Du XCO à l’enduro : Hugo Pigeon, second souffle

Par Paul Humbert -

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Du XCO à l’enduro : Hugo Pigeon, second souffle

Si ces dernières années, vous avez suivi le cross-country français, l’enduro depuis deux années, voire la route, vous n’avez pas pu passer à côté d’un nom : Hugo Pigeon. À 25 ans, il a déjà une carrière sportive bien remplie et il se concentre aujourd’hui sur l’enduro. Pourtant, c’est brutalement qu’il s’est tourné vers cette discipline en marquant un stop dans sa progression sur le circuit XCO. Pour la première fois, et le temps d’un documentaire produit par son équipe Scott-SR Suntour, on découvre l’origine de ce bouleversement. Nous avons ensuite discuté avec Hugo : 

 

 

Avec Rémy Absalon, nous cherchions à mélanger plusieurs disciplines du vélo dans le cadre d’un projet vidéo. Mon changement de discipline et ce qui m’est arrivé marquaient un bon fil conducteur. 

La vidéo ne te donne pas la parole, mais ça s’est passé comment, mentalement, cette période où tu as dû décider d’arrêter le XC ?

J’ai eu trois grosses semaines de vide, où je n’ai plus du tout fait de vélo. J’étais un peu en dépression et l’idée de l’enduro m’est venue. Je n’avais jamais mis les pieds sur un vrai vélo d’enduro mais j’étais plutôt à l’aise en descente. Je pense que c’est dans mon caractère d’essayer de rebondir et je me suis directement inscrit à l’Epic Enduro (alors que je n’avais pas encore de vélo). La course s’est bien passée, j’ai terminé troisième, un peu sec sur la fin parce que je n’avais pas roulé depuis trois semaines. 

 

 

Aujourd’hui, est-ce que tu bénéficies encore de ton passé de crosseur en enduro ? Un passif ? Une forme physique de fond ?

Je dirais que oui, mais surtout au niveau de mon tempérament. J’aime l’effort, me faire mal et je n’ai pas arrêté de m’entraîner avec mes potes du XC. Pour l’enduro, j’ai changé d’entraîneur après une saison tout au feeling et ça a changé du tout au tout ma manière de m’entraîner. C’est beaucoup plus spécifique, avec un volume équivalent mais des séances beaucoup plus courtes. 

Au contraire, qu’est-ce qu’il te reste à apprendre ou à ré-apprendre ?

L’ enduro impose beaucoup d’expérience dans la manière de gérer les journées, les spéciales et même les liaisons. J’avais parfois tendance à trop m’affoler dès les premières spéciales ou à vouloir aller trop vite en liaison. 

En renouvelant ton contrat avec l’équipe Scott SR Suntour pilotée par Rémy Absalon, quels sont tes objectifs à court terme ?

Dans les années à venir, mon focus c’est les EWS, faire les meilleurs résultats et être régulier. J’ai hâte de découvrir la Thuile dont j’entends beaucoup parler mais je n’y ai jamais roulé. J’aimerais également découvrir les épreuves par étapes comme la Trans-Madère et des choses comme ça. Je ferais bien ça avec Rémy. J’aime également les courses comme la Mega et j’aimerais pouvoir en gagner une rapidement. 

Si on parle de matos 2 secondes, est-ce que tu t’es mis dans le moule « enduro » ou est-ce que tu gardes des réglages ou montages différents d’autres riders en enduro ?

Au début, je n’y comprenais pas grand chose et je me laissais aider par Rémy et Eliott. Maintenant ça va mieux et c’est évidemment un paramètre à prendre en compte pour performer. 

Vidéo : Louis Para

Photos : Simon Valenti

ParPaul Humbert