lifting a fait l’unanimité (à part un virage à angle droit à gauche pas très visible qui a occasionné par mal de tout-droit… malgré la présence d’un signaleur bien intentionné mais au final plus distrayant qu’autre chose). Après un début rapide et une petite remontée, la portion finale dans une zone élaguée et remplie de souches, racines et grosses pierres est absolument unique et vaut le voyage.

Enfin, la spéciale show a plus que jamais fait honneur à son nom. Toujours située sous le pont de l’autoroute, à quelques encablures du centre-ville, elle est courte, raide, et bien visible par le nombreux public qui se masse chaque année à son pied. Elle était ornée cette année de plusieurs modules en bois et notamment d’une grosse passerelle/drop haute d’un bon petit 2m avec réception à plat… qui aura permis aux plus aériens de faire le spectacle, et qui aura donné des insomnies aux autres, après qu’une vidéo ait été postée la veille par les organisateurs sur la page Facebook de l’épreuve. Finalement, quasiment personne n’a pris la « chicken way » et beaucoup se sont plus à relever cet ultime défi.

Côté course… une affaire de famille !

Après sa blessure à l’épaule lors des reconnaissances de l’EWS en Colombie, pour lequel il avait été contraint de déclarer forfait, Martin Maes faisait son retour à la compétition à l’occasion de cet Enduro de l’Amblève dont il est un fidèle.

« Les sensations sont là et c’est vraiment génial de pouvoir se tester à deux pas de la maison sur un tracé de ce niveau. A Olargues la semaine prochaine ce sera encore autre chose, mais je vois que je suis en forme. J’ai encore parfois un peu mal à l’épaule sur certains mouvements bien spécifiques mais rien qui m’empêche de rouler ».  On a donc hâte de le revoir en EWS dès le week-end prochain en France !

Détail croustillant : cette année, c’est la famille Maes au grand complet qui était présente sur l’Enduro de l’Amblève ! Tom, le grand frère de Martin, termine 9e et Patric, le papa, était engagé en électrique. Une catégorie qu’il remporte largement et accrochant aussi au passage la 20e place du général ! Enfin, Camille, la petite sœur, termine 3e dame (et 131e au général) malgré son jeune âge.

A la deuxième place du général, on retrouve le champion en titre de la Belgian Enduro Cup, Julien Soussigne. L’écart avec Martin Maes est conséquent : 1’31 » ! Mais Julien confirme son statut de solide numéro 2 belge actuel derrière l’intouchable extraterrestre.

Autre détail amusant : sa sœur roule aussi en enduro, et on retrouve Caroline à la 5e place chez les Dames, après une course compliquée et émaillée de quelques chutes cette année.

Vainqueur il y a deux ans et malchanceux l’an dernier, Olivier Bruwiere prend la 3e et dernière marche sur le podium.

Nicolas Daniels décroche quant à lui la meilleure médaille, celle en chocolat de la 4e place.

5e, et très large vainqueur en Junior, Gilles Franck continue d’épater et se profile comme un grand talent de demain. Il a d’ailleurs signé sa première victoire scratch peu avant, lors d’une course de la Superplastic Cup organisée par Patric Maes.

On retrouve ensuite les trois premiers Masters 1 aux 6, 7 et 8e places, avec cette année le Néerlandais Daniel Prijkel qui décroche la victoire en parvenant à devancer à domicile notre pilote/testeur Nicolas Casteels, ainsi que Jean-François Krier.

Jacques Evrard, que vous avez aussi récemment pu voir sur des photos de sessions de test Vojo et qui débute parmi nos essayeurs cette année, décroche la victoire en cadets et une superbe 14e place au général.

Et c’est encore une histoire de famille, puisque son papa, Bruno Evrard, également testeur de la Vojo Crew, remporte largement la catégorie Master 3. Tous deux sont aussi titrés champions de Wallonie à l’occasion de cette course.

En Master 2, c’est Herman Hylkema qui remporte la catégorie devant Laurent Georges et Julien Germay.

Chez les Dames, c’est Alexandra Marchal qui va chercher une nouvelle victoire confortable et une 70e place au général malgré quelques chutes.

Les podiums

Voici les différents podiums de toutes les catégories de cet Enduro de l’Amblève 2018. Pour l’anecdote, alors que le speaker expliquait que Martin Maes était invaincu à l’Amblève, le champion s’est souvenu que ce n’est pas tout à fait vrai : pour sa première participation alors qu’il n’était encore que cadet, il avait été battu de peu par Nicolas Casteels et Christophe Lenssens… qui étaient arrivés à égalité et qui s’étaient départagés en a-fonnant 3 bières entrecoupées de 5 pompes entre chaque verre !

Voici aussi les différents champions de Wallonie, puisque l’Enduro de l’Amblève 2018 faisait aussi office de championnat pour la partie francophone du pays cette année.

 

Rendez-vous dès demain matin pour notre récit de la Trans-Légende, la toute nouvelle épreuve du dimanche, librement inspirée de la Transvésubienne. Merci aux bénévoles qui rendent cela possible et rendez-vous aussi l’année prochaine pour écrire une autre page de cette belle histoire qu’on espère encore très longue !

Résultats complets : http://ris-timing.be/enduro-de-lambleve-5-mai-2018/

ParOlivier Béart